L’utilisation de l’application iPêche est très intuitive : il suffit de photographier vos prises et l’algorithme identifiera aussitôt l’espèce du poisson que vous avez pêché. Et avec une précision quasi certaine, promet-on : l’application, qui a été testée auprès d’un échantillon de 4000 photos, propose trois choix pour chaque photo qui lui est soumise. Dans 95 % des cas, l’algorithme a identifié correctement le poisson du premier coup, et après les trois tentatives, le taux de succès grimpait à 99 % ! De plus, l’application sera fonctionnelle même si vous vous situez dans un endroit sans accès à Internet et sans signal téléphonique, donc utilisable durant toutes vos parties de pêche estivales.
Faciliter la vie des pêcheurs… et des chercheurs !
L’application était en développement depuis cinq ans au ministère de l’Environnement, de la Luttes contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCC), en collaboration avec le Centre en imagerie numérique et médias interactifs (CIMMI). Le biologiste Yves Paradis, responsable du développement de l’application, en expliquait les grandes lignes dans un webinaire disponible en ligne. Selon le scientifique, les récents développements dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) ont grandement facilité la mise sur pied de l’application.
Ipêche, qui comprend un carnet de pêche et des accès simplifiés aux réglementations en vigueur, facilite grandement la vie des pêcheurs, selon M. Paradis. Elle a aussi des visées éducatives et scientifiques, car elle comprend plusieurs informations sur les caractéristiques et l’habitat des 125 espèces de poissons d’eau douce répertoriées sur le territoire du Québec.
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« … c’est pas seulement une application mobile utilisable dans un contexte de pêche où il faut identifier des poissons, c’est aussi une forme d’outil de référence pour consulter de l’information sur les espèces du Québec »
— Yves Paradis, biologiste
Attention aux espèces envahissantes
Grâce à l’application, il sera possible aux pêcheurs d’identifier et de signaler au MELCC les spécimens d’espèces envahissantes ou en situation précaire, ce qui permettra aux biologistes de documenter l’évolution de ces populations. Le potentiel pour la recherche scientifique est immense : selon Yves Paradis, en déclarant à peine 0,1 % des pêches effectuées annuellement, il est possible d’obtenir près de 43 000 mentions par année, ce qui crée ainsi une vaste base de données alimentée en temps réel.
Pour sa première année de fonctionnement, le MELCC a pour objectif de rejoindre environ 5 % des pêcheurs du Québec, soit environ 38 000 téléchargements. Le ministre de l’Environnement Benoît Charette a d’ailleurs invité « tous les Québécois à participer à la Fête de la pêche et à utiliser la nouvelle application iPêche pour en apprendre davantage sur leurs prises. »