Jean-Benoît Vallée aura une peine de détention qui sera déterminée par le rapport présentenciel demandé par le juge Michel Boudreault, comme le suggéraient les avocats en poursuite et en défense, Mes Marie Sirois et Sylvain Morissette. L’homme de 36 ans a reconnu avoir fait le trafic de cocaïne et d’avoir eu en sa possession de l’argent provenant du crime. On l’a accusé également d’avoir eu en sa possession 7000 comprimés de méthamphétamine lors de la perquisition à son domicile le 2 décembre.
Selon la preuve déposée par Me Sirois, le Jonquiérois a été observé une première fois le 27 mai 2020. Il occupait plusieurs fonctions reliées au transport de l’argent et des stupéfiants entre la région et Québec. Les policiers l’ont vu se rendre à trois reprises à Québec pour aller échanger des boîtes d’argent contre d’autres transportées de Montréal par Nabi Zoda Ausman et Mohammad Asfour, contenant de la cocaïne. Il a été observé au Costco et aux Galeries de la Capitale. Il s’occupait aussi du transport à l’intérieur de la région. Il se rendait aux caches, chez les distributeurs, et on l’a vu apporter de la drogue à des endroits où elle était préparée pour le marché de la rue avant de revenir plus tard pour la chercher.
Il se déplaçait seul à bord de son véhicule personnel, mais on l’a vu aussi en compagnie de Jean-Philippe Lemay. On l’a aussi vu avec Lemay après un voyage à Québec sur le stationnement du Costco de Chicoutimi. On le relie à six opérations d’approvisionnement de mai à décembre 2020.
Même s’il n’aura sa sentence que le 7 décembre, le juge a ordonné la saisie immédiate de sa Toyota Yaris comme bien infractionnel, ainsi qu’une somme de 465 $ saisie.
Bessette-Bolla
Alexis Bessette-Bolla avait eu un rôle secondaire et ponctuel dans le réseau et à la suite d’une entente entre son avocat et la procureure du DPCP Marie Sirois, il a été condamné à 90 jours de détention à purger les fins de semaine. Il ne reste plus sur la liste que Nabi Zodah Ausman de Brossard et Hamezeh Aboujeeb de Saint-Laurent, dont les dossiers ont été reportés au 14 juillet pour prise de position finale.
À l’origine, le Montréalais était accusé d’avoir comploté pour faire le trafic de cocaïne, de trafic de cocaïne et d’avoir eu en sa possession de l’argent obtenu à la suite d’un acte criminel entre le 18 février et le 2 décembre 2020. Mardi, il a plaidé coupable à un seul chef modifié de trafic de cocaïne le 5 octobre 2020. Ce jour-là, les policiers qui faisaient la surveillance du réseau l’avaient vu se rendre à Québec remettre une boîte de carton à Jean-Philippe Lemay, l’un des deux lieutenants du chef du réseau Pierre-Luc Pelletier. Lemay a été condamné à 42 mois de pénitencier en janvier dernier.
Me Sirois a expliqué au juge Michel Boudreault qu’il n’y a pas eu de perquisition à la suite de la transaction entre Bessette-Bolla et Lemay, de telle sorte qu’on ne sait pas avec certitude ce que la boîte contenait. Toutefois, des perquisitions effectuées à d’autres moments avaient permis d‘apprendre qu’on y transportait des blocs d’un demi ou d’un kilo de cocaïne. Quoiqu’il en soit, l’homme de 31 ans a reconnu avoir fait le trafic de cocaïne.
Pour sa défense, il avait déclaré aux policiers qu’il croyait transporter une somme d’argent. Employé d’un centre de conditionnement physique, il avait dit être allé à Québec pour acheter du matériel pour des poids et haltères et qu’on lui avait demandé de remettre une boîte à un individu. Ce n’est arrivé qu’une seule fois. Même s’il a prétendu ignorer le contenu de la boîte, il a reconnu, par la voix de son avocat Jean Dury, avoir fait de l’aveuglement volontaire. C’est ce qui explique sa peine légère.
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D’autre part, Me Dury a fait valoir que son client n’avait aucun antécédent judiciaire et n’avait jamais commis d’autres infractions depuis son arrestation en décembre 2020. Il a toujours été un actif pour la société, a dit l’avocat, car il a une formation d’électricien et faute de travail pendant la pandémie, il a démarré sa propre entreprise.
Alexis Bessette-Bolla devra se présenter sobre avec une pièce d’identité comprenant une photo tous les samedis à 9 h à la prison de Bordeaux et y demeura jusqu’au dimanche 16 h. Pendant les mois où il purgera sa peine, il ne pourra consommer ni drogue ni alcool et ne pourra fréquenter les bars et les établissements licenciés sauf pour y consommer un repas.
Il sera soumis à une ordonnance de probation pendant un an, période pendant laquelle il ne pourra pas communiquer avec ses complices et coaccusés de PRUDENT. Il ne pourra pas posséder d’armes pendant 10 ans.