Il a pour titre Nova Ecclesia et constitue le deuxième et dernier tome de la série intitulée Sanctuaire. Rappelons que dans la brique précédente, Arcadia, une expédition organisée par les dirigeants du Temple avait mené ses membres jusqu’en Nouvelle-Écosse. Ce périple effectué au 14e siècle n’était cependant pas complété.
Tel qu’on leur avait demandé, quelques individus s’étaient rendus au fond d’une crypte où étaient cachés un trésor, ainsi que des documents qui ont troublé leur conscience. Le pape a-t-il vraiment trahi les Templiers? Et que faire de ces informations brûlantes? De graves questions, à l’évidence, mais qui ne font pas oublier que dehors, des membres des Premières Nations - les Skraelings - montaient la garde au bord du trou dans l’espoir de les trucider.
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Le groupe mené par le valeureux Mathieu de Conneilles va connaître bien des péripéties qui, chaque fois, déboucheront sur des pièges encore plus mortifères. N’empêche que leur courage et leur ingéniosité les ramèneront en Europe, à ce détail près qu’au lieu de regagner la France, ils aboutiront dans une Écosse soumise depuis peu au joug de l’Angleterre.
« Comme j’ai eu l’occasion de me rendre là-bas, pour la première fois, j’ai pu faire du repérage avant d’écrire ce roman. J’ai visité Édimbourg, ses rues et ses étroits passages dont l’origine remonte au Moyen Âge. Pour un historien, c’est l’une des villes les plus riches qu’on puisse imaginer », raconte l’écrivain originaire de La Baie.
On notera aussi qu’à la fin du livre, il rend hommage au regretté Gérard Leduc, qui croyait dur comme fer que des Templiers avaient fréquenté le canton de Potton, situé en Estrie. Leurs rencontres étaient devenues une sorte de rituel, l’ancien professeur de biologie étayant des théories que l’autre prenait plaisir à pourfendre.
« Il aimait, je crois, que je me fasse l’avocat du diable. Comme Gérard voyait des Templiers partout, il aurait été content de lire ce roman, tout en disant que j’ai compris tout de travers, relate Hervé Gagnon. J’avais une grande amitié pour lui et c’est pour cette raison que pour la première fois, j’ai dédié un de mes livres. Après tout, c’est à lui que je dois l’idée de base: un voyage des Templiers en Amérique. »
Et tant qu’à verser dans les théories non démontrées, un privilège dont l’écrivain peut jouir en toute impunité, contrairement à l’historien, il s’est payé un épilogue qui nous ramène bien près de notre époque. « Pour un roman, les théories du complot, c’est de l’or en barre », résume Hervé Gagnon.
Retour de Joseph Laflamme en 2024
Interrompue il y a cinq ans, après la parution de l’épisode identifié au personnage d’Adolphus, la série intitulée Une enquête de Joseph Laflamme renaîtra en 2024. Au printemps, les six ouvrages existants seront publiés en poche par la maison Hugo, tandis qu’une nouvelle histoire sera mise en marché à l’automne.
Elle se déroulera dans le Montréal des années 1890 et parmi ses points d’ancrage, on note la construction d’une loge maçonnique sur le boulevard Dorchester, de même que la publication du livre Pour la patrie de Jean-Paul Tardivel, qui dénonçait l’action des francs-maçons. Ces événements historiques feront partie de la trame narrative dans laquelle évoluera le célèbre enquêteur.
«Je suis rendu à la moitié du manuscrit et ça va trop vite. J’ai un fun noir et j’ai peur que ce ne soit pas bon», lance en riant l’écrivain originaire de La Baie, maintenant domicilié en Estrie. Comme je venais de relire les épisodes précédents pour me faire une bible, ce qui me permet de savoir ce qui est arrivé aux personnages et ce que chacun a dit, j’étais vraiment dedans au moment de commencer la nouvelle enquête.»
Publiée à l’origine chez Libre Expression Noire, la série a été reprise par Hugo, où l’auteur est présent depuis plusieurs années. La perspective de voir ces histoires distribuées en Europe, où se trouve le gros de son lectorat, lui sourit. À ses yeux, le fait qu’elles se déroulent au Québec ne constituera pas un obstacle, au contraire.
«Sur ce plan, je pense que les Français sont rendus ailleurs et comme ça se passe en 1890, les livres mettront en évidence le fait que Montréal a une histoire, affirme Hervé Gagnon. En plus, c’est une série qui a remporté un succès critique. Le seul problème est qu’il n’était pas possible d’en vivre en misant uniquement sur le marché du Québec parce qu’ici, il y en a tellement qui font du polar.»
Comme on s’en doute, il a profité du transfert de la série chez Hugo pour voir si les textes nécessitaient des corrections. À la fin de cet exercice, cependant, peu de modifications ont été jugées nécessaires. «J’ai éliminé quelques coquilles, ainsi que des expressions que je trouvais malheureuses, mais c’est tout. L’équipe de Libre Expression travaillait bien», fait remarquer l’écrivain.
Finaliste au Salon du livre
Comme c’est son habitude, Hervé Gagnon participera au Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean, un événement tenu du 28 septembre au 1er octobre, à l’hôtel Delta d’Arvida. Tout en présentant son nouvel ouvrage, le deuxième et dernier tome de la série Sanctuaire, il assistera à la remise des Prix littéraires, où le roman Solastalgie compte parmi les finalistes.
«C’est l’un des trois candidats dans la catégorie Jeunesse, un événement que je n’avais pas vu venir. Il s’agit pour moi d’une belle surprise, d’autant que le sujet est pertinent, soit l’angoisse climatique», raconte-t-il. Ajoutons que ce roman publié chez Hugo-Jeunesse ne donnera pas lieu à une suite, contrairement à La cage, mis en marché l’an dernier. Dans ce cas-ci, le deuxième tome arrivera en librairie au printemps 2024.
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