
Les limites de l’exclusivité
CHRONIQUE / L’établissement d’une relation conjugale implique forcément une forme d’engagement minimal, qui vient avec un lot d’attentes, mais aussi de limites. Il est donc essentiel de préciser ces nuances, pour une harmonie immédiate et à long terme.
Je déduis en lisant votre témoignage qu’il semble y avoir, entre vous et votre partenaire, une entente d’exclusivité sexuelle évidente, comme c’est le cas de bien des couples. Mais à quoi rime cette réalité chez vous ?
Votre droit à la masturbation est-il une option ? L’usage de support visuel divertissant comme la pornographie est-il envisageable ? L’emploi de réseaux sociaux aux fins de satisfaction sexuelle s’avère-t-il une éventualité ? La rencontre avec une personne tierce, sans empreinte émotive, est-elle acceptable ? Allons donc savoir !
La définition d’exclusivité sexuelle a un sens large aux yeux de chacun. Il est donc nécessaire de la définir avec le plus haut niveau de spécifications, afin d’annuler toute ambiguïté sur les façons de briser ledit engagement.
Régime sec
Puisque vous ne pouvez pas obliger quiconque à avoir une vie sexuelle active, personne, ni même votre partenaire, n’est en droit de vous imposer un « régime sec » sous prétexte d’une entente d’exclusivité.
Le couple contemporain est en constante évolution. À l’instar de l’acte notarié, les attentes et limites nécessitent parfois d’être revues, modifiées, voire corrigées.
Ce qui semblait une évidence il y a quelques années peut désormais vous apparaître comme une impossibilité aujourd’hui. À vous de revoir.
Responsable de votre satisfaction sexuelle
Vous, moi et l’autre sommes responsables de notre niveau de satisfaction sexuelle. Et celui-ci commence par l’affirmation de soi.
Cette capacité à nommer vos besoins, l’avez-vous ? Ce courage de dire qu’il vous est nécessaire d’être actif sexuellement pour votre bien-être, l’avez-vous ? Cette conviction de devoir trouver une option à cette privation, l’avez-vous ?
En fonction de ces capacités, peut-être sera-t-il possible, ensemble, d’établir un plan d’action visant le confort des deux partenaires ? Les compromis, la réévaluation de l’entente d’exclusivité, l’ouverture d’un répertoire d’activités sexuelles plus large et la liberté de se contenter autrement sont autant de solutions disponibles.
Une communication saine est souvent à la base d’une meilleure compréhension. Ce dialogue de sourds doit laisser place à un futur moins contraignant et, par la force des choses, moins frustrant.