1 M$ en dix ans pour le Double défi des deux Mario
L’Almatoise Marie-Ève Langelier avait du mal à contenir son enthousiasme 100 mètres avant la ligne d’arrivée. Son conjoint et sa famille l’attendaient sur les glaces du lac Saint-Jean malgré le froid. Tout le cortège de randonneurs s’est arrêté quelques minutes pour observer ce moment de tendresse alors qu’elle retrouvait les siens.
« On a eu du plaisir, il a fait beau et on était une super belle gang. On a mangé comme des rois. On l’a fait pour les jeunes, pour la cause et parce qu’on aime ça jouer dehors », s’est-elle exclamée à l’arrivée.
Celle qui travaille comme médecin de famille à Alma n’a pas eu froid une seule fois et a bien géré son énergie pendant l’épreuve. Son groupe est parti de la Pointe-Taillon vendredi et a campé deux nuits sur les glaces du Piékouagami avant d’atteindre Roberval. Mardi, une première vague d’aventuriers avait pris le départ de Roberval pour effectuer le trajet à l’inverse.
« Le plus difficile, c’était de gérer mon enthousiasme. Des fois, je serais allée plus vite, mais on se tenait en gang. Ça m’a fait chaud au coeur de voir que la famille, les amis et les collègues étaient là pour m’accueillir », a exprimé Marie-Ève Langelier, encore émue.
Sincérité et reconnaissance
Les deux hommes à l’origine du Double défi, Mario Cantin et Mario Bilodeau, ont serré chaque participant dans leurs bras à la ligne d’arrivée pour le remercier au nom des enfants atteints du cancer qui bénéficieront de l’argent amassé. Comme c’est le cas chaque année, ils ont fait l’aller et le retour, soit une soixantaine de kilomètres, pour accompagner les deux groupes de randonneurs.
« Il y a plusieurs participants qui pleurent à la fin. De coucher à -30 ou moins -32 degrés Celsius, c’est très froid pour eux et certains ont le goût de terminer l’aventure. En fin de compte, ils décident de poursuivre et, à la ligne d’arrivée, ils mesurent 8 pieds et 4 de fierté », illustre Mario Cantin, cofondateur du Double défi.
Même après dix ans, les deux hommes sont toujours aussi fébriles et émus après chaque traversée.
« On n’est même pas encore arrivés et déjà, il y a plein de participants qui veulent revenir l’an prochain et amener d’autre monde. On revient changés et transformés d’une expédition comme celle-là », précise Mario Bilodeau.
Des actions bien concrètes
Pour Mario Cantin, le sport l’aide à surmonter le deuil de sa fille Mélanie, morte il y a 15 ans dans un accident de la route.
« L’aventure thérapeutique, c’est bien concret pour moi. Mon but, c’est de faire les sept sommets du globe avec la photo de ma fille. Ce que les jeunes vivent grâce à la fondation, je sais que c’est bénéfique puisque je le vis moi-même », avance celui qui s’apprête à gravir l’Everest dans cinq semaines.