
Ferme La Rouquine: les filles reprennent le flambeau
La Rouquine, située dans le rang Sainte-Famille, était le rêve d’une vie de Jean-Prince Tremblay, qui a mis la main sur la ferme abandonnée en compagnie de son épouse, Guylaine Beaulieu, en 1986. Un coup de coeur pour l’homme, alors technicien forestier, qui a labouré les champs et récolté des fruits et des légumes durant de nombreuses années, jusqu’à ce que la maladie le frappe. Jean-Prince Tremblay est décédé d’un cancer il y a quatre ans.

« C’était mon mari qui tenait la ferme. C’était son rêve. Moi aussi, j’aimais ça, mais je suis agronome et je passais beaucoup de temps sur la route. Lorsqu’il est décédé, je n’avais pas le courage de poursuivre les activités de la même façon », explique Guylaine Beaulieu, qui possède 80 % des parts de la ferme, alors que sa soeur Denise détient le reste.
Longtemps présente au marché public des Halles de la Zone portuaire de Chicoutimi, La Rouquine offrait toujours l’autocueillette de courges et de citrouilles à l’automne, mais n’ouvrait plus son kiosque de légumes frais en été depuis quelques années. On y cultivait moins de légumes, jusqu’à ce printemps. Deux des quatre filles de Guylaine Beaulieu, Sarah et Emmi, ont voulu s’impliquer et reprendre le travail de leur père.

Pour Sarah, qui est âgée de 26 ans, un retour à la terre s’imposait. Ambulancière de formation, la jeune femme avait besoin de revenir à la culture maraîchère.
« Lorsqu’on était adolescentes, on trouvait ça très gros comme travail et sur le moment, ça ne m’intéressait pas trop de prendre la relève ! Mais je suis née là-dedans et ça m’a vite manqué. Je pense que je ne serais pas heureuse si je ne travaillais pas à la ferme. La terre, c’est prenant. On n’a pas de vacances, mais il n’y a rien qui me permet de m’accomplir de la sorte », a affirmé Sarah Tremblay, qui entretient une réelle passion pour la culture aux champs et qui peut passer des heures à travailler dans les allées de légumes.

Elle a d’ailleurs le projet, toujours avec sa mère, sa soeur et sa tante, de convertir la ferme à l’agriculture biologique.
« Nous avons commencé, mais ça prend trois ans sans aucun engrais pour être certifié bio », souligne Guylaine Beaulieu, qui regarde ses filles avec fierté.

Emmi, qui est âgée de 21 ans, s’occupe davantage de la culture en serre et de la transformation des produits de la ferme.
Confitures, tartes, pains, ketchup et relish ; la jeune femme est à l’aise devant les fourneaux. Un talent que son père lui a transmis.

« On passait beaucoup de temps ensemble à cuisiner », souligne-t-elle.
Pour Emmi, le travail sur la ferme représentait aussi un boulot ardu lorsqu’elle était plus jeune.

« Ma soeur et moi nous nous complétons bien. On aime travailler ensemble, mais aussi dans des domaines différents », souligne Emmi.
La plus jeune des soeurs Tremblay, Jeanne, fait ses études en techniques équines. Elle aimerait également revenir à la ferme plus tard.

« Ce qui est important, c’est de trouver un équilibre entre la vie à la ferme et la vie de famille, car l’agriculture, c’est très prenant », a souligné Guylaine Beaulieu.
L’aînée, Caroline, est professeure au primaire, mais vient prêter main-forte à la famille lors de la récolte des courges et des citrouilles, à l’automne.

La Rouquine, qui dispose de six acres de légumes, rouvrira son kiosque à la ferme la fin de semaine du 29 juin. Il sera ouvert jusqu’à l’automne les vendredis, samedis et dimanches. L’autocueillette de courges et de citrouilles sera encore proposée à l’automne.
D’ici là, les filles de La Rouquine s’activent pour que tout soit fin prêt pour le lancement de saison. Et parions que le patriarche, Jean-Prince, les regarde de là-haut avec fierté.