M. Trudeau a exprimé ces commentaires lors de sa dernière journée au siège de l’Organisation des Nations unies (ONU), à New York, alors qu’il prenait place à côté d’Ariel Henry, premier ministre par intérim d’Haïti.
M. Trudeau a annoncé 80 millions de dollars supplémentaires en aide humanitaire et en aide à la sécurité pour la police nationale haïtienne, complètement dépassée par les activités des gangs criminels.
Le Canada impose également de nouvelles sanctions contre trois autres membres du monde des affaires haïtien, gangrené par la corruption, portant le total à 29 à ce jour.
M. Trudeau et l’ambassadeur du Canada auprès de l’ONU, Bob Rae, ont également présidé jeudi un groupe consultatif ad hoc composé de délégués de l’ONU qui tentent de tracer la voie à suivre dans ce délicat dossier.
Le premier ministre devait tenir une conférence de presse de clôture plus tard jeudi, avant de rentrer à Ottawa.
«En Haïti, il n’y a pas de solution extérieure à cette situation, a-t-il déclaré. Nous avons un rôle à jouer de l’extérieur (...), mais nous avons besoin de plus de dialogue, de plus de consensus en Haïti et autour du peuple haïtien.»
Gangs violents
Des gangs violents sévissent en Haïti depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, bloquant les livraisons de carburant et terrorisant la population locale, le tout au milieu d’une épidémie de choléra.
L’automne dernier, le premier ministre Henry a demandé une intervention militaire extérieure pour éliminer les gangs et assurer l’aide humanitaire. Cet appel a intensifié les pressions sur le Canada, de la part de l’ONU et de ses alliés comme les États-Unis, pour qu’Ottawa prenne les devants dans cette initiative.
Le Kenya a depuis proposé de jouer ce rôle, et les États-Unis seraient sur le point de demander au Conseil de sécurité de l’ONU d’approuver le déploiement d’une force multinationale en Haïti.
Les nouvelles sanctions annoncées jeudi par Ottawa visent les hommes d’affaires Marc Antoine Acra, Carl Braun et Jean-Marie Vorbe. Ces «trois membres de l’élite économique haïtienne» seront interdits de territoire au Canada et feront l’objet d’une interdiction générale de transactions.
«Le Canada a des raisons de croire que ces personnes attisent la violence et l’instabilité en Haïti en se livrant à des actes de corruption et à d’autres actes criminels, et en permettant aux gangs armés de mener des activités illégales qui terrorisent la population et menacent la paix et la sécurité en Haïti», indique un communiqué d’Affaires mondiales Canada.