«J’ai rénové quelques maisons dans ma vie et chaque fois, ça m’a coûté plus cher et je n’ai jamais complété les travaux dans le temps qui était prévu. Je félicite donc les personnes responsables de ce chantier», avait lancé le comédien lors de la rencontre de presse soulignant la réouverture du lieu de diffusion.
Autre motif de satisfaction: ses partenaires dans l’aventure de Broue, Marc Messier et Marcel Gauthier, ne pourraient plus le taquiner comme ils l’avaient fait quelques mois plus tôt, avant les rénovations. «Dans la loge, ils m’avaient dit: “Tu ne trouves pas ton plancher craque?”», avait raconté Michel Côté en référant à la vieille surface en bois d’épinette qui, c’est vrai, ignorait les vertus du silence.
Reprenant son sérieux, il avait rappelé qu’en mars 2011, ses parents étaient présents quand on avait révélé que la salle porterait son nom. «Je sais que l’hiver, il arrive que des gens doivent pelleter de la neige afin que les spectateurs puissent entrer. Mon père avait promis de les aider, mais il est parti pelleter des nuages au ciel», avait joliment souligné le comédien.
Si Ovila Côté n’est plus de ce monde, tout comme son fils dont il était fier à juste titre, son épouse, Jeannine Belley, a toujours bon pied, bon œil, du haut de ses 90 ans. C’est d’ailleurs elle qui, depuis une douzaine d’années, occupe l’un des deux sièges mis à la disposition de Michel Côté par Ville d’Alma Spectacles. Encore pendant la saison qui s’achève, cette dame s’est distinguée par son assiduité.
«Elle vient régulièrement aux spectacles, parfois seule, parfois avec des amis ou des membres de sa famille. Des disciplines comme le théâtre, la danse et l’humour, entre autres, suscitent sa curiosité. Elle qui connaît bien la programmation fait partie de l’environnement de la salle», a indiqué Janie Maltais, coordonnatrice aux arts et à la culture pour la ville d’Alma, lors d’une entrevue accordée au Quotidien.
Rappelons également que la voix de Michel Côté a longtemps accueilli le public, par le biais d’un enregistrement. Une tradition à laquelle on a graduellement renoncé, eu égard à sa santé déclinante. «L’automne dernier, nous avons alterné avec une voix plus générique et à compter de janvier, nous n’avons utilisé que cette dernière, en plus de différents bénévoles», précise Janie Maltais.
Il restera donc le nom de la salle, de même que celui du bar, baptisé La petite broue, afin de perpétuer le souvenir du disparu dans sa ville natale. C’est déjà bien, mais d’autres hommages pourraient s’ajouter dans un proche avenir. «Plein d’idées circulent au sein du conseil municipal et de l’équipe de Ville d’Alma Spectacles, confirme Janie Maltais. C’est sûr qu’on mettra autre chose de l’avant parce que Michel Côté a énormément donné à cette communauté, tout en demeurant si présent.»