L’auteure est consciente qu’elle ne devait rien laisser au hasard, alors que l’album illustré de 48 pages se veut autant éducatif que ludique. Isabelle Larouche sait que, pour la plupart de ses jeunes lecteurs, Le p’tit avion du Nunavik leur ouvrira les portes du Grand Nord québécois pour la première fois.
« C’est un endroit tellement merveilleux. Les gens sont tellement fiers de leur culture et de l’endroit où ils vivent. Je voulais partager un peu des merveilles qu’on peut y retrouver. Mais c’était vraiment important pour tout le monde de le faire comme il faut », explique Isabelle Larouche au Quotidien, alors qu’elle était à Chicoutimi pour lire son conte devant un public aux Bouquinistes de la rue Racine.
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Ainsi, il a fallu une vingtaine de versions différentes du livre avant d’obtenir celle qui a été publiée. Plusieurs Inuit (Inuk au singulier ; Inuuk lorsqu’en paire) ont contribué à sa conception, tant sur le plan des illustrations que sur celui du scénario et des enseignements qu’il contient. « C’était plus qu’important d’aller chercher la certification ‘‘Inuit proof’’, si vous comprenez », souligne l’auteure de Chicoutimi.
Avec Le p’tit avion du Nunavik, Isabelle Larouche a l’occasion de déconstruire une certaine méconnaissance généralisée de la culture propre à cette région nordique. L’inukshuk, véritable symbole de tout ce qui a trait aux Inuit, est l’exemple parfait de certains acquis universels qui sont erronés dans la conscience collective.
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Les « fausses idées entourant la culture des Inuit ne sont pas le monopole de ceux qui n’ont pas d’intérêt pour celle-ci, puisque l’illustratrice du livre, Isabelle Charbonneau, a même dû revoir certains de ses dessins afin de les rendre plus en accord avec la réalité de ces traditions.
Elle s’est également donné les moyens de ses ambitions, lorsqu’elle a inclus l’alphabet phonétique, qui permet de comprendre les sons de la langue parlée par l’Inuk moyen, dans son livre. En plus d’introduire la culture aux jeunes, Isabelle Larouche introduit les principes de base des dialectes qui sont parlés au Nunavik.
La grande variété de ces derniers, combinée aux grandes différences entre eux, a quelque peu compliqué le travail des artistes. Elles ont dû s’assurer d’utiliser des termes universels, qu’il est possible de comprendre, peu importe le dialecte.
Le livre est d’ailleurs traduit en anglais et en français. Le p’tit avion du Nunavik étant trilingue, celui-ci est accessible à presque tous les habitants du Québec, de la baie d’Hudson à la baie d’Ungava, jusqu’à la frontière américaine.
Ses efforts pour rendre le livre apprécié de tous les enfants de la province semblent porter ses fruits, alors que l’auteure avoue être à la veille d’une deuxième série d’impressions aux éditions Grand Élan. « C’est tellement plaisant de voir que le livre est populaire. Je n’aurais pas nécessairement pensé connaître un tel succès. Les bons commentaires des communautés me comblent de joie, parce que j’ai l’impression que ma mission avec ce livre est réussie », dit Isabelle Larouche.
Isabelle Larouche sera présente au Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean, du 28 septembre au 1er octobre, au Centre des congrès de l’Hôtel Delta Saguenay. Elle sera parmi les auteurs de la région, dans la section qui leur est destinée.