
Les framboisiers débordent de fruits à la Ferme Daniro
Lundi matin, Le Quotidien a visité les champs de framboises de la Ferme Daniro, située sur le rang Saint-Joseph à Chicoutimi, afin de s’enquérir de l’état de la situation de la récolte auprès de son propriétaire, Robert Gaudreault, un « gentleman farmer » qui partage sa passion de l’agriculture avec celle de la présidence de la firme informatique Progitech.

M. Gaudreault a réalisé son rêve de posséder sa propre ferme en 1991. Après s’être lancé sans succès dans la production successive de canola, de l’ouverture d’un centre équestre, d’élevage de bœufs de boucherie, M. Gaudreault a choisi de planter il y a 15 ans 10 000 framboisiers, une activité parallèle à l’apiculture avec ses 120 ruches (les abeilles pollinisent les framboisiers) ainsi qu’à son érablière. « Cette année, on est une semaine en retard dans l’autocueillette de framboises. On a débuté la récolte le 23 juillet, mais la pluie des derniers jours a fait que les fruits ont mûri alors qu’il n’y avait personne pour les ramasser. Ça prend des autocueilleurs actuellement », affirme le producteur.
Une visite dans les champs a permis de constater que beaucoup de rangs de framboisiers portent des fruits bien mûrs et que certains sont gaspillés, faute d’avoir été ramassés.

S’adapter à l’autocueillette
Depuis l’ouverture de ses champs, M. Gaudreault constate que le phénomène d’autocueillette prend de l’ampleur, surtout chez les gens de plus de 50 ans. Afin de faciliter la tâche de ces autocueilleurs et d’éviter des bris aux plants, M. Gaudreault a développé une technique qui permet de cueillir les framboises autant au centre des rangs qu’en bordure. La présence de piquets de cèdres reliés entre eux par des fils d’acier ajustables à l’aide de chaînes et de contrepoids de blocs de béton permet d’ouvrir les rangs de framboisiers aux cueilleurs, facilitant la tâche de cueillette. Une rangée de gazon tondu permet aux personnes en chaise roulante, aux parents se présentant sur place avec enfants et poussettes de cueillir leur cassot de framboises. « On veut que l’expérience d’autocueillette soit agréable pour le plus de monde possible », témoigne M. Gaudreault, reconnaissant toutefois qu’un tel mode de production requiert beaucoup de travail et ne s’apparente pas à ce que serait une production commerciale traditionnelle.
« Ma philosophie en tant qu’exploitant de ferme a été de trouver un loisir ou je m’amuse et qui est rentable », conclut-il.
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POUSSETTES ET NOUVEAUX-NÉS DANS LES CHAMPS
Une section de rangs de framboisiers aménagés sur les 130 acres de terre de la Ferme Daniro ressemblait davantage à une garderie, lundi matin, alors que des parents munis de poussettes et des enfants en bas âge s’affairaient à cueillir les fruits rouges.
Parmi eux, Pierre-Olivier Bérubé, 26 ans, et sa conjointe Eden Tremblay, 22 ans, avaient les yeux rivés autant sur leur progéniture, Anaïs, deux ans, et Charlotte, cinq mois, que sur leur casseau de framboises. « C’est la première fois qu’on vient cueillir avec deux enfants. Normalement, je vais dans les bois à la cueillette de framboises sauvages dans Charlevoix sous les pylônes d’Hydro-Québec », témoigne le père.
Pour la mère, il est impossible de cueillir des fruits plus frais. « Ici, les gens sont accueillants et on voit que ça leur tente de travailler. On congèle une partie de nos framboises pour faire des purées pour bébés. C’est une belle activité extérieure. On profite du beau temps. »
Un peu plus loin, Joséphine Chamand, de La Baie, n’est pas en reste, elle qui est venue cueillir avec sa marmaille composée de ses quatre enfants, Isack, Sacha, Timothé et Jules, âgés entre six ans et cinq mois. Elle aussi en est à sa première cueillette en famille. Les plus âgés ont en main chacune leur cassot et déambulent à travers les rangs cueillant ça et là tandis que l’un d’eux brasse les framboisiers à l’aide de la broche d’acier.
Mme Chamand croit qu’il s’agit d’une belle façon d’occuper les enfants et de sortir de la maison. « Je pensais qu’ils allaient tout manger au fur et à mesure, mais ils accumulent », affirme la mère qui prépare la relève de cueilleurs.
Parmi les cueilleurs réguliers rencontrés, Gilbert Bergeron et sa conjointe, Claire Tremblay, de Chicoutimi, avouent s’adonner à l’autocueillette de fraises et framboises depuis plusieurs années. « On encourage les producteurs du Québec. Les fraises et framboises sont tellement bonnes. On a des fruits toute l’année et en plus on profite de la belle température », explique M. Bergeron.
Un autre avantage de l’autocueillette est que les cueilleurs n’ont pas à parcourir des centaines de kilomètres pour faire provision, et ce, dans un minimum de temps requis.


