Simon Émond à l’honneur au Portugal

Cette photographie tirée du livre Rebâtir le ciel a été exposée récemment au Portugal. Il s'agit d'une création de Simon Émond.

Après l’Allemagne en 2022, le Portugal a tendu les bras à Simon Émond, dans les dernières semaines. C’est à l’occasion du festival Encontros da Imagen que l’adepte de la photographie a exposé ses oeuvres dans la ville de Braga.


Il s’agissait d’images provenant du livre Rebâtir le ciel, réalisé de concert avec Michel Lemelin. «Ma sélection avait été confirmée l’année dernière, précise l’artiste originaire de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix. On m’a transmis une invitation en tant qu’artiste en émergence.»

Un bonheur n’arrivant jamais seul, son nom figure sur la liste des dix personnes appelées à effectuer un stage au sein de la maison d’édition italienne Witty Books. Son mandat consiste à soumettre la maquette d’un livre dans une fenêtre de sept mois, ce qui coïncidera avec la prochaine édition du festival PhMuseum Days, tenu à Bologne.

«C’est un gros événement consacré à la photographie contemporaine. Si on m’édite chez Witty Books, je serai tout près d’arriver à une étape importante de mon cheminement, puisque cette maison jouit d’un rayonnement international», fait observer Simon Émond.

Simon Émond constate avec bonheur que ses efforts pour percer à l’international n’ont pas été déployés en vain. Ses oeuvres ont été montrées dans plusieurs pays, dans les dernières années.

Le cas échéant, il s’agira d’une manière élégante de fermer la boucle, eu égard à la nature de son projet. Il consiste à utiliser des photographies commerciales réalisées plus tôt dans sa carrière afin de les transformer.

«Ça va montrer les difficultés avec lesquelles les artistes doivent composer quand leur travail obéit à une logique marchande», énonce Simon Émond, qui voit dans cette invitation la conséquence de ses efforts déployés pour percer à l’international.

Ceux-ci ne lui font pas perdre de vue son environnement immédiat, cependant. C’est ainsi qu’un autre projet ambitieux, qui devrait se concrétiser d’ici à deux ans, fera écho à la disparition du village Bien-Heureuse-Jeanne-d’Arc en 1926.

Rappelons que cette communauté agricole comptait 300 habitants lorsqu’on lui a conféré le statut de municipalité dix ans plus tôt. La construction du barrage d’Isle-Maligne a toutefois anéanti les efforts de ces familles qui cherchaient à s’enraciner dans ce qui est devenu le parc national de la Pointe-Taillon.

C’est là, justement, que l’artiste procédera à l’installation d’une photographie haute de 40 pieds et large de 16. Elle se dressera dans l’eau, aux abords du lac Saint-Jean, grâce à des pieux qui la garderont fermement plantée dans le sol. Ajoutons que cette image sera phosphorescente, ce qui permettra de la voir de nuit comme de jour.

«Des tests de sol seront réalisés en février afin de compléter les plans d’ingénierie. L’objectif est que l’oeuvre puisse vivre de cinq à dix ans. Représentant une enfant, elle évoquera une noyade survenue lorsque des jeunes avaient traversé la rivière Péribonka en marchant sur la glace. Une fillette avait été emportée par le courant», raconte Simon Émond.