« Ce n’est pas le Québec que je connais », a déclaré M. Legault, jeudi matin, en point de presse à l’Assemblée nationale.
Le premier ministre Legault est de retour d’un voyage de quelques jours à New York. Mercredi, alors qu’il était toujours aux États-Unis, des manifestations ont eu lieu devant ses bureaux de Montréal. Groupes pro-trans et anti-trans se sont affrontés de façon agressive.
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« Je fais un appel au calme des deux côtés, a -t-il affirmé. Comme premier ministre, je me donne le devoir d’être un rempart contre les extrêmes. »
Il craint entre autres une polarisation accrue de la société québécoise sur la question d’identité de genre, comme il dit le constater au sud de la frontière, aux États-Unis. Où le débat américain a aussi pris une tournure politique, à un an des élections présidentielles.
Selon, les manifestations de mercredi constituent un « dérapage » du débat. « J’ai vu un dérapage à Montréal, les images que j’ai vues. Puis je trouve ça malheureux puis ce n’est pas ça que je souhaite au Québec. »
Un « comité de sages », que M. Legault ne veut pas étiqueter comme des « experts », sera bientôt formé par le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) pour étudier la question et faire des recommandations. Le ministre de l’Éducation, qui était déjà intervenu la semaine dernière sur les toilettes mixtes dans les écoles, avait déjà annoncé la création de ce comité.
Changer des lois?
Sans utiliser son expression fétiche que « tout est sur la table », M. Legault a indiqué que son futur comité de sages sur l’identité de genre pourrait « revoir certaines règles ».
« Je ne veux pas dire : est-ce que ce serait une loi? Une règle? Des consignes? On va laisser au comité de toute la marge de manoeuvre », a-t-il conclu, reconnaissant « ne pas avoir les réponses » en ce moment.
Sa ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, qui s’occupe des enjeux touchant la communauté LGBTQ+, a parlé d’un début de dialogue qu’elle souhaite calme et paisible.
« Oui, il y a des questions sans réponse. Mais ce n’est pas en se criant des bêtises et en alimentant la haine et la violence qu’on va y arriver », a commenté Mme Biron.
Un phénomène rare
Puis la ministre a tenu à relativiser l’importance de ce phénomène dans la société québécoise.
« La dysphorie de genre, d’abord, ce n’est pas contagieux. Ce n’est pas quelque chose que tu attrapes. C’est un état. Les gens qui se questionnent sur leur genre souffrent énormément. Alors plus on polarise, plus on fait souffrir les gens qui ont ce questionnent. »
— Martine Biron, ministre responsable de la Condition féminine et des enjeux touchant la communauté LGBTQ+
Avant de préciser que la dysphorie de genre ne touche qu’environ 16 500 personnes au Québec, dont plusieurs d’adultes qui ont déjà effectué leur transition.
« Ce n’est pas commun. Alors il faut se calmer, avoir un dialogue paisible et l’idée d’avoir un comité de sages, c’est ça, de nous éclairer », a résumé la ministre Biron.