
Une vision pessimiste du BAPE
Par Éric Tétrault, président de l’Association de l’énergie du Québec
Le scénario SDS de développement durable ainsi que le scénario STEPS, qui correspond à l’état actuel, montrent au contraire un marché beaucoup plus prometteur, d’autant plus que GNL Québec aura un avantage concurrentiel avec un projet moins lourd pour l’environnement. Or, l’AEI insiste constamment sur le fait que la réalité se trouve généralement quelque part entre les scénarios optimistes et pessimistes, comme l’histoire récente le prouve. On doit donc conclure que le BAPE adopte une vision de gauche dans son analyse de marché, ce qui n’est pas sa spécialité de toute façon.
Cette vision particulière des choses se retrouve également dans son appréciation du contexte économique, où on insiste sur le caractère incertain d’une reprise postpandémie alors que de très nombreux experts prédisent au contraire un boum dont les signes se manifestent déjà.
Pour ce qui est de la « division » dans l’opinion publique, il aurait été utile de souligner que la population du Saguenay, tout autant que la communauté d’affaires, soutient le projet sondage après sondage, peu importe les questions et son commanditaire. Il est donc assez évident que les opposants ne sont pas des gens de la région. Or, c’est à la région de décider.
La population du Saguenay-Lac-Saint-Jean sait d’ailleurs qu’elle n’a pas à faire un choix entre Énergie Saguenay ou des projets d’énergie renouvelable et de technologies vertes. Elle doit choisir les deux, car ils font tous deux partie de la transition énergétique nécessaire. Les opposants des groupes écologistes et des formations politiques se félicitent peut-être de certaines conclusions du BAPE, mais ont-ils plus de choses à proposer à la région aujourd’hui ?
Les opposants nous disent que le Québec pourrait une fois de plus se trouver en retard dans un marché prometteur. Quelle surprise ! Évidemment, l’agressivité dont font preuve les activistes et la prison idéologique dans laquelle certains partis se retrouvent n’a rien à y voir.
Pendant ce temps, le US Department of Energy vient de prolonger jusqu’en 2050 les permis d’exportation de quatre terminaux de GNL en construction dans le sud des États-Unis. Cherchez l’erreur.