Tragôdos, l’exploration du genre tragique

C'était salle comble pour la première représentation de la pièce. Plus de 80 spectateurs se sont déplacés pour l'occasion.

De l’amour impossible à la mort, différentes facettes de la tragédie ont pris vie sur les planches du Petit Théâtre de l’UQAC mercredi soir dans le cadre de la première de trois représentations de la pièce Tragôdos interprétée par les étudiants au baccalauréat interdisciplinaire en art.


« L’idée ce n’était pas de raconter une seule histoire avec un même fil conducteur. Ce qu’on voulait, c’était de présenter mille et une formes de tragédies pour que ce soit l’écho de réalités tragiques distinctes », a expliqué le metteur en scène et professeur Jean-Paul Quéinnec, dans une entrevue accordée au Quotidien juste avant la première représentation.

C’est environ une vingtaine de textes, historiques comme contemporains, qui garnissent les cinq tableaux de la pièce d’une durée d’une heure et quarante minutes. « Comme c’est produit dans un contexte interdisciplinaire, plusieurs formes artistiques sont présentes dans le spectacle. Il y a entre autres de la chanson, de la vidéo, de la musique qui s’amalgament au jeu des acteurs. C’est vivant », a décrit celui qui chapeautait le projet.



Sur le rideau derrière les comédiens, une projection accompagnait le récit.

L’aspect technique de Tragôdos n’a pas été laissé au hasard non plus. Les décors ainsi que la mise en scène contribuent à communiquer le genre tragique. « On avait une vision structurée de notre pièce, cartographiée je dirais même. Les étudiants ont pris à bras le corps le thème et ils ont travaillé très fort, tous ensemble, pour arriver à un produit final très étoffé », a poursuivi M. Quéinnec.

Une expérience enrichissante

Les étudiants du cours de création théâtrale ont amorcé le travail en janvier dernier. D’abord appelés à toucher à tous les aspects de la production, ceux-ci se sont ensuite tournés vers une spécialité selon leurs compétences et leurs champs d’intérêts.

Daphné Paré, comédienne dans la pièce, était ravie de pouvoir travailler sur un projet d’une telle envergure. « Ça a été gratifiant et enrichissant de pouvoir travailler pendant 14 semaines dans des conditions aussi professionnelles. Avec l’environnement mis à notre disposition pour la production de Tragôdos, on a eu la chance de mettre en pratique notre savoir dans un milieu à la fine pointe de la technologie », a-t-elle témoigné en pointant les installations du Petit Théâtre.

Sa consoeur, Julie Dubray, affectée en grande partie à la production sonore de l’oeuvre, était heureuse de pouvoir enfin livrer au public le fruit du travail effectué par le groupe. « On a mis en commun toutes nos connaissances, tout notre savoir-faire pour créer un spectacle. D’enfin pouvoir transmettre tout ça au public, c’est génial », a-t-elle ajouté.



Julie Dubray, Jean-Paul Quéinnec et Daphné Paré étaient tous enchantés de pouvoir enfin livrer le fruit de leur travail.

La cohésion de groupe, le sérieux dans la préparation et la joie de travailler de tous ont épaté l’enseignant Jean-Paul Quéinnec. « Tout le monde a su se dépasser. Les échanges à même la classe étaient exceptionnels. Tout le monde poussait dans le même sens. »

Quant à l’apprentissage du jeu dans un contexte de tragédie, les 22 étudiants prenant part au projet ont pu apprivoiser les bases de ce genre théâtral. « Ça se passe beaucoup avec le corps, ancré dans le sol. La bouche y joue un grand rôle pour la diction. Ensuite, c’est de jongler et de connecter avec l’espace, les costumes et ses partenaires notamment », a illustré le metteur en scène.

De retour en présence

L’événement qui est tenu une fois aux deux ans renouait avec les spectateurs mercredi. Pendant la pandémie, ces derniers avaient tout de même pu se mettre sous la dent une représentation virtuelle en 2021, sous le format de théâtre web.

Costumes et accessoires ont aussi été réfléchis par des étudiants, affectés eux, à la conception.

« Ça avait été une chance de pouvoir vivre ça avec nos sept étudiants, et ce grâce à Dario Larouche, mais il y a tout un travail qui se fait avec la foule qui n’a pas pu se faire pendant la pandémie. Je suis heureux que cette cohorte puisse le vivre parce que c’est essentiel », soutient M. Quéinnec.

Les deux autres représentation de la pièce auront lieu jeudi et vendredi, même heure, même poste, soit à 19h au Petit Théâtre de l’UQAC.