Aux prises avec un déficit d’opérations accumulé de 780 000$, les instances de Desbiens recevront la visite d’un observateur du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH). Cette ressource aura à faire la lumière sur la manière dont les finances ont été gérées dans les dernières années par l’administration municipale en plus de déterminer des solutions pour remettre la Ville dans la bonne voie.
À ce titre, un rapport sera produit et déposé à la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest. « Ça fait 11 mois que je tire la sonnette d’alarme au MAMH, qui était déjà venu faire un redressement financier il y a quelques années. Ils sont très au fait de la situation financière de Desbiens depuis plusieurs années. Je tiens à ce que les choses se déroulent en toute transparence et il faut que la vérité sorte », affirme le directeur général de Desbiens, qui est en poste depuis moins d’un an.
« C’était un déficit annuel et je n’étais même plus là en 2021. Pourquoi le directeur fait des liens avec les 10, 12 dernières années ? », se questionne pour sa part Nicolas Martel. Ce dernier estime sous toutes réserves que le déficit serait plutôt attribuable au fait que, pour certains projets, des règlements d’emprunts n’auraient pas été faits de la bonne façon au cours de l’année 2021. Il fait notamment référence au raccordement du réseau d’aqueduc à la Villa des Érables. « Si le financement n’a pas été fait correctement, les sommes ont été puisées à même le budget de l’année courante, ce qui cause le déficit. C’est bien qu’un observateur vienne faire la lumière et si le besoin s’impose, mon entière collaboration est à sa disposition. »
Mathieu Simard estime de son côté que le déficit actuel a été occasionné par plusieurs années de mauvaise gestion, dont l’époque où Nicolas Martel a été à la tête de la Ville. « Au cours des 10 dernières années, la Ville a dépensé plus qu’elle en avait les moyens. Desbiens a fait des déficits à répétition pour cumuler un montant de 780 000$ pour l’année financière 2021. J’ai regardé les dernières lettres de recommandation des comptables et ils disaient que l’équipe financière en place n’avait pas les compétences pour faire ça. Ils recommandaient de les former puisque des irrégularités avaient été trouvées. Les normes comptables n’ont pas été respectées. Il a fallu embaucher une firme comptable pour replacer les choses », poursuit le directeur général, qui fait notamment référence à l’année 2018 au cours de laquelle le Championnat mondial de pétanque a été organisé.
« Pour cet événement, il y a plusieurs dépenses qui ont été passées dans le budget d’exploitation de la Ville. »
— Mathieu Simard
L’ancien maire Martel réfute catégoriquement ces allégations. « Le championnat a été l’un des plus beaux événements qui s’est déroulé dans la région et nous l’avons organisé à moindre coût. Ce fut une très belle réussite. Nous nous en sommes tirés avec un déficit de l’ordre de 48 000$ et nous avons attiré des gens de 42 pays », insiste M. Martel, qui occupe depuis quelques années un poste de directeur d’école dans la région de Montréal.
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Nicolas Martel assure que Desbiens était en bonne santé financière à l’époque de sa gouvernance. « On a fait plein de belles réalisations et plein de belles choses. En dix ans, nous avons diminué le taux d’endettement de la municipalité en rénovant l’ensemble des infrastructures. Lorsque je suis parti, les gens savaient ce qu’il y avait à faire. Les commentaires du directeur général sont désolants. Ils ressemblent davantage à une vendetta personnelle à mon endroit. Encore aujourd’hui, il y a quatre conseillers de l’ancien conseil qui pourraient l’éclairer par rapport à ce qui a été fait », dit-il.
En ce qui a trait au déficit majeur de l’année 2018, que cite en exemple Mathieu Simard, Nicolas Martel répond que celui-ci a été de l’ordre d’environ 200 000$ et qu’il était lié à une baisse importante du taux de taxation pour les citoyens ainsi qu’à la réfection d’une artère dans la municipalité. Mathieu Simard affirme plutôt qu’il était de l’ordre de près de 300 000$.
« Il ne comprend pas les affaires et il dit n’importe quoi. On a baissé les taxes pour donner une marge de manœuvre à nos citoyens. On l’a fait pour les années 2018 et 2019. On pouvait le faire parce que nous avions baissé l’endettement et que l’on voulait que les gens aient un retour de taxation. Également, le montant de la réfection de la 7e Avenue a été récupéré via la taxe d’accises l’année suivante », précise M. Martel.
« J’ai analysé les chiffres et en 2016, il n’y avait pas de déficit. Ça s’est aggravé les années suivantes. Honnêtement, je ne sais pas ce qui s’est passé entre 2018 et 2021, mais il y a eu un problème à quelque part et à ce que je sache, le maire était Nicolas Martel à cette époque», termine M. Simard.