En visioconférence, le sous-ministre adjoint à la Biodiversité, à la Faune et aux Parcs, Jacob Martin-Malus, et le conseiller politique Paul Racette-Dorion ont présenté les grands objectifs du gouvernement caquiste en matière de protection de l’espèce menacée.
Aucun chiffre n’a été avancé quant aux pertes d’emplois ou aux territoires qui seront davantage touchés en province. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les deux secteurs où la perte de possibilité forestière est la plus élevée sont le réservoir Pipmuacan ainsi que l’unité d’aménagement où se trouvent les scieries de L’Ascension et de Saint-Ludget-de-Milot.
Le président du comité forêt, Benoit Lauzon, aurait aimé se faire rassurant, mais sans détails, ce serait prématuré. « Nous avons répété une fois de plus qu’il faut s’assurer de bien protéger le caribou et de minimiser les impacts autant environnementaux qu’économiques et sociaux. »
La mairesse d’Alma, Sylvie Beaumont s’est permis d’ajouter que la volonté du gouvernement Legault semble là pour trouver les bonnes solutions, « mais nos inquiétudes demeurent. On demeure vigilant ».
Le diable est dans les détails
Plusieurs maires de la région étaient réunis à Alma pour la présentation. Plutôt avares de commentaires, ils attendent tous le plan et les pertes d’emplois qu’il amènera.
Si une grande carte a été présentée, il n’y avait rien d’assez précis pour s’avancer sur des territoires qui feront l’objet d’une plus grande superficie de protection.
« Il va y avoir des augmentations, ça c’est une évidence. On a vu de la couleur sur la carte, mais le diable est dans les détails », a répondu le premier magistrat de L’Ascension-de-Notre-Seigneur, Louis Ouellet.
Aucune précision n’a été faite sur la diminution de la capacité forestière.
« Ce qu’on voulait savoir aussi, c’est si des inventaires seront pris de manière régulière et si les zones seront modelables au fil du temps? »
Revoir le régime forestier
Une chose est certaine. Les maires du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont maintenant l’appui de tous leurs collègues de l’UMQ. Cette rencontre faite à Alma en était bien la preuve vendredi matin.
« Je tenais à être au Lac-Saint-Jean aujourd’hui pour discuter des priorités des régions forestières. Pour l’Union, le constat est clair : les défis abondent et le régime forestier doit s’adapter. C’est une priorité pour l’UMQ, puisque c’est la vitalité de nos milieux qui en dépend. Il faut se mettre au travail dès maintenant », a mentionné le président. Il s’agissait de sa seconde présence en quelques semaines à Alma, lui qui a interrompu sa tournée provinciale pour prendre part aux travaux du comité.
Ils en ont profité pour demander la création rapide d’une table de consultation sur le régime forestier québécois. « On pourrait déposer des mémoires encore, mais non. Il faut s’asseoir tous les acteurs concernés ensemble et regarder la loi article par article pour revoir le régime forestier. Il nous faut un régime qui ne répond pas aux Américains, mais bien aux régions du Québec », a souligné M. Lauzon, faisant ainsi référence à la création du régime actuel en 2013 dans la foulée de la crise du bois d’oeuvre.
Plusieurs éléments figuraient à l’ordre du jour de la rencontre. En matinée, les participants ont discuté d’une rencontre tenue avec la ministre des Ressources naturelles et des forêts Maïté Blanchette-Vézina le 11 mai dernier. Les co-directeurs de l’Observatoire de recherche régionale sur la forêt boréale, Yan Boucher et André Pichette ont également rencontré les élus. Des discussions ont suivi avec Alain Paradis, directeur général de la coopérative et président de Produits forestiers Petit Paris.
Martin Damphousse doit rencontrer le Ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, la semaine prochaine. Il espère avoir de nouvelles informations à ce moment-là.
En début de semaine, les chefs des communautés innues de Mashteuiatsh et d’Essipit ont fait une sortie puisque selon eux, le plan n’a rien de rassurant. Ils estiment qu’une stratégie d’extinction se prépare.