Une jeune PME revalorise la palette de bois

L'équipe de JWG Palettes.

La cour est pleine chez JWG. Pleine de palettes de bois. Si bien que la jeune entreprise de Lévis prévoit déménager sous peu.


Située dans un parc industriel du secteur Saint-Nicolas, JWG Palettes n’a pas encore un an qu’elle cherche déjà à grandir. « On a voulu être prudent et démarrer petit. Mais on a vite constaté que notre projet prenait plus d’espace que prévu », indique le président Martin Sirois.

Avec son groupe d’associés du Groupe JWG, il a donc acheté le terrain voisin, afin de pouvoir y entreposer au sec l’énorme quantité de palettes de bois empilées dans la cour arrière.



« La palette de bois, c’est un produit polyvalent et essentiel à plusieurs industries. On fournit des palettes à des entreprises de partout, ici comme ailleurs et on les revalorise », renchérit son associé Jérémie Gagnon, qui a fondé le Groupe JWG.

Amis depuis l’école secondaire, Jérémie Gagnon et Martin Sirois n’en sont pas à leur premier projet d’affaires. Avec leurs partenaires, tous âgés de moins de 30 ans, ils ont lancé et investi dans une trentaine d’entreprises, principalement en importation, en immobilier et même dans une distillerie. Ils se sont notamment fait connaître pendant la pandémie en récupérant des masques jetables pour les transformer en électricité.

Un produit « pas sexy »

Pourtant, leur entreprise principale, JWG Palettes, est issue d’un secteur spécifique qui peut sembler peu attrayant pour de jeunes entrepreneurs.

« La palette, ce n’est peut-être pas un produit sexy, mais c’est prometteur. C’est un produit en forte demande, facile à revaloriser et on voit tout son potentiel. »

—  Jérémie Gagnon, fondateur du Groupe JWG

Non seulement le marché est vaste pour la palette de bois, disent-ils, mais ce secteur d’activités nécessitait aussi une mise à jour.



Ils se sont donc lancés, il y a deux ans, dans la reprise de ce secteur afin d’assurer sa pérennité. Les repreneurs externes ont saisi l’opportunité d’un « achat sec » d’une compagnie de retailles de bois et l’ont transformée pour fabriquer de la palette en fournissant toute la chaîne d’approvisionnement et en rehaussant la productivité.

La jeune entreprise voulait aussi changer la façon de procéder. Elle a donc misé sur l’automatisation des processus et prévoit investir dans la robotisation et dans la productivité dans un secteur délaissé. L’objectif est de simplifier la logistique derrière l’approvisionnement et le recyclage des palettes de bois.

« C’est un secteur qui avait besoin d’être dépoussiéré », résume l’un des associés.

JWG Palettes est en voie de simplifier le processus de distribution et de revalorisation des palettes de bois.

Repartir à zéro

Le plan initial n’était pourtant pas celui-ci. « On avait fait les démarches pour acheter une entreprise existante, mais la transaction a achoppé sur le prix trop élevé demandé par le cédant », explique M. Sirois.

Au terme de plusieurs mois de négociations, ils sont repartis les mains vides. Mais ils ne se sont pas laissé abattre.

Les entrepreneurs ont choisi de repartir de zéro dans le but d’automatiser une nouvelle usine. À terme, ils visent à optimiser la logistique et la gestion de l’approvisionnement en matériel d’emballages.



Voir grand

L’objectif est de créer à Lévis un modèle d’affaires efficace et durable pour ensuite le reproduire dans d’autres régions.

Après quelques mois d’essais, les entrepreneurs se disent maintenant prêts à faire des acquisitions. « On est déjà en processus pour reprendre des entreprises de Montréal et de Toronto », se réjouit Jérémie Gagnon.

Ces deux marchés à haute densité urbaine sont convoités par JWG Palettes, qui souhaite ainsi se positionner près de ses clients industriels et des grands axes routiers. « La localisation, c’est toujours un facteur clé. C’est vrai dans plusieurs domaines », renchérit-il.

Pierre Graff, PDG du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec, et Martin Sirois, de JWG Palettes, croient que le repreneuriat permettra de sauver l'industrie.

Prendre le temps, mais pas trop

S’ils se disent prêts à aller de l’avant, les jeunes entrepreneurs ne veulent toutefois pas brûler les étapes.

« On ne refera pas les mêmes erreurs. On a appris et on va prendre le temps de bien faire les choses », disent-ils. Ils ont notamment rassemblé une équipe d’experts qui les accompagnent dans leurs démarches.

« Le repreneuriat, c’est l’avenir de cette industrie et de plusieurs autres », croient-ils.