Des capsules pour démystifier l’entrée à la maternelle

Des enfants de la halte-garderie de la Maison des familles des Chenaux étaient présents. Ils ont eux-mêmes répondu à quelques questions abordées dans les capsules, concernant leur entrée à venir à la maternelle.

La Table régionale de l’éducation de la Mauricie (TREM) a dévoilé lundi une série de huit capsules vidéo visant à démystifier la transition vers le milieu scolaire. Ces outils sont destinés aux parents qui reçoivent souvent des informations contradictoires sur la préparation de leur enfant à l’entrée à maternelle. Et ils arrivent alors que l’on constate que les enfants de la Mauricie affichent un retard quant au développement et à la maîtrise de certaines compétences chez les enfants.


Selon la plus récente Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (EQDEM), la proportion d’enfants considérés vulnérables dans le domaine des compétences sociales est passée de 9,3 % en 2017 à 12,2 % en 2022, en Mauricie. Pour le développement cognitif et langagier, cette proportion est passée de 12,7 % en 2017 à 15 % en 2022.

«Cette année, le portrait de la Mauricie n’est pas reluisant, mais on voit qu’il est similaire à celui d’il y a 10 ans. Il y a cinq ans, ça s’était amélioré. La pandémie a peut-être fait en sorte qu’il y a eu un petit pas de recul. Maintenant, ça nous permet de voir dans quels domaines les enfants ont besoin d’être outillés, on voit qu’il faut qu’on pousse un peu plus sur le développement langagier. Ça va nous permettre de développer des stratégies», commente Mélanie Chandonnet, directrice générale de la TREM.

Mélanie Chandonnet, directrice générale de la TREM.

Ce recul n’explique toutefois pas pourquoi la région se classe mal parmi les autres. Il n’y a probablement pas d’explication unique, selon Mme Chandonnet.

«Les gens du CIUSSS vont certainement se pencher là-dessus, mais il n’y a pas de spécificité. Ça peut dépendre de l’indice de défavorisation d’un quartier, ou est-ce que les parents sont favorables ou non à la lecture. Des fois, des enfants arrivent à la maternelle et ne savent pas comment tenir un livre. Les enfants passent la majorité du temps avec leurs parents pendant la petite enfance, alors est-ce qu’on peut mieux outiller les parents pour les aider à améliorer les compétences de leurs enfants pour qu’à leur arrivée à la maternelle, ils soient plus à l’avance», lance-t-elle.

Parmi les questions abordées dans les capsules, on retrouve par exemple : mon enfant doit-il savoir manger seul, doit-il savoir compter, doit-il savoir jouer seul, doit-il savoir aller seul aux toilettes, doit-il savoir attacher ses souliers et s’habiller seul.

La TREM a développé ces capsules pour permettre aux parents de démystifier la transition vers la maternelle. (TREM)

«Ce sont des outils sur les transitions scolaires, pour aider les parents à savoir ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire, ce qui est nécessaire et ce qui ne l’est pas quand l’enfant entre à la maternelle. Parce qu’il y a quand même beaucoup de mythes et ça peut nous mettre beaucoup de pression, comme parents, alors on veut voir ce qui est nécessaire et ce qui ne l’est pas, et ce qu’il va apprendre à l’école. On démystifie tout ça dans les capsules», résume Mme Chandonnet.

Ces capsules sont accompagnées de fiches. Ce matériel est disponible sur le site internet de la TREM, mais celle-ci compte également sur ses partenaires, soit les centres de services scolaires, les centres de la petite enfance et le milieu communautaire, pour les diffuser.

Plus de 50 intervenants du milieu scolaire, de CPE et du milieu communautaire étaient présents.

Par ailleurs, la TREM avait réuni plus de 50 personnes travaillant dans ces différents milieux afin de leur présenter les capsules, mais aussi pour participer à une journée de réflexion et de réseautage sur l’accompagnement des enfants.

«Nous-mêmes, on n’a pas toujours les bonnes réponses, alors on veut se mettre tout le monde au diapason. C’est aussi l’occasion de faire du réseautage, vu que l’enfant est entouré par plein de personnes différentes, donc on veut voir comment on peut se mettre ensemble pour travailler en commun sur cet enfant-là», explique Mme Chandonnet.