« Aujourd’hui, ça sera une journée qui sera déterminante au niveau du feu et sa maîtrise. Forcément, la question que l’on attendait est de savoir quand on rentre à la maison. Évidemment, l’information, on va l’avoir plus tard dans la journée, mais c’est une journée déterminante pour savoir quand les gens pourront regagner leur domicile », a mentionné la mairesse de la Ville de Chapais, Isabelle Lessard, lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée vendredi matin à l’hôtel de ville.

Elle a souhaité rappeler aux citoyens que la menace est toujours présente, même si le feu n’est pas visible à partir de la municipalité. « Ça reste un ennemi invisible. On ne voit pas le feu actuellement de la ville, on ne voit pas de fumée non plus, mais ce n’est pas parce qu’il n’est plus présent. Il est encore là, gros et non maîtrisé », a-t-elle assuré en début de rencontre.

En après-midi vendredi, un panache de fumée était de nouveau perceptible dans la Ville de Chapais. Il ne s’agit toutefois pas du feu qui tient les citoyens loin de leur maison, mais plutôt d’un nouvel incendie qui est situé à environ 80 km. « Il ne faut pas s’inquiéter, ce n’est pas notre feu. Ça vient du nord, on a des feux présentement au nord-est qui sont hors de contrôle et comme le vent vient du nord-est, ça amène la fumée vers la ville de Chapais », a expliqué l’agente d’information à la SOPFEU, Audrey Marcoux.

Le vent s’est intensifié quelque peu, mais est toujours dans la bonne direction pour éloigner l’incendie de la municipalité.

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Stratégies différentes

Les équipes de la SOPFEU doivent travailler à effectif réduit puisque la province entière est touchée par les feux de forêts. Le commandant d’intervention des feux majeurs, Rémi Barriault, a rapporté qu’une quarantaine de personnes étaient présentes, autant au sol que dans les airs, pour tenter de contrôler l’incendie. Il a ajouté que la présence de 80 pompiers serait idéale dans les circonstances.

Cela fait en sorte que la SOPFEU doit opter pour une autre solution, soit la ligne mécanisée. « Ça consiste à séparer le combustible, d’amener le terrain au sol minéral pour empêcher le feu de se propager quand il est en surface. Ça consiste à construire la ligne d’arrêt mécanisée le plus près possible de la bordure de l’incendie. Sur des incendies d’envergure, on se sert beaucoup du vent pour planifier nos stratégies, c’est le cas présentement, les vents sont en provenance nord, nord-ouest, donc ils ne poussent pas vers la ville, c’est pour ça qu’on travaille au nord », a-t-il expliqué.

L’objectif de la SOPFEU est de compléter la ligne mécanisée d’ici la fin de la journée de vendredi. Selon les propos de M. Barriault, 70 % de la ligne était terminée en début d’avant-midi.

Des entreprises viennent à la rescousse

La machinerie des entreprises Barrette-Chapais et Chantier Chibougamau est utilisée pour créer cette ligne. Le directeur exécutif, développement corporatif chez Chantier Chibougamau, Frédéric Verreault, a souligné que l’entreprise avait prêté quatre pelles, quatre tracteurs et deux raboteurs pour aider la SOPFEU à créer la ligne.

Selon lui, il s’agit d’une situation « assez extraordinaire ». D’ailleurs, les opérations de l’entreprise sont complètement suspendues depuis jeudi afin de supporter le combat contre les flammes. « Tout ce dont vous avez besoin, dites-le nous. Exprimez vos besoins », c’est le mot d’ordre de la compagnie envers les opérations de la SOPFEU.

Depuis l’arrêt complet des activités, les bureaux et les salles de Chantier Chibougamau ont été remaniés de façon à pouvoir accueillir les effectifs de la SOPFEU au besoin. Il y a 150 places d’hébergement, un quartier général et des repas. « C’est en cours d’installation et l’utilisation est graduelle », a-t-il ajouté.

Selon le site de la SOPFEU, 21 incendies sont présentement en activité dans le secteur de le la Jamésie. Un prochain point de presse est attendu en après-midi. L’heure n’est cependant pas encore connue.