« Les grands patrons s’en mettent plein les poches alors qu’ils ont jeté sauvagement les employés à la rue. On parle ici de pères et de mères de famille, qui ne gagnent pas des fortunes et qui travaillent à la sueur de leur front, pas d’une poignée de privilégiés », affirme le vice-président du Syndicat national des travailleurs et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma, Daniel Bilodeau.
Ce dernier fait référence à l’annonce du 28 juillet, où PFR a annoncé le départ de trois de ses hauts dirigeants, dont le président et chef de la direction, Rémi G. Lalonde. Selon La Presse canadienne, ce dernier recevra à lui seul 14 millions de dollars en compensation. Cette nouvelle indigne l’indignation des employés.
« C’est une situation odieuse, qui rappelle l’époque de l’exploitation de la classe ouvrière par de hauts dirigeants de compagnie qui profitaient sans vergogne des matières premières du Québec, de son hydroélectricité et de sa main-d’œuvre bon marché », illustre M. Bilodeau.
La présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Manon Tremblay, soutient que ce genre d’attitude n’est pas acceptable. « Nous demandons à la communauté de montrer à PFR de quel bois on se chauffe dans la région. […] Nous invitons la population à soutenir les travailleuses et les travailleurs en lock-out en venant parler des dons directement sur la ligne de piquetage. Ces salariés s’appauvrissent de jour en jour. C’est l’ensemble de la communauté et des commerces de la région qui s’en ressent », dit-elle.
Par voie de communiqué, la partie syndicale rappelle que les salariés ont concédé d’importants sacrifices financiers en 2010 pour assurer la survie de l’entreprise, connue alors comme Abitibi Bowater, alors qu’elle s’était placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. « Ils ont ainsi consenti une réduction de salaire et des avantages sociaux de près de 25% de même que l’abandon du régime de retraite à prestation déterminée. »
Les travailleurs syndiqués tentent depuis quelques mois de négocier leur nouvelle convention collective. Les principaux enjeux sont les horaires de travail et la conciliation avec la vie personnelle. « Malheureusement, ils se butent à une direction qui refuse de discuter et préfère imposer une convention importée d’ailleurs et signée il y a un an », soutient le syndicat, qui demande à la partie patronale de faire preuve d’un minimum de respect envers les salariés et de s’asseoir à la table de négociation afin de discuter de bonne foi.
De son côté, la direction de l’entreprise souligne être toujours en attente d’une réponse du syndicat à propos de l’offre qu’elle a déposée le 19 juin dernier. Celle-ci n’a toujours été présentée aux employés par les représentants syndicaux. « Nous sommes toujours en attente d’une réponse du syndicat et nous sommes prêts à reprendre les négociations dès que le syndicat le souhaitera », mentionne le porte-parole de PFR, Louis Bouchard.