
Des conditions de travail très difficiles pour les intervenants de la DPJ
Les intervenants de la DPJ, qui doivent se rendre dans les domiciles où des jeunes sont suivis ou placés, par exemple, n’ont pas accès à du matériel de protection, comme des masques, des visières ou des gants.
«Nos intervenants sont très à risque présentement, puisqu’ils font affaire avec une clientèle qui n’est pas toujours facile. Par exemple, si un intervenant doit se rendre dans un domicile, des questions sont posées, mais les parents peuvent mentir sur la situation, en cachant des symptômes, notamment. Les intervenants n’ont pas le choix d’avoir une certaine proximité, mais tout ce qu’ils peuvent faire, c’est se laver les mains. Nos travailleurs vont à la guerre, mais sans protection. Je les trouve très courageux», a affirmé Nancy Poulin, lors d’une entrevue accordée au Progrès.
Dans les foyers de groupe ou les centres jeunesse, le respect des mesures de distanciation est pratiquement impossible, ce qui fait craindre le pire à la présidente. «Si le virus entre dans un tel endroit, il se propagera très rapidement. Un peu comme dans un CHSLD. C’est particulièrement alarmant», souligne Mme Poulin, qui demande à ce que les intervenants soient mieux équipés. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, quelque 400 travailleurs oeuvrent au sein de la DPJ. Ils sont bien entendu reconnus comme des travailleurs essentiels.
Certains parents, qui doivent se soumettre aux consignes de la DPJ, prétextent les mesures de confinement pour ne pas recevoir la visite d’intervenants, ce qui est un autre problème rencontré par les travailleurs.
On apprenait, jeudi, que le nombre de signalements à la DPJ a chuté de 40% pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. La présidente s’en inquiète également.
«Ce n’est pas normal, évidemment. Avec les écoles et les services de garde fermés, c’est certain qu’il y a moins de surveillance. Toute la pression repose sur les intervenants, qui vivent présentement énormément d’anxiété et d’insécurité», note Mme Poulin, qui somme le gouvernement de mieux protéger les intervenants de la DPJ afin que les jeunes soient également moins à risque de négligence ou de contracter le virus.