Un lac-à-l’épaule des Ouïghours à Saint-Gédéon

Les invités internationaux ont été accueillis à l'Auberge-des-Îles, à Saint-Gédéon, où ils passeront les trois prochains jours.

Les principaux dirigeants ouïghours, ainsi que des experts en droit international provenant du Canada, du Royaume-Uni et des États-Unis et des politiciens de la scène régionale et provinciale, se réunissent dès lundi à Saint-Gédéon, pour trois jours de réflexion juridique. C’est la première fois qu’un tel rassemblement est organisé pour cette cause.


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« Pour eux, à Saint-Gédéon, c’est un lac-à-l’épaule, mais c’est surtout une rencontre historique pour la suite des choses pour la cause des Ouïghours», souligne d’entrée de jeu Alexis Brunelle-Duceppe, député de Lac-Saint-Jean, lors d’un entretien téléphonique avec Le Quotidien.

Pour le porte-parole en matière d’immigration et de droits internationaux de la personne, c’est une fierté de tenir la retraite dans sa circonscription. Il est d’ailleurs impliqué dans l’organisation de cette retraite depuis plusieurs mois déjà.

Depuis 2020, M. Brunelle-Duceppe est vice-président du comité des droits internationaux de la personne et travaille donc sur cette cause d’envergure. Il a été à plusieurs reprises très insistant sur ce dossier qui lui tient à cœur et dont certaines initiatives ont été reprises à l’international.

Il n’est pas le seul à être touché par le sort des Ouïghours. « De plus en plus, je pense que les Québécois sont aux faits de ce qui se passe avec les Ouïghours, qui vivent un génocide par le régime chinois. On a certaines affinités. C’est un peuple avec une identité propre, leur langue propre à eux, leurs coutumes et leurs mœurs. Donc on se rejoint là-dedans, même si nos défis sont bien différents », continue le député.

Il sera joint par le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, le député de Jonquière, Mario Simard, ainsi que la ministre régionale Andrée Laforest, qui participeront eux aussi à l’événement qui débutait lundi et qui se terminera mercredi à l’Auberge des Îles.

Une première

Cette première retraite est organisée conjointement par l’Uyghur Rights Advocacy Project (URAP), le World Uyghur Congress (WUC) et le Uyghur Human Rights Project (UHRP).

« Cette retraite juridique sera l’occasion d’un vaste débat visant à élaborer une feuille de route juridique qui permettra à toutes les parties prenantes de remédier à la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les Ouïghours », note l’URAP, par voie de communiqué de presse.

La concertation aura comme objectif d’établir une stratégie politique, juridique et légale à déployer dans les années à venir. Les objectifs sont nombreux : « lutter contre le génocide ouïghour en cours, le travail forcé des Ouïghours, la répression transnationale et l’expansion des régimes de sanctions à l’échelle nationale et internationale », précise l’URAP.

En cette première journée, une réception et un souper étaient prévus pour les invités internationaux. C’est mardi que commenceront les séances de remue-méninges.

Myriam Arsenault

Myriam Arsenault, Initiative de journalisme local

Myriam Arsenault est journaliste au Quotidien depuis mai 2018. Deux ans plus tard, elle est attitrée au mandat jeunesse de l’Initiative de journalisme local de Médias d’Info Canada, qui lui permet de concentrer ses écrits sur la nouvelle génération.