«C’est beaucoup de bouche à oreille. C’est fou qu’après autant d’années, le projet soit toujours vivant», s’exclame Mélina Racine, travailleuse sociale au projet Petapan.
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L’école compte trois classes composées exclusivement d’enfants autochtones. Ils suivent le même programme que les autres élèves, mais à leur rythme et en respectant leur langue maternelle durant leur apprentissage du français, grâce à une orthopédagogue et des outils technologiques.
« Notre rôle, c’est de montrer que les enseignants, les travailleurs sociaux, etc., ne sont pas méchants. La réconciliation va être longue, mais on le fait petit pas par petit pas. »
— Mélina Racine, travailleuse sociale
De nombreuses activités en lien avec leur culture leur sont également proposées, comme des spectacles de musique avec un artiste autochtone ou des ateliers de fabrication de raquettes et de pose de collets. L’équipe chargée du projet aimerait également emmener les élèves pêcher à la mouche sur un territoire et obtenir les conseils d’un ancien ou encore organiser un atelier de perlage. Toutes ces activités de sensibilisation sont réalisées par des personnes issues des communautés autochtones, pour éviter l’appropriation culturelle.
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«On a vraiment une belle ouverture de la part des élèves allochtones. Je me fais souvent dire « kuei » dans les couloirs», renchérit la travailleuse sociale.
Toutes les démarches pédagogiques entreprises dans ce projet ont pour objectif de permettre aux élèves d’avoir confiance en eux et d’apprendre à affirmer leur identité. L’école collabore aussi beaucoup avec le Centre Mamik.
«Les élèves qui passent par ici, et qu’on revoit ailleurs après, ils ont vraiment évolué. C’est venu gonfler leur confiance en eux et ça donne de belles relations interpersonnelles, tout en leur permettant de forger leur identité», de mentionner Mélina Racine.
«Et ça va donner des adultes plus accomplis et solides. S’ils arrivent à se sentir bien au primaire, ça va continuer au secondaire et ils auront peut-être moins de chance de lâcher les études», d’ajouter Louise Noël, coordonnatrice aux communications pour le CSS des Rives-du-Saguenay.
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Un impact sur les parents
Non seulement le projet a un impact positif sur l’apprentissage et le développement des enfants, il en a aussi un sur leurs parents. Ces derniers sont parties prenantes du comité qui gère le programme. Ils peuvent partager leurs idées, leurs craintes et les améliorations qu’ils aimeraient voir.
«On veut vraiment avoir leur opinion, on veut les impliquer dans les décisions, parce qu’on a trop longtemps parlé pour eux, soutient Mélina Racine. Et ça donne des parents tellement entendus et concertés que quand les enfants vont changer d’école, ils vont davantage pouvoir s’affirmer.»
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Elle a d’ailleurs tenu à partager le témoignage d’une mère de famille, dont les enfants ont participé au projet, mais qui a dû retourner dans sa communauté pour des raisons familiales.
«L’école et le programme, c’est le seul point qui nous a beaucoup fait hésiter à partir. On n’en revient pas de tous les services qui sont offerts, de toute la considération pour les enfants issus des PN, tout le principe de sécurisation culturelle […] Je peux affirmer que c’est moi, plus que mes enfants, qui retourne grandie de notre court séjour à Chicoutimi, parce que ça m’a permis de voir et de comprendre quelle était ma voie à moi. J’ai l’intention de faire en sorte que les enfants chez nous soient traités comme les enfants du programme, comme des PN en premier lieu… J’ai décidé de faire mon petit projet d’étude en lien avec ça, j’ai de gros projets et j’ai vécu une belle expérience.»