« À Mashteuiatsh, il était déjà convenu depuis la semaine dernière d’accueillir d’éventuelles personnes évacuées de Uashat mak Mani-utenam et d’Opitciwan en fonction des priorités et selon l’évolution de la situation », indique Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, dans un communiqué émis mercredi midi. Un comité des mesures d’urgence a été déployé et plusieurs unités du Conseil de bande sont mises à contribution.
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« Le chef Gilbert Dominique et la directrice générale de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, Guylaine Gill, sont en contact constant avec les communautés des Premières Nations touchées actuellement, soit Opitciwan et Ouje-Bougoumou, ainsi que les communautés d’accueil environnantes. De l’aide a été offerte à la Ville de Roberval mardi en soirée. La situation est suivie de près.»
La comité des mesures d’urgence recherche activement environ 40 bénévoles pour les divers besoins touchant par exemple l’accueil, l’accompagnement et le service des repas. Ceux-ci seront déployés selon un horaire en rotation. Les personnes disponibles sont invitées à composer le 418 637-8223. « Également, si vous disposez d’un espace d’hébergement, que ce soit une chambre ou un terrain pouvant être mis à la disposition des personnes sinistrées, communiquez avec nous au même numéro. »
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Roberval
« Je suis fatigué, mais en même temps, mon devoir comme maire est d’accueillir ces gens. Ce sont presque nos voisins avec qui j’ai d’excellentes relations. Nous souhaitons les aider et leur permettre un répit malgré la situation qu’ils vivent en ne sachant pas si le feu atteindra leur ville. » Après avoir passé la nuit debout afin d’accueillir les évacués de Chibougamau, le maire de Roberval, Serge Bergeron et son équipe sont en action au Centre sportif Benoît-Lévesque, mercredi.
[Section spéciale sur les feux de forêt]
Au plus fort de la journée, plus de 700 citoyens en provenance de Chibougamau se sont rendus à l’aréna dans un état d’esprit où l’inquiétude est palpable. « Il y a des gens qui sont anxieux parce qu’ils ne savent pas comment le feu va se comporter. J’ai vu des gens cette nuit qui arrivaient fatigués. Il y avait des dames qui pleuraient. Plusieurs étaient accompagnés de très jeunes enfants. On sent vraiment la fatigue et l’anxiété », mentionne le maire de Roberval.
En milieu d’après-midi, mercredi, plusieurs avaient quitté afin de trouver refuge chez des Robervalois. De 250 à 300 personnes étaient toujours sur place. « On me dit qu’il y a des gens qui ne sont pas encore partis de Chibougamau et qui s’apprête à quitter. Nous sommes prêts à les accueillir. L’équipe de la ville de Roberval est actuellement en planification pour offrir de l’aide à plus long terme. Nous devons prévoir les repas pour ces gens et les services avec le CIUSSS », précise Serge Bergeron.
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Afin d’arriver à destination, les Chibougamois ont roulé pendant plus de huit heures. Le trajet qui relie les deux municipalités nécessite généralement trois heures de route. Les travaux routiers et l’affluence sur la 167 expliquent cette situation.
Les gens avaient aussi besoin d’essence. Il y avait de longues files d’attente au poste d’essence de Chibougamau de sorte que ça les retardait avant qu’ils puissent partir. Ils ont commencé à arriver à partir de minuit au compte-gouttes.
— Serge Bergeron
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« Je suis fatigué et exténué. Je n’en peux plus. J’ai fait 10 heures de route pour me rendre à Roberval. C’est trop long. J’ai besoin de me reposer », mentionne Guy Boisvert, qui souhaite réintégrer son domicile dans les meilleurs délais. Lui et son épouse Shirley Gallon ont été accueillis à l’aréna de Roberval vers 8h30, mercredi, après un voyage éprouvant.
Quant à elle Sonia Gravel a demeuré à Chibougamau il y a quelques années, mais elle réside actuellement à Sainte-Julienne, dans la région de Montréal. La dame s’est rendue au Lac-Saint-Jean, dans la nuit de mardi à mercredi, afin de récupérer sa mère de 74 ans qui a été conduite à Roberval à bord d’un autobus scolaire. « En attendant que les feux diminuent en intensité, je vais m’occuper de ma mère. C’est la moindre des choses. Elle m’a tout donné alors je pense qu’elle mérite mon amour. Je remercie Roberval pour tout ce qu’ils font pour la population de Chibougamau. »
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Épuisés, plusieurs sinistrés tentent actuellement de dénicher une chambre dans un établissement hôtelier du Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais la tâche est très ardue. La plupart des hôtels et motels de la région affichent complet en raison des évacuations en cours dans d’autres secteurs, dont la communauté d’Oujé-Bougoumou.
C’est le cas de Sylvie Morin, qui multiplie les contacts téléphonique afin de trouver un endroit pour se loger temporairement, mais sans succès. « C’est plein partout et je me sens très fatiguée. On a passé la nuit au complet sur la route, déplore la dame. On avançait parfois à deux kilomètres à l’heure. Ça n’avait pas d’allure. Je suis très inquiète puisqu’il ne pleut pas à Chibougamau. Il fait beau et il y a de gros vents. J’ai hâte de connaître la suite des choses. J’ai peur de perdre ma maison et je souhaite que ça n’arrive pas. »
Capacité d’accueil
Le Centre sportif Benoît-Lévesque de Roberval a la capacité d’accueillir 1000 citoyens. Plusieurs lits de camp ont été érigés au centre de l’aréna. Des blocs sanitaires ont été aménagés à l’extérieur de l’aréna au cours de la journée. La cité étudiante Roberval a offert ses services pour offrir les repas à même sa cafétéria.
Les évacués qui ont quitté leur domicile avec leur animal de compagnie ont quant à eux été installés dans les vestiaires des joueurs. Ceux-ci ont été dirigés vers l’aréna de la municipalité de La Doré.
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Solidarité
« Je suis tellement fier des gens de Roberval qui se démènent. Ils veulent contribuer et aider. » Rencontré par Le Quotidien, le maire Serge Bergeron a souligné que la population robervaloise avait fait preuve d’une solidarité hors du commun lorsque la mairesse Manon Cyr a décrété l’état d’urgence et ordonné l’évacuation complète des 7500 citoyens de la localité, vers 20h15 mardi soir.
« Les gens sont vraiment solidaires. Ils nous ont téléphoné rapidement pour nous demander si nous avions des besoins. La pharmacie s’est occupée du transfert des prescriptions de médicaments. On nous a fourni des produits hygiéniques, de la nourriture, de l’eau, du jus et des pains. L’affluence de la communauté de Roberval a été très forte en soirée, mardi. Des gens nous ont aussi offert de faire du bénévolat. »
« Les citoyens de Chibougamau semblent très satisfaits de l’accueil qu’ils reçoivent ici. Nous avons plusieurs bénévoles sur place pour les accueillir. Nous tentons de les accommoder de la meilleure façon possible actuellement. Un comité stratégique est déployé et plusieurs citoyens sont prêt à accueillir des sinistrés dans leur maison », souligne le conseiller municipal de Roberval, Gaston Langevin.
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La mairesse de Saint-Prime, Marie-Noëlle Bhérer, a annulé tous ses rendez-vous de la journée pour s’impliquer en tant que bénévole dans la municipalité voisine. « Je me sentais très inutile assise dans mon bureau. Je suis disponible pour réaliser toutes les tâches qui seront nécessaires. C’est important d’agir. J’ai même offert un transport à une personne », dit-elle, ajoutant que la municipalité a lancé un appel à ses concitoyens afin de les inviter à héberger des évacués et leurs animaux. « Il y a des gens qui ont leurs chiens et leurs chats avec eux donc on cherche vraiment des gens qui peuvent accueillir. Nous recueillons les noms dans les bureaux de la municipalité. »
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Médication
Afin de fournir de la médications aux personnes dans le besoin, les gestionnaires des pharmacies Uniprix Daniel Guay et Julie Beaupré de Roberval ont déployé des équipes au Centre sportif Benoît-Levesque. Toute la médication qui était préparée dans les succursales de Chibougamau a été rapatriée à Roberval. « Les 550 piluliers qui étaient disponibles et la médication du quotidien ont été transférés à Roberval. Nous avons avons également les accès informatiques à tous les dossiers des patients de sorte qu’il est plus facile pour nous de procéder au renouvellement des médicaments », affirme Michel Gomolka, gestionnaire des pharmacies. Ce dernier ajoute que les propriétaires des installations de Chibougamau seront sur place à la succursale de Roberval dès mercredi après-midi.
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Durée indéterminée
À ce stade-ci, il n’est pas possible de déterminer pendant combien de temps les résidents évacués devront demeurer à Roberval. La situation sera évaluée d’heure en heure selon le comportement du feu de forêt qui fait rage non loin de la municipalité. Selon les plus récentes données, l’incendie s’étend sur une superficie de 66 000 hectares et les probabilités qu’il atteigne la municipalité de Chibougamau sont jugées très grandes par les autorités. « On sait qu’hier, il y avait des vents très forts. L’incendie était à peine à 20 kilomètres de la ville et c’est un incendie qui est majeur », conclut Serge Bergeron.