Plus tôt cette semaine, trois jeunes adolescents ont aperçu un coffre-fort dans le sable à marée basse, entre l’îlette et l’embouchure de la rivière Ha ! Ha ! . Une cinquantaine de mètres plus loin, ils ont déterré la porte du coffre et l’ont ramenée à la maison pour l’étudier, en la tirant à l’aide d’une corde.

C’est là que Le Quotidien entre en jeu, mardi soir. En compagnie du photographe Jeannot Lévesque, l’auteur de ces lignes est allé sur la berge en compagnie d’Olivier Marcoux, un des trois jeunes.
Le coffre était bien là, dans le sable. Il avait visiblement été éventré, mais quand ? Aucune écriture ou marque n’étaient visibles.

Il n’y a que la porte qui pouvait offrir un indice. Sur le cadran, on pouvait toujours lire « Diebold Safe & Lock Co », ainsi que la date du brevet, soit le 23 mai 1871. Selon des informations issues du site Internet de la compagnie, le coffre daterait d’au moins 1942 puisque la compagnie a pris le nom de Diebold Incorporated en 1943. Elle avait été fondée en 1859.
Bien évidemment, le coffre ne contenait plus que du sable, alors que les pentures rouillées se trouvaient autour dans le sable. Les dimensions sont de 18 pouces par 18 pouces, par 24 pouces.

De la Caisse ?
Le premier réflexe fut de penser à un coffre-fort de l’ancienne Caisse Desjardins Saint-Alexis, dont la voûte avait été retrouvée après le Déluge, alors que le guichet automatique toujours introuvable est entré dans la légende baieriveraine.
« Ce qui me fait dire que ça ne vient pas de la Caisse, c’est que l’intérieur est en bois. Dans les banques, ce n’est pas ce genre de coffres. Ça vient soit d’un commerce, soit d’une maison privée », a avancé le serrurier Jean-Léon Desgagné, employé chez J.A. Raymond Beaulieu Serrurier depuis 1976.

C’est aussi ce que pense la directrice générale du Musée du Fjord, Guylaine Simard. « On s’entend que ça vient d’un commerce ou d’une personne prospère. Ça peut être un épicier. Il y avait l’épicerie Métro. Il y avait aussi Ha ! Ha ! Baie Fruits. C’est peut-être aussi du docteur Louis-Joseph Gobeil. Ça pourrait être également le coffre de l’ancien maire Laurier Simard. Le magasin 5-10-15 aussi avait été abîmé », a-t-elle fait comme énumération des possibles propriétaires.
Rappelons que le Déluge de 1996 avait emporté plusieurs maisons et commerces du secteur de Grande-Baie alors que le niveau extrême de la rivière à Mars avait causé une large dévastation. Il aurait aussi été possible que ce coffre-fort se soit trouvé là depuis longtemps et que bien des gens connaissent son existence. Ce n’est pas ce que croit la directrice du musée. « On ne le voyait pas, c’est curieux que personne ne l’avait jamais vu et qu’il arrive là tout à coup. (...) Je n’en ai jamais entendu parler. On n’a jamais eu d’écho qu’il y avait un coffre-fort sur la rive », a-t-elle mentionné.

Le Musée du Fjord possède de la documentation sur le Déluge de 1996 et quelques artéfacts. Il pourrait se montrer intéressé à le récupérer, d’autant plus s’il s’avère qu’il est significatif. « Si on le récupère, il y a tout un processus pour le conserver. (...) Mais c’est vraiment un reliquat du Déluge », dit-elle, convaincue.
Il y a fort à parier qu’après la publication de cet article, le propriétaire original se manifestera...





