
FjordAl Aluminium: une nouvelle usine de transformation [VIDÉO]
Jeudi, Martin Garneau et Maxim Harvey, tous deux des ingénieurs métallurgistes ayant œuvré chez Rio Tinto dans le passé, ont dévoilé leur projet d’un montant total de 6,5 M$, lequel entraînera la création d’une vingtaine d’emplois lors de la production maximale. Des aides financières de 2,7 M$ ont été annoncées par les gouvernements fédéral et provincial sous forme de prêts remboursables.

Les deux gouvernements étaient représentés respectivement par le député de Lac-Saint-Jean, Richard Hébert, et la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest. La mairesse de Saguenay, Josée Néron, était présente, de même que plusieurs conseillers municipaux. Tour à tour, les élus ont vanté le caractère audacieux et innovateur des entrepreneurs.
MM. Garneau et Harvey ont acquis, il y a deux ans, les anciennes installations de l’Atelier d’usinage d’Arvida. Les planchers des sections 2 et 3 ont été excavés sur une douzaine de pieds de profondeur afin d’y couler un nouveau plancher et des fosses, en prévoyant l’installation de réservoirs d’eau souterrains nécessaires au refroidissement du métal. Deux fours à bascule, d’une capacité de trente tonnes et alimentés au gaz naturel, permettront de fondre des gueuses d’aluminium de 750 kilos provenant de l’Aluminierie Alouette, de Sept-Îles.

Le passage du métal dans l’unité de laminage et de bobinage permettra de produire des tiges d’alliage de diamètre variant entre 2,5 à 12 millimètres destinées à la fabrication de rivets, de boulons, de matériaux de clôture, d’antennes et de fermetures à glissière, entre autres.
Au maximum de sa production, qui devrait être atteinte dans deux ans, FjordAl prévoit transformer 15 000 tonnes métriques de métal gris.

En entrevue, M. Harvey a expliqué qu’il y a une forte demande chez des clients ontariens et américains pour de la production d’alliages d’aluminium de courte série alors que les grands producteurs offrent de forts volumes de métal. « Il y a, sur le marché nord-américain, un déficit d’offre de 100 000 tonnes pour de faibles volumes. Il existait un autre compétiteur au Québec avant que Sural ne fasse faillite, en raison des difficultés rencontrées pour produire de la qualité. Nous opérerons une petite usine qui va se concentrer sur la haute valeur ajoutée », explique M. Harvey.
Les critères pour la réussite dans le domaine consistent à produire des tiges selon des alliages et des diamètres précis ainsi que des propriétés mécaniques avec traction.

Matière première de Sept-Îles
Interrogé sur le fait que FjordAl doive s’approvisionner en gueuses à l’aluminerie de Sept-Îles, alors que le Complexe Jonquière est situé à quelques pas, M. Harvey a mentionné que ce sont des modalités reliées à la sécurité des approvisionnements qui n’ont pas permis de conclure une entente avec Rio Tinto. « La porte n’est pas fermée avec eux. Pour monter un tel plan financier, il faut un approvisionnement en métal qui soit scellé », a-t-il affirmé.
FjordAl prévoit embaucher des opérateurs et des techniciens, de même que du personnel à la comptabilité et à l’analyse métallurgique.

Présent à la conférence de presse, le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault, a salué la création de la nouvelle usine par les deux entrepreneurs en affirmant que l’avenir de la région passe par une diversification des activités économiques et une économie plus verte.
Le député péquiste a aussi déclaré qu’il trouvait choquant que la matière première de FjordAl provienne de Sept-Îles alors que le Complexe Jonquière de Rio Tinto est situé à deux pas.
