Intitulée Cartographie potagère, elle est à l’affiche jusqu’au 26 août, à la Bibliothèque Hélène-Pedneault de Jonquière. Ce projet réalisé avec la complicité du Centre Bang amène les visiteurs dans le jardin de l’artiste baieriveraine. Une photographie captée la nuit en montre d’ailleurs une partie à l’avant-plan, adossée à sa résidence qu’on voit en double.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/E42EQR4YJFE2PFXGF3EQLME2HY.jpg)
« J’ai aussi dessiné des lucioles qui sont comme des étoiles. Ça produit un bel effet », a souligné Nathalie Lavoie au cours d’une entrevue accordée au Quotidien. Réunissant des œuvres émanant de différents projets, elle invite les gens à les examiner sans se hâter. Le monde d’où elles proviennent est en effet celui du temps long.
« C’est comme une sensibilité accrue à ce qui nous entoure et c’est également l’attention aux choses, un rapport poétique au vivant, à la fois simple et complexe. Ça apporte une nouvelle relation au monde par l’entremise d’un dialogue avec la matière où je laisse surgir les choses. Puisque je suis influencée par la créativité du potager, il s’agit d’une cocréation », fait observer l’artiste.
Ainsi découvre-t-on la camomille sous un jour différent. Lavée, séchée, elle laisse voir des détails d’une infinie beauté. On peut en dire autant des racines de kale fixées sous l’un des présentoirs, donnant l’impression qu’elles ont percé le fond. Sur un mur, par ailleurs, deux photographies montrent une même courge, en bleu et en vert. « C’est comme un reflet dans l’eau », laisse entrevoir Nathalie Lavoie.
À l’intérieur du présentoir évoqué dans le paragraphe précédent, d’autres créations sollicitent doucement l’attention des visiteurs. Elles sont petites, parfois très délicates, tandis qu’un modelage en argile regroupe des graines de haricots finement contrastées. Le cadre dans lequel ces choses sont intégrées rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, à la bibliothèque municipale de La Baie, l’artiste a exploré le thème des cabinets de curiosités.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/LAJZN7T22JGO7GM6QS2HMOA2P4.jpg)
À Jonquière aussi, elle a pris plaisir à adapter l’exposition à l’espace mis à sa disposition. Situé au rez-de-chaussée, près du comptoir du prêt, il est relativement exigu. « C’est sur place que les décisions ont été prises, en tenant compte du fait que c’est un lieu à la fois ouvert et fermé, rapporte Nathalie Lavoie. J’ai aussi évité de trop en mettre. Sinon, les choses s’annulent. »
Parmi les œuvres qui ont passé le test, mentionnons les étonnantes vues en coupe représentant différents légumes, lesquelles ont été réalisées au moyen d’un scanner. Et pour le côté ludique, il fallait intégrer les deux courges délicata couvertes de feuilles d’or et d’argent. « C’est pour montrer que c’est précieux », signale l’auteure de Cartographie potagère.
+
En résidence de mai à septembre aux Fermes Solidar
Si vous cherchez Nathalie Lavoie cet été, il y a de bonnes chances qu’elle se trouve aux Fermes Solidar de Chicoutimi. Depuis la mi-mai, en effet, elle effectue une résidence portant sur l’écosystème particulier de cette plateforme bioalimentaire où cohabitent un incubateur agricole boréal, un service de maillage des aspirants agriculteurs avec des propriétaires en fin de carrière, de même qu’un jardin de solidarité.
«Je passe ainsi du jardin personnel à une dimension différente. Je vais demeurer là jusqu’en septembre, ce qui adonne bien, vu que je préfère les longues résidences», mentionne l’artiste baieriveraine, dont le projet est soutenu par le Conseil des arts et des lettres du Québec, la Ville de Saguenay et le Conseil des arts de Saguenay, par le truchement de l’Entente de partenariat territorial du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/SR4623XQ7FF5LHN66H72JUZX2Q.jpg)
Au cours des deux premiers mois, Nathalie Lavoie a réalisé plusieurs photographies à l’intérieur de ce qui est devenu pour elle un immense atelier. On voit une serre de jour comme de nuit, de jeunes plants au fil de leur croissance, ainsi que différentes images qui ont été colorées dans le but de refléter sa perception du paysage agricole tel qu’il se déploie chez Solidar.
«J’ai également réalisé des dessins et, au cours de l’été, je vais intégrer quelques éléments à l’intérieur du kiosque libre-service de la ferme», annonce l’artiste. À la fin de sa résidence, dont on ne doute pas qu’elle générera beaucoup de matériel, viendra le temps de préparer une exposition témoignant de sa plongée dans un univers que peu de gens connaissent, celui de la culture des plantes nourricières.
«C’est immense, toutes les choses auxquelles j’ai accès depuis mon arrivée à la Ferme Solidar. En plus des champs, il y a les changements qu’on peut observer sur les plants», s’émerveille Nathalie Lavoie.