Mais parce que cette œuvre de Jean-Marie Poiré a ses inconditionnels qui l’ont vue vingt fois et que plusieurs d’entre eux auraient été déçus de ne pas y entendre des répliques culte, André Robitaille s’est efforcé de garder quelques éléments de la version filmique. Le résultat pourra être vu tout l’été à partir du 30 juin à la Maison des arts Desjardins de Drummondville.
« Je pense que les maniaques du film vont triper et que la pièce de théâtre va se tenir », résume-t-il.
« La troupe du Splendid a créé cette pièce pour déranger, pour faire un beau doigt d’honneur à bien des choses, loin du politiquement correct. Et ils ont réussi », rappelle André Robitaille, qui assume la mise en scène, en plus de coproduire le spectacle au sein des Productions Monarque.
Mais on pourrait aussi lui donné le titre d’adaptateur : « J’ai transposé ça dans le Québec des années 1980, plus précisément le 24 décembre 1984, dans le quartier Hochelaga. Il y aura donc une différence dans le langage, mais il fallait que la pièce garde la même mission : celle d’une belle folie, d’une farce, avec un ton baveux », résume celui qui a travaillé deux ans sur le texte.
André Robitaille a même ajouté des numéros de danse, de chanson et de musique. Il a confié à sa régisseuse et assistante, qui a des talents de musicienne, la responsabilité de jouer de différents instruments en direct sur scène.
« Ça, c’est ma petite signature. Jusqu’à maintenant, j’ai eu des mises en scène assez conventionnelles, dans le bon sens du terme, mais là, j’avais le goût de me sortir un peu de ça et de faire un happening. »
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De grosses pointures... qui reviennent
Encore cette année, André Robitaille a réussi à convaincre de grosses pointures de passer l’été à Drummondville (une fort probable tournée québécoise est envisagée pour 2024-2025) : Pierre et Thérèse seront joués par Jean-Michel Anctil et Josée Deschênes, alors que Mario Jean, Brigitte Lafleur, Pierre-François Legendre et Claude Prégent se chargeront respectivement de Félix, Josette, Katia et Monsieur Preskovitch.
La plupart des acteurs en seront même à leur deuxième séjour à la Maison des arts (trois dans le cas de Pierre-François Legendre, qui avait mis en scène Toc toc en 2018, en plus d’avoir joué dans L’emmerdeur en 2016).
Il y a longtemps que Josée Deschênes anticipait sa première présence à Drummondville, puisque Le père Noël est une ordure devait initialement être présentée en été 2021. « Je suis très contente, parce que nous avons eu plusieurs rendez-vous ratés, les Productions Monarque et moi, entre autres parce que j’avais des tournages en même temps. »
« Le père Noël est une ordure, c’est une pièce mythique pour moi. J’ai fait mes études au conservatoire de Québec à peu près au même moment où le film est sorti, et on admirait beaucoup ces acteurs qui n’ont pas attendu que le téléphone sonne, qui ont créé leur travail avec l’idée d’avoir du plaisir ensemble. C’était vraiment une inspiration. »
— Josée Deschênes
André Robitaille a pensé à elle pour le rôle de la naïve et touchante Thérèse, créée par la regrettée Anémone.
« C’est un beau personnage. Le défi sera de le faire mien. Thérèse, c’est la bonté même, elle est inoffensive, un peu maladroite et coincée, en mal d’amour. Elle veut aider les gens, mais elle n’est pas très bonne. Je sais qu’elle est sympathique et que les gens vont l’aimer. »
Jean-Michel Anctil, qui a terminé en mars la tournée des Voisins, a pour sa part été titillé par le défi d’incarner Pierre Mortez, en quelque sorte le clown blanc (straight man) de l’histoire, même s’il n’est « pas plat ».
« En fait, André avait d’abord pensé à moi pour le rôle de Katia, mais après des années à jouer Précilla, je n’avais pas envie de refaire un gars en femme. Pierre n’est pas le personnage le plus flamboyant, mais je me suis dit que ce serait le fun d’aller là, de montrer un autre côté de mon jeu. »
Jean-Michel Anctil avait vu le film peut-être deux fois avant d’embarquer dans l’aventure.
« C’est surtout le projet de gang qui m’a attiré. Ce qui me stresse, ce sont les gens qui connaissent le film sur le bout des doigts. Mon ancienne attachée de presse m’a dit qu’elle le savait par cœur. J’ai trouvé qu’elle me mettait de la pression! commente-t-il en riant. Mais je trouve qu’André a fait un très bon travail d’adaptation. »
Vous voulez y aller
Le père Noël est une ordure
Du 30 juin au 19 août, 20 h
Matinées les samedis à 15 h
Maison des arts de Drummondville
Entrée : 62 $ (étudiants : 35 $)