Le projet Molière de la troupe Novastar

Voici quelques membres de la troupe Novastar qui se produiront à Alma, les 2 et 3 juin. Il s'agit Louise D'Amours, Gilles Drolet, Judith Lafrance, Rémi Boudreault et Carl Fortin.

Elle ne date pas d’hier, la pénurie de médecins. Plusieurs communautés en pâtissaient dans la France de Molière, ce qui lui a fourni assez de matériel pour écrire la pièce Le médecin malgré lui. Il était donc naturel qu’au moment de déterminer quel texte serait joué par la troupe amateur Novastar, la metteure en scène Judith Lafrance songe à ce classique qui demeure tristement d’actualité. Rebaptisé La médecine malgré tout, il sera à l’affiche les 2 et 3 juin à 20h, au Centre culturel d’Alma.


«C’est l’une des oeuvres les plus connues de Molière, dont on a souligné le 400e anniversaire de la naissance en 2022. Lorsque j’en ai parlé aux comédiens, au début, ils m’ont fait des gros yeux. Aujourd’hui, par contre, je suis tellement fière d’eux. Ils ont appris ça en l’espace de deux mois et même si j’ai effectué des coupures, ça représente quand même deux heures de spectacles, en plus de l’entracte», a raconté la femme de théâtre au cours d’une entrevue accordée au Quotidien.

L’un de ses plus fidèles alliés aura été Gilles Drolet, qui porte sur ses épaules le rôle de Sganarelle. C’est ce personnage qui, après avoir travaillé pendant six ans aux côtés d’un médecin, est appelé à exercer cette profession pour laquelle il n’est pas qualifié. L’action tourne autour de ce bouffon à qui la conseillère du château a fait confiance, tellement il était urgent de recruter un disciple d’Esculape.



«Dès Noël, Gilles savait ses 211 répliques. On n’avait jamais vu ça et l’un des avantages est qu’à partir de novembre, il a pu développer son jeu. Aussi, ses efforts ont motivé les autres comédiens, à qui je ne demandais pas de parler à la française, mais d’avoir un langage châtié. À quelques jours de la première, ils se montrent à la fois positifs et très fébriles. Et moi, j’ai bien hâte de les voir», affirme Judith Lafrance.

Puisque la majorité des interprètes sont des femmes, au sein de la troupe fondée en 2008, elle a dû modifier le genre de quelques personnages. Les puristes pourraient y voit une trahison, mais pas la metteure en scène.

«Molière dénonçait l’inégalité dont les femmes étaient victimes, notamment le contrôle que les hommes exerçaient sur elles. Il a été féministe avant son temps.»

—  Judith Lafrance

Le décor sera épuré, l’accent étant mis sur quelques accessoires, dont une cage de perroquet et une harpe, ainsi qu’une viole de gambe. De leur côté, les comédiens joueront dans des costumes d’époque, y compris le fondateur de la troupe, Rémi Boudreault, qui campera un paysan exploité par Sganarelle. Fait à signaler, son rêve de faire vivre le théâtre autrement avait rapidement trouvé son public, ce qu’a illustré l’un des projets les plus populaires, Le slaillons ou la dalle à Damasse, à l’affiche en 2017.

«La troupe comprend un bon nombre de fidèles spectateurs, depuis la présentation de cette pièce qui a marché très fort. Comme elle coïncidait avec le 150e de la ville d’Alma, une troisième soirée avait été ajoutée. Nous avions aussi servi de mascottes dans le cadre des festivités», se souvient Judith Lafrance. Preuve que cet élan s’est maintenu, le rendez-vous du 2 juin affiche presque complet, alors qu’il reste des places pour le deuxième.

Pour réserver, il suffit de joindre Louise D’Amour au numéro 418-668-0921. Les billets sont offerts au coût de 20 $ pour les adultes et 10 $ pour les personnes âgées de 13 ans et moins.