Chaque année, la Fondation Rivières dresse un portrait détaillé des débordements des eaux usées enregistrés pour chaque municipalité de la province.
L’année 2022 s’annonçait mauvaise, en raison des abondantes précipitations enregistrées, notamment au printemps 2022.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/RJZ5QKKIK5GCVCTY3M6I5RVYIU.jpg)
En tout, Saguenay a dû faire 2957 déversements, soit le plus grand nombre enregistré depuis 2017, avec ses 3024 déversements.
Ce nombre de déversements s’explique par les quantités records de pluie qu’a reçues le territoire. C’est un problème connu depuis longtemps ; les ouvrages actuels ne répondent pas au volume élevé d’eau.
Saguenay demeure donc dans la catégorie des déversements à fréquence « très élevée ».
Même chose du côté de Gatineau, Québec, Granby, Sherbrooke et Trois-Rivières, bien que le nombre total de débordements y soit moins élevé.
En termes d’intensité des déversements, soit le nombre et leur durée, c’est Longueuil qui se taille la première place au palmarès, suivi de Saguenay, en 2e position.
Parmi les 10 plus grandes villes de la province, Trois-Rivières, Longueuil et Terrebonne affichent respectivement les meilleures améliorations pour la période 2017-2022.
Changements climatiques
À l’échelle provinciale, 57 263 déversements d’eaux usées dans les lacs et rivières ont été enregistrés en 2022. Un total de 36 391 déversements avaient été notés en 2021, année durant laquelle il y a eu exceptionnellement peu de précipitations, souligne la fondation.
« Avec les changements climatiques, les précipitations extrêmes ajouteront de la pression sur les réseaux d’égouts, accentuant le phénomène des déversements », indique Sophie Lachance, responsable des communications et de la mobilisation à la Fondation Rivières.
L’idée derrière ce palmarès n’est pas de pointer du doigt certaines villes, mais surtout de signifier aux gouvernements les endroits où il faut agir en urgence.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/PE4LNUFICFFC7BBB34XWLDHZKY.jpg)
« Encore trop de municipalités n’ont pas mis à niveau leurs ouvrages avec un enregistreur électronique de débordement (EED) tel que prescrit par le Règlement sur les ouvrages municipaux d’assainissement des eaux usées, en vigueur depuis 2014. Résultat : on connaît mal les durées réelles des déversements, ce qui rend le portrait de la situation incomplet et impossible à corriger adéquatement. Le ministère de l’Environnement n’a imposé à ce jour que six sanctions aux 194 villes et municipalités en infraction, selon le Registre des sanctions administratives pécuniaires », explique Mme Lachance.
La Fondation Rivières ajoute que Québec n’a pour le moment pas d’objectif global de réduction des déversements d’eaux usées. Le ministère demande aux municipalités de ne pas en augmenter le nombre au-delà de celui de 2013 et leur accorde même jusqu’en 2030 pour y arriver.
Le palmarès s’appuie sur les données du ministère de l’Environnement disponibles depuis 2017.