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Mille montées et vieillir en beauté

Le mont Ham a une altitude de 713 mètres. «L'hiver, c'est féérique», commente Michel Nault, qui a atteint les 1000 montées cet été.

CHRONIQUE / Mille montées du mont Ham, rien de moins.


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Le nombre peut paraître grand, mais il n’est surtout pas une affaire de records pour le Sherbrookois Michel Nault, qui consigne ses randonnées dans son calepin.

Un jour où il a atteint 800 ascensions, il s’est dit qu’il allait peut-être franchir une 1000e montée… Et il y est parvenu cet été. Le randonneur a un faible pour cette montagne offrant une vue à 360 degrés. Et pour l’équipe qu’il croise régulièrement… beau temps mauvais temps.

Michel Nault cumule les sommets depuis environ 16 ans.

L’ancien préposé aux bénéficiaires et infirmier aujourd’hui retraité enfile les sommets depuis environ 16 ans ici comme aux États-Unis. Il a d’ailleurs à son actif 36 des 48 sommets des montagnes Blanches, les fameuses «4000 footers».

Au fil du temps, ses notes sont devenues un véritable carnet de bord où il recense ses trajets, ses rencontres, et parfois ses chutes, me lance-t-il en souriant. Une tonne d’informations que vous ne retrouverez pas sur Strava et qu’il relit à l’occasion, question de se rappeler de bons souvenirs.



Était-il un grand sportif? «Non», me lance-t-il en riant. Il s’est acheté un vélo, mais n’en fait pas beaucoup. «Monter une montagne, c’est difficile. Moi, je les trouve toutes difficiles.»

Le Sherbrookois Michel Nault lors de sa 1000e montée du mont Ham l'été dernier.

Certains se mettent à l’activité physique graduellement. Pour lui, le déclic s’est fait d’un coup. Michel Nault a eu un coup de coeur pour la vue au sommet du mont Ham.

Comme quoi il n’est jamais trop tard pour s’y mettre.

L’homme âgé d’aujourd’hui 68 ans aimait bien son quart de travail le soir pour profiter pleinement de ses journées. À coup de trois ou quatre randos par semaine, du mont Orford en passant par Gosford, les parcours se sont vite accumulés. À la retraite, les randonnées se sont multipliées.



«Je n’ai pas l’air d’un randonneur, je le sais, lance-t-il en riant. Ça ne m’a jamais empêché de monter; j’y vais à mon rythme. Il y a plein de monde qui me dépasse et ça ne me dérange pas.»

Et il n’est surtout pas question de se presser pour redescendre une fois au sommet. L’éloge de la lenteur, c’est bon pour tous les aspects de la randonnée… y compris profiter de la vue.

La sédentarité en hausse

Lorsque je l’ai contacté pour une entrevue, M. Nault a bien failli me dire non. Il ne pensait pas avoir beaucoup de choses à me dire. Mais il avait entendu lui aussi ces chiffres préoccupants sur l’activité physique des Canadiens cette semaine. Il a finalement accepté.

Au cas où ça vous aurait échappé, un rapport de ParticipACTION montrait que seulement 32 % des adultes font le nombre de pas recommandés (7500) chaque jour. Une chute marquée par rapport à 49 % en 2021.

Autre donnée intéressante : l’inactivité physique coûterait 3,9 milliards de dollars par an au système de santé, toujours selon ce rapport.

C’est aussi de ça dont j’avais envie de jaser avec lui, des motivations derrière chacun de ces pas.

«Je suis sûr que l’activité physique nous éloigne de la maladie […] Je ne suis pas quelqu’un qui fait de l’anxiété en soi, mais ça aide quand même. Ça permet d’être zen dans la forêt, d’être loin des bruits de la ville. Ce qui est le fun aussi, c’est le partage avec les gens, les échanges.»

Pas étonnant que des médecins prescrivent des activités en nature, souligne-t-il.

Avec son mode de vie, M. Nault espère viellir en santé. Ça donne envie d’enfiler ses bottes… en montagne ou dans son quartier.

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Isabelle Pion

Isabelle Pion, La Tribune

À La Tribune depuis 2002, chroniqueuse plein air, Isabelle Pion écrit principalement sur l’environnement et l'actualité.