Ces « fragilités », comme se plait à les appeler la Saguenéenne d’origine, se manifestent chez bien plus de gens qu’on pense, et prennent toute sorte de formes. Pour Samael par exemple, cet étudiant à l’École de cirque de Québec auquel elle a été jumelée dans le cadre de ce projet, et avec qui elle a partagé « une vraie belle rencontre humaine », ça se traduit par de l’anxiété de performance et de la dysmorphie.
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Des enjeux qui trouvent certains échos chez Lysanne Richard, qui admettra au fil des épisodes avoir longtemps recherché l’approbation et l’amour des autres, à travers l’art du cirque, elle qui s’est longtemps alignée au sein de la troupe du Cirque du Soleil.
La peur comme moteur
Et derrière plusieurs des difficultés rencontrées par son jeune protégé se cache une chose qui, pour elle, est devenue un « moteur », avec le temps : la peur. Celle de ne pas être à la hauteur, de ne pas être parfait ni même adéquat. Celle qui fait figer, plutôt qu’avancer.
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« Si on n’avait pas peur dans la vie, on n’aurait pas la chance d’être courageux. Parce que de faire quelque chose sans avoir peur, c’est être insouciant, et de faire quelque chose malgré la peur, c’est être courageux. On a eu des discussions à propos de ça. La peur est liée quand même à des difficultés, des sensibilités qu’il pouvait vivre, d’un point de vue émotionnel, mais c’était aussi lié à son projet, son premier show de rue », raconte Lysanne Richard.
C’est là toute l’essence de la série, d’ailleurs. Amener les jeunes à transformer leurs propres imperfections en « force créative », avec leur mentor respectif. Ainsi, pendant que Yannick De Martino aidait une jeune fille à monter un numéro d’humour, et que Vincent Roberge (Les Louanges) en accompagnait une autre dans la composition d’une chanson, Lysanne Richard, elle, guidait Samael dans le montage de son numéro de cirque.
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Le résultat, décliné en 12 courts épisodes disponibles depuis ce mercredi sur Tou.tv, a donné raison à la plongeuse d’avoir dit oui à cette aventure. Car si Parfaitement imparfait, était pour elle un projet « parfaitement naturel », c’est d’abord parce qu’il en est un des plus humains, et qu’il aborde la santé mentale de la bonne façon, croit-elle. Soit sans tabou. Avec simplicité. Et dans le but de « dédramatiser » des enjeux partagés par plusieurs, la maman de trois enfants rappelant qu’un jeune sur cinq, au Québec, souffre d’un trouble de santé mentale.
De grands pas
Elle-même a grandi à travers cette expérience qui, malgré les caméras, n’avait rien de « stagé », y ayant au passage retrouvé l’envie de renouer avec les arts du cirque. « Ç'a été le point de départ, de dire je recommence pour vrai. J’ai ressorti ma roue Cyr, j’ai recommencé à travailler avec mon coéquipier de duo, et là en ce moment je travaille autant en cirque qu’en plongeon. »
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Mais Lysanne Richard remarque surtout les pas de géant effectués par Samael — qui a d’ailleurs l’âge de son « plus vieux » —, qu’elle a revu encore il y a quelques jours, alors que celui-ci est venu la voir à Montréal Complètement Cirque, où elle se produisait.
Elle le trouve brave, de s’être ainsi ouvert sur ses fragilités, et assure que c’est lui, « le vrai héros de cette rencontre ». Puisque même si la championne du monde de plongeon haut vol, du haut de ses presque 42 ans et nombreux accomplissements, avait beaucoup à lui partager, elle insiste pour dire que c’est en lui-même que Samael a trouvé l’essentiel.
« C’était un échange. Moi aussi j’ai appris de lui. On allait toujours vers lui, c’est de ses idées qu’on partait, de ses sentiments. […] Il était comme en bateau et je lui amenais des vagues, et lui voyait comment les naviguer. »