RSI Environnement: le BAPE à Saint-Ambroise pour le projet d’agrandissement

Voilà l'unité thermique actuelle. La deuxième, à construire, sera beaucoup plus petite. Un nouvel entrepôt sera aussi nécessaire.

Le centre de traitement des sols contaminés RSI Environnement franchira une étape cruciale dans quelques jours pour son projet d’installation d’une deuxième unité thermique sur son site de Saint-Ambroise.


Comme tout projet de ce genre, qui nécessite l’intervention du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) ainsi que du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), les étapes sont nombreuses et plutôt longues.

La prochaine se déroulera le 18 octobre. Ce sera la séance d’information publique, à l’occasion de laquelle l’entreprise présentera son projet aux citoyens qui se seront déplacés pour poser leurs questions.

« Jusqu’à maintenant, ça se passe bien. Il y a eu les rencontres avec le comité aviseur et des groupes de gens qui auraient pu avoir des interrogations, comme les élus ou les organismes environnementaux. Je suis même allé personnellement faire du porte-à-porte chez les gens de Saint-Ambroise pour leur en parler et c’était positif », explique le directeur des ventes de l’entreprise, Luc Caza.

Le directeur des ventes chez RSI Environnement, Luc Caza, dans la salle d'opération qui permet de voir ce qui se passe sur l'ensemble du site

Contrairement à la très grande majorité des projets qui passent par le BAPE, celui de RSI Environnement, anciennement Récupère-Sol, n’est pas nouveau dans son environnement. Les installations sont en opération depuis 1996 et l’entreprise n’a jamais voulu faire de vagues.

Chaque année, des tests sont effectués à la nappe phréatique, au sol et aux arbres qui entourent les terrains du centre de traitement. L’entreprise avait donc beaucoup de données en poche.

Une nouvelle unité thermique

La demande au MELCCFP se déploie en deux volets, à commencer par la construction d’une nouvelle unité thermique plus performante. Un projet évalué à 25 M$.

« Elle aura un meilleur rendement, sera plus petite et fonctionnera différemment. Contrairement à la première, elle aura seulement besoin d’être chauffée au propane pendant les deux premières heures de démarrage. Par la suite, l’autocombustion fera le travail. En plus, il y a un récupérateur de chaleur qu’on pourra utiliser pour chauffer un entrepôt ou une serre », précise Luc Caza.

Pour qu’elle soit rentable, il faudra élargir l’offre de traitement et modifier le permis d’opération. « Nous voulons pouvoir valoriser davantage de matières résiduelles dangereuses provenant des sols contaminés pour augmenter nos possibilités. Il y a beaucoup de matières produites par les grandes usines d’ici qui sont envoyées aux États-Unis ou en Ontario. Nous voulons pouvoir les concurrencer et revaloriser ici », explique M. Caza.

Le four rotatif est chauffé à une température autour de 650°C. Les sols contaminés y sont envoyés pendant environ 45 minutes. Les contaminants s'évaporent et sont conduits dans une autre chambre de combustion, où leurs molécules sont décomposées. À terme, les sols traités sont réutilisables et exempts de polluants.

RSI compte parmi ses clients d’anciennes industries ou raffineries. Des mines à l’abandon et d’anciens sites électriques. « On reçoit ce que les centres d’enfouissement ou de biotraitement ne peuvent pas recevoir. Mais on voudrait en traiter encore plus. »

Le permis d’exploitation de RSI Environnement lui autorise à traiter annuellement 100 000 tonnes de matières. Or, elle n’en traite que 35 000 par année.

Inquiétudes soulevées

Comme le veut la règle, l’évaluation environnementale a déjà été faite et le ministère a soumis une série de questions à l’entreprise, à deux reprises.

L’enjeu principal est la production de GES. En augmentant la quantité de matières à traiter, il y aura un plus grand volume d’émissions.

Comme solution, l’entreprise propose notamment de remplacer le propane par du gaz naturel comprimé qui émet moins de C02 et la destruction d’halocarbures, de puissant GES dont il n’existe présentement pas de solution de destruction au pays.

Parmi les inquiétudes soulevées, il y a aussi la circulation qui augmentera, passant d’une moyenne de 22 voyages de camion par jour à 36.

« Les camions arrivent de la route 172 et prennent la rue des Mélèzes. Nous avons proposé d’utiliser la rue des Producteurs pour alléger le trafic », répond M. Caza.

L’entreprise est la seule à utiliser le procédé de  désorption thermique à haute température au Québec.

Si le projet poursuit son chemin sans embûches, l’entreprise a bon espoir qu’il se concrétise à la fin de 2025, permettant la consolidation de 60 emplois, en plus de la création de nouveaux.