
La vie nomade d'un couple de Saint-Félicien
Louis Lachaîne et Geneviève Brassard sont des passionnés de kayak de rivière et de planche à neige. Depuis quelques années, ils roulent leur bosse et parcourent la planète au gré des saisons et des occasions qui se présentent à eux. Après avoir passé du temps à Whistler, en Colombie-Britannique, ils sont partis en Nouvelle-Zélande, il y a deux ans. Sur place, ils ont vécu dans une fourgonnette pendant un an, alternant les périodes de voyages et de travail, avant de mettre le cap vers l’Australie, puis l’Indonésie.

« On a toujours travaillé en voyageant, explique Geneviève, 27 ans et native de Chicoutimi. Tu travailles pendant trois ou quatre mois pour donner un rush et après, tu arrêtes pendant quatre ou cinq mois pour voyager et triper. Quand on manque d’argent, on se retrouve une autre job. »
Au printemps dernier, le couple est revenu au pays pour profiter des rivières québécoises, mais aussi pour se construire une maison sur roue, dans le but d’aller faire de la planche à neige dans l’Ouest canadien au cours de l’hiver.

En regardant les modèles de bolides à transformer, ils ont arrêté leur choix sur un minibus scolaire usagé pour personnes à mobilité réduite, qu’ils ont trouvé chez Girardin, à Drummondville. « C’est au moins deux pieds plus large qu’un bus régulier et le plafond est plus haut, ce qui fait qu’on peut marcher confortablement sans se pencher », remarque Louis Lachaîne, un Félicinois de 28 ans, fier d’avoir fait l’acquisition de l’autobus de marque GMC Duramax 2008 avec 160 000 km au compteur, pour 9500 $.
« Après 12 ans, les bus ne peuvent plus être utilisés pour transporter les élèves selon la loi, explique Geneviève Brassard. En plus, ils doivent être inspectés tous les six mois pour répondre aux critères de sécurité. »

Pour réduire les frais au minimum, le couple a décidé de faire tout le travail de rénovation lui-même. Au cours des dernières années à voyager, Louis a travaillé comme charpentier-menuisier et il a mis son savoir-faire à profit pour aménager leur future résidence mobile. De plus, il a pu construire tout son mobilier dans l’atelier où il a travaillé l’été dernier, en plus d’avoir accès à des matériaux au prix coûtant.
Geneviève, pour sa part, s’est occupée de la décoration et du choix des matériaux. « On a tout fait par nous-mêmes, dit-elle. On est des personnes très cheaps, parce qu’on veut économiser sur tout pour pouvoir vivre le plus longtemps possible avec l’argent qu’on fait. »

Après trois mois de travail, le bus était complètement transformé. Avec des murs isolés à l’uréthane, un plancher en vinyle imitation bois, des armoires en merisier russe, un lit double, une petite table qui se transforme en lit pour accueillir des invités, une petite cuisine équipée d’un lavabo et d’un four au propane, un plafond recouvert de lambris et des planches de bois au mur pour agencer le tout, une ambiance chaleureuse régnait.
Pour ajouter au confort, une porte isolée a été installée pour séparer le lieu de séjour de l’espace de conduite. En termes énergétiques, des panneaux solaires ont été disposés sur le toit et une chaufferette au diesel chauffe l’habitacle. En cas de bris, une petite chaufferette au propane peut prendre le relais.

Au total, ils ont investi 10 000 $ dans la rénovation, se construisant une petite maison de rêve sur roues pour 20 000 $, une bagatelle comparée au prix d’achat d’un véhicule motorisé similaire.

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LE DÉPART D'UNE GRANDE AVENTURE
Début décembre, le couple de Saint-Félicien est parti vers l’Ouest canadien sans aucun plan précis en tête, mis à part d’aller voir quelques amis à Whistler. Peut-être y resteront-ils pour travailler, mais rien n’est décidé à l’avance, car ils préfèrent se laisser porter par les occasions qui s’offriront à eux.
Geneviève pense à travailler dans un centre de la petite enfance, comme elle l’a fait lors de son dernier passage dans l’Ouest il y a trois ans, ou encore comme guide de plein air. Louis prévoit pour sa part se trouver un poste de charpentier, comme il le fait depuis trois ans.
Peu importe où ils passeront l’hiver, le plan est de profiter de la neige sur la planche. Les deux amoureux du plein air ont aussi apporté leur kayak sur le toit du bus pour aller descendre quelques rivières le printemps prochain.
« La vie de nomade, c’est vraiment cool. Avec le bus, on va pouvoir profiter des montagnes et des rivières, souligne Geneviève. On va aussi pouvoir inviter des amis et continuer à faire de merveilleuses rencontres, comme on le fait depuis plus de trois ans .»
L’été prochain, le couple souhaite revenir au Québec pour profiter des rivières et continuer d’améliorer le bus dans le but de repartir probablement vers les États-Unis et ensuite le Mexique.
Quand la fièvre du voyage frappe, c’est parfois très difficile de s’en débarrasser.