Celle-ci a été pensée dans le cadre de la Semaine de la sensibilisation aux maladies mentales, qui débutait dimanche. Pour souligner l’occasion, le Réseau Avant de craquer a dévoilé un court documentaire sur la réalité des intervenants jeunesse ainsi que sur leur clientèle. D’autres capsules suivront au cours des prochains jours.
C’est la comédienne de 22 ans Livia Martin, que les téléspectateurs ont pu voir notamment dans les séries Max et Liva ou encore Sortez-moi d’ici!, qui tient le rôle de porte-parole pour cette initiative.
Et pour elle, la campagne a quelque chose de spécial. Car, il y a six ans maintenant, la créatrice de contenu a vécu un deuil important, celui de son copain de l’époque décédé tragiquement d’un accident de vélo. C’est à ce moment que la jeune femme a d’ailleurs commencé à consulter des ressources qui l’ont grandement aidée à surmonter cette épreuve.
De là, elle s’est fait tatouer les mots suivants : Changer de perspective, voir les choses autrement. Mots qui, comble du hasard, s’apparentent au thème de la campagne.
Elle encourage les adolescents et jeunes adultes à changer leur regard sur la santé mentale, encore trop souvent stigmatisée. «Ces mots-là sont tellement importants. Avec la campagne, on veut partir, alléger la discussion. On veut que ce soit plus le fun et moins tabou de parler de la santé mentale. On ne s’en sort pas, elle est partout, que ce soit toi qui soit affecté par un problème ou que ce soit tes proches, la santé mentale, elle touche tout le monde», confirme-t-elle à l’autre bout du fil.
Livia souhaite donc aider les jeunes à mieux comprendre tous les enjeux qui entourent les problèmes de santé mentale. Car elle l’admet, si elle est la femme forte qu’elle est aujourd’hui, c’est parce qu’elle a eu de l’aide lorsqu’elle en avait besoin.
Elle veut aussi que les jeunes sachent que c’est possible d’aller mieux, quand on y met les efforts et que démystifier ces problématiques aide à accéder au chemin de la guérison.
Des ressources présentes pour les jeunes
On retrouve d’ailleurs Livia dans le court-métrage dévoilé dimanche. Il a pour but d’encourager les jeunes à consulter, quand ils en ressentent le besoin, même si ce ne sont pas eux qui sont à proprement dit malades.
Ils sont nombreux à être dans cette situation. C’est un jeune québécois sur cinq qui vit avec un parent ayant un trouble de santé mentale. Plusieurs d’entre eux éprouvent des sentiments d’inquiétude, de la colère, du stress, de la tristesse et de la culpabilité. Ils sont nombreux à ne pas oser demander de l’aide parce que ce ne sont pas eux qui vivent avec le trouble ou qu’ils ne connaissent pas les ressources.
Le Réseau Avant de craquer tient à leur rappeler qu’il y a des gens qui sont là pour les écouter. Amélie Lemerise, intervenante jeunesse à La lueur du phare de Lanaudière, que l’on peut apercevoir dans le documentaire, tient à ce que les jeunes sachent que les ressources sont prêtes à les écouter.
Souvent quand on pense aux proches aidants, en santé mentale, on pense aux parents, aux conjoints, mais les jeunes aussi sont affectés quand ils connaissent une personne avec un problème de santé mentale. C’est important qu’ils sachent qu’on est là pour eux aussi et que ce qu’ils vivent c’est valide et qu’il faut en parler.
— Amélie Lemerise, intervenante jeunesse à La lueur du phare de Lanaudière
La difficulté, pour ces organismes, est souvent de trouver le moyen de rejoindre les jeunes. L’implication de Livia aidera beaucoup à faire passer le message, pense Valérie Vigneault, intervenante au Centre Nelligan de Roberval, elle qui voudrait également rappeler aux jeunes que les émotions sont valides.
« J’aimerais leur dire qu’ils ont droit d’avoir besoin d’aide. Que bien souvent, à la base de tout, les jeunes ne s’accordent pas le droit d’avoir besoin d’aide et de soutien. Mais ils ont vraiment le droit », soutient-elle, lors d’un entretien avec Le Quotidien.
Valérie et Amélie indiquent que le Réseau Avant de craquer est une excellente ressource pour les jeunes qui ont besoin d’aide. De là, ils peuvent être dirigés facilement vers un organisme près d’eux. Le 811 peut également les aider.
Les deux intervenantes travailleront d’arrache-pied pour rejoindre le maximum de jeunes tout au long de l’année. Quant à Livia, elle tient elle aussi à continuer son implication. Elle s’est notamment alliée au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, pour faire connaître davantage les ressources disponibles pour les jeunes.