Derrière cette ambiance un peu festive se dissimule une certaine colère, note le président du Syndicat de l’enseignement du Saguenay affilié à la FTQ Jean-François Boivin. Il rappelle que le vote de grève chez les enseignants a atteint les 95 % pour un débrayage illimité, ce qui signifie à son avis que le personnel de l’enseignement refuse un recul dans les conditions de travail et ce, tant au chapitre monétaire qu’à celui des clauses normatives.
«Le gouvernement du Québec avait deux demandes importantes qui touchaient le régime de retraite. Il a laissé tomber une première demande, mais est toujours en demande sur celle concernant les dispositions sur la modulation du régime et de la Régie des rentes. Ce qu’il y a sur la table représente une perte alors que les enseignants ont payé les deux 100 %», insiste Jean-François Boivin.
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Pour les augmentations salariales, le président du syndicat dénonce la publicité gouvernementale en ce moment diffusée au Québec. Le gouvernement ne tient pas compte dans son calcul de la pire année d’inflation. Ce qui signifie selon Jean-François Boivin que les offres sur la table ne couvrent pas l’inflation si l’on tient compte des montants forfaitaires qui ne sont pas intégrés aux échelles salariales.
En plus des pertes au régime de retraite, les enseignants vont devoir subir un appauvrissement. Jean-François Boivin espère que le gouvernement du Québec va refaire ses calculs et surtout retirer les demandes sur le régime de retraite: «Il ne faudrait pas que le gouvernement fasse en sorte que le climat social dégénère avant de comprendre que nous tenons à nos demandes et qu’il est temps de reconnaître notre travail. »
Au chapitre des clauses normatives, le leader syndical se demande si après Santé Québec, le gouvernement n’a pas l’intention de créer Éducation Québec. Les enseignants jugent inacceptable une demande gouvernementale qui consiste à centraliser à Québec le mécanisme d’assignation du personnel enseignant qui a lieu chaque année. En ce moment, les enseignants choisissent leur poste en fonction de l’ancienneté. Québec souhaite centraliser l’opération en ajoutant des clauses coercitives pour les enseignants qui refusent des affectations en fonction de leur ancienneté.
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Le président du Syndicat des professionnels de l’éducation du Saguenay assure que les conditions offertes à ses membres dans l’actuelle négociation ne permettront pas d’améliorer la rétention et sont loin d’attirer les jeunes diplômés. Chaque année, 10 % des professionnels en éducation quittent le réseau pour travailler dans le secteur privé.
«Ce sont des conditions de travail qui ne permettront pas d’attirer plus de monde, et donc plus de travail pour ceux qui sont en poste. Le gouvernement refuse d’accorder le télétravail alors que c’est autorisé partout. Il y a aussi la charge de travail et tout le climat qui règne puisque nous travaillons avec des élèves en difficulté. On commence à faire face à de la violence», précise Rémi Fortin.
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En plus des enseignants et des professionnels, le personnel de soutien et technique du réseau scolaire gonflait les rangs des grévistes. Les trois syndicats affiliés à la CSQ font partie du front commun du secteur public. Des piquets de grève ont également été dressés devant l’hôpital de Chicoutimi. Il s’agit d’employés de soutien puisque les infirmières syndiquées à la FIQ ne font pas partie du front commun.