
Espace Péribonka: la participation du ministère toujours attendue
La municipalité de 500 habitants qui injectera près de 2,2 millions de dollars dans ce projet attendu depuis près de quatre ans commence à se faire impatiente. Le maire de Péribonka, Ghislain Goulet, rappelle que 400 000 $ ont été investis jusqu’à présent alors qu’un chargé de projet est en fonction depuis trois ans.

« Il y a urgence en la demeure. Il nous manque encore l’accord de principe. Cette lettre va nous dire qu’ils sont d’accord avec le projet. On n’y va pas en pauvre, la municipalité va mettre plus de 2 millions de dollars. Ç’a été un combat de dire aux gens de nous attendre, que c’est un projet qui est gagnant et qui fera des petits. On ne s’est pas traîné les pieds. Mais on n’a pas ces autorisations. Il ne nous manque que l’accord de principe du ministère de la Culture afin d’aller de l’avant et de faire des annonces », mentionne Ghislain Goulet.
La rencontre qui s’est tenue le 4 février dernier entre le ministère de la Culture et des Communications, la municipalité de Péribonka, le Musée Louis-Hémon et le chargé de projet n’a pas permis de dénouer l’impasse, mais plutôt d’augmenter la tâche de la localité. « Ils nous ont demandé des études archéologiques, un chargé de projet pour l’aspect culturel, une rencontre avec la Fabrique afin que l’église ne soit plus un lieu de culte, mais plutôt un espace laïque ainsi qu’un bail emphytéotique », a confié au Progrès le maire Ghislain Goulet, qui estime à 20 000 $ la réalisation de ces nouvelles demandes ministérielles. Le représentant du conseil municipal n’arrive pas à concevoir que le projet puisse être encore retardé ou refusé après avoir répondu aux diverses demandes formulées par les gouvernements. « On a toujours répondu et travaillé dans l’ordre des choses », indique-t-il.

Le projet qui changera la face de la municipalité est appuyé par plusieurs intervenants, dont les élus de la MRC de Maria-Chapdelaine et la députée caquiste de Roberval, Nancy Guillemette.
L’incertitude quant au début des travaux a des répercussions sur l’Espace Péribonka, le déménagement du Musée Louis-Hémon, mais également sur la construction de la nouvelle caserne. L’actuel hôtel de ville devra être démoli pour laisser place à la nouvelle caserne de pompiers. L’école Hélène-Laliberté sera également démolie afin de permettre la construction d’un bâtiment contigu à l’église qui accueillera le musée.

« On a des pompiers qui commencent à être insatisfaits, ils ont hâte d’avoir leur caserne. Notre hôtel de ville est désuet et problématique. C’est une bâtisse de 1950 et, selon les études, on ne peut pas être en haut pour les assemblées municipales. On ne peut pas être plus de 30 personnes, c’est dangereux. C’est fou. Il faut avancer dans la vie et on est rendu là », souligne M. Goulet.
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UN PROJET QUI TRAÎNE EN LONGUEUR
Le maire de Péribonka, Ghislain Goulet, déplore les demandes qui se sont ajoutées, au fil des années au projet d’envergure qui modifiera pour le mieux le coeur villageois.
« Le projet traîne, c’est vraiment trop long. Le projet évolue et les normes changent. Un projet qui traîne comme ça, c’est jamais gagnant », affirme-t-il.
La richesse foncière uniformisée de la municipalité de Péribonka a évolué au cours des dernières années, ce qui a abaissé la portion du projet subventionnée par le gouvernement. Ainsi, ce sont près de 200 000 $ qui ne seront pas accordés en subvention par le gouvernement provincial. Le conseil municipal a tenté, en vain, de contester les résultats du calcul visant à déterminer le pourcentage subventionnable des projets.
La loi sur la laïcité de l’État s’est également invitée dans le dossier, obligeant même certaines modifications à celui-ci. Le projet initial d’Espace Péribonka comprenait un lieu de culte permettant à la Fabrique d’y tenir des cérémonies pour une quarantaine de personnes. Conformément à la loi sur la laïcité de l’État, le maire de Péribonka mentionne que cette avenue n’est plus envisageable. Ainsi, Ghislain Goulet a récemment été contraint d’annoncer ce changement majeur à la Fabrique. L’organisation a accepté avec une grande compréhension le déplacement des cérémonies à la salle de l’âge d’Or qui pourra accueillir une cinquantaine de personnes. L’Espace Péribonka pourra, de temps à autre, accueillir des cérémonies d’envergure grâce à un autel amovible.
Alors que plusieurs municipalités se retrouvent avec des églises vides ou qui nécessitent d’imposantes réparations, le maire de Péribonka se désole que le projet qui permettrait d’occuper l’immense bâtiment ne puisse se concrétiser rapidement. Face aux dédales de ce projet, M. Goulet est grandement reconnaissant de la patience dont fait preuve la communauté. « Nous sommes encore chanceux d’avoir des solutions. Nous sommes encore chanceux, tous les comités et les regroupements sont encore derrière nous », laisse tomber le représentant du conseil municipal.
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LE MINISTÈRE ASSURE TRAITER LE DOSSIER
Invité à réagir par Le Progrès, le ministère de la Culture et des Communications assure traiter le dossier qui concerne le Musée Louis-Hémon « avec rigueur et diligence pour bien accompagner le promoteur de ce projet culturel ».
« Une rencontre a eu lieu le 4 février entre le ministère, la municipalité, le musée et le chargé de projet. À la suite de cette rencontre, le ministère est en attente de documents et de précisions afin de compléter son analyse et de statuer sur l’aide qu’il sera possible d’accorder dans le cadre de ce projet », a répondu par le biais d’un courriel une membre de l’équipe des relations médias au ministère de la Culture et des Communications.
Le ministère ajoute qu’il poursuit ses échanges avec les acteurs impliqués au dossier.
Questionnée quant au prochain échéancier au dossier, une porte-parole du ministère de la Culture et des Communications souligne que « le ministère est en attente de documents et de précisions afin de compléter son analyse ».
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L'IMPACT D'UN NOUVEAU FILM
Tant la municipalité de Péribonka que l’équipe du Musée Louis-Hémon anticipent les retombées positives découlant du prochain film Maria Chapdelaine du réalisateur saguenéen Sébastien Pilote.
Les acteurs impliqués dans le dossier sont convaincus que le long-métrage basé sur le roman de Louis Hémon, dont le tournage se déroulera en février et en mars dans le Haut-du-Lac, permettra de créer un engouement considérable.
« Ça serait gagnant. On pourrait surfer pendant cinq, 10 ans sur ce film. On est toujours mal à l’aise, on rencontre les promoteurs pour obtenir des costumes et les prises de photos, mais on n’a plus de musée, on a un musée là-bas qui est désuet. On pense que ça donnera un regain au Musée Louis-Hémon », expose le maire de Péribonka, Ghislain Goulet.