
Roberval veut charmer les développeurs de jeux vidéo
« Le Québec est le premier pôle au monde du jeu vidéo par personne, a lancé Louis-Félix Cauchon, propriétaire de Jeux Borealys, lors d’un 5 à 7 tenu à la marina de Roberval pour accueillir les développeurs de jeux vidéo. En incitant les entreprises à venir découvrir Roberval, l’idée, c’est de décentraliser les activités de Montréal vers les régions. »

Étant donné que l’entrepreneur de 38 ans a grandi à Roberval et qu’il est également le président fondateur de la Guilde des développeurs de jeux vidéo indépendants du Québec, il a proposé d’y lancer un premier projet pilote pour offrir de nouvelles opportunités aux entreprises du secteur.
« On veut travailler avec des gens qui sont ouverts et on a eu une super belle collaboration avec la ville de Roberval », soutient l’homme, qui espère développer de nouvelles antennes régionales avec Jeux Borealys, au cours des prochaines années.

Même son de cloche du côté du maire Sabin Côté. « On a décidé de lancer une petite séduction des entreprises pour leur démontrer la qualité de vie dans notre milieu », souligne-t-il.
Pour y parvenir, la Ville a donc offert de loger les participants aux Chalets et Spa Lac-Saint-Jean, en bordure du lac, à Chambord, tout en offrant un espace de travail à la Place des Ursulines. « On leur offre aussi des vélos, des kayaks et une foule d’activités, grâce à des partenariats avec les entreprises locales, pour qu’ils découvrent le milieu », note Sabin Côté.
En lançant la proposition aux membres de la Guilde, qui regroupe 176 entreprises québécoises dans le domaine des jeux vidéo, lesquelles comptent plus de 3000 employés – ce qui en fait le plus gros regroupement au monde –, l’offre a été rapidement saisie par les entrepreneurs, si bien que plusieurs personnes intéressées ont peur d’être refusées.
Au final, 44 travailleurs, de dix entreprises différentes, ont saisi l’offre alléchante, pour venir travailler entre une semaine et un mois à Roberval pendant juillet. « Notre objectif était d’accueillir dix personnes, alors le succès de l’initiative est beaucoup plus grand que prévu », a remarqué Sabin Côté.

Le charme opère
Arrivé au Lac-Saint-Jean depuis quelques jours à peine, Vincent Brunet-Dupont, le propriétaire de Trébuchet, était déjà charmé par l’expérience.
« On se fait des meetings sur le bord du lac et à la fin de la journée, j’ai du temps pour aller faire une baignade avant de préparer une bonne bouffe, des choses que je n’aurais jamais le temps de faire en temps normal », mentionne-t-il.

Pour l’entrepreneur, qui emploie neuf personnes, son entreprise a intérêt à amener ses employés dans la nature, pour stimuler leur créativité. D’autant plus « qu’on a seulement besoin d’une bonne connexion Internet et d’électricité pour faire notre travail, dit-il. On peut donc travailler de n’importe où, et je veux que mes employés puissent travailler en campagne s’ils le désirent, pour éviter de les perdre ».
Jusqu’à maintenant, Agathe Préfontaine, une employée de Trébuchet, profite de son premier séjour au Lac-Saint-Jean à fond. « Je me baigne chaque jour, on est allés au Zoo [sauvage de Saint-Félicien], on fait du vélo pour venir travailler », dit-elle. Elle se sent « en mode vacances-travail ».

Malgré la belle qualité de vie, elle estime toutefois qu’il peut être difficile de s’établir à plein temps en région, étant donné que la majorité des entreprises se trouvent à Montréal. Mais si on lui offrait de passer quelques semaines ou quelques mois par année, l’offre serait très difficile à refuser. « Ça serait super intéressant, parce que ça permettrait de concilier le travail et la vie active », ajoute la jeune femme.