Universités: les demandes d’inscriptions d’étudiants internationaux explosent

Les demandes d'admission d'étudiants internationaux a explosé dans plusieurs universités du Québec.

Le nombre de demandes d’étudiants internationaux pour les universités du Québec a explosé au cours des dernières années. Des milliers d’étudiants du monde entier tentent leur chance pour entrer dans l’un des établissements d’enseignement supérieur de la province. C’est indéniable, l’intérêt pour les universités québécoises est grandissant, même si au final, l’augmentation du nombre d’inscrits est moins marquée.


Il n’y a pas de raison spécifique pour expliquer ce phénomène, selon Guylaine Boivin, directrice du bureau de l’international à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). «Il y a vraiment une augmentation des demandes chez tous nos collègues du réseau des établissements universitaires au Québec. Au niveau des chiffres, ici à l’UQAC, les demandes d’admission d’étudiants internationaux jouaient autour de 8000, en 2019. Pour l’automne 2023, on est rendu à plus de 18 000. C’est donc une forte tendance», confirme la directrice.

Puisque chaque demande est analysée par un membre du bureau du registraire, il est permis d’avancer que la charge de travail a augmenté au bureau de l’international, qui compte maintenant trois conseillères réglementées au niveau de l’immigration, pour épauler les étudiants internationaux dans les démarches administratives.

L’Université de Sherbrooke (UdeS) ne dispose pas encore de données exactes pour l’automne 2023, mais dans un échange de courriels, Christine Hudon, vice-rectrice aux études et aux relations internationales, est tout de même en mesure de noter que le nombre de demandes d’admission d’étudiants internationaux a bondi de 153%, entre les automnes 2022 à 2023.

Des droits de scolarité relativement raisonnables, comparativement avec le reste de l’Amérique du Nord, et de nouvelles bourses proposées par les ministères aident probablement à mousser l’intérêt, selon Mme Boivin. Sans que ce soit des causes directes, ce sont peut-être des facteurs, avance-t-elle.

«Il y a une tendance claire. Il y a eu beaucoup de promotions de l’offre éducative du Québec à l’international. C’est vraiment une terre d’accueil qui est perçue d’une manière très très très positive.»

—  Guylaine Boivin, directrice du Bureau de l'international à l'UQAC

Jérôme Pelletier, conseiller en relations médias pour l’Université Laval, note quant à lui que la diversité de l’offre d’enseignement, la qualité de la technopédagogie et l’offre variée de formations soumise par son université contribuent à l’engouement.

Il ajoute que l’exemption des droits de scolarité supplémentaires selon le programme d’études et la région du gouvernement du Québec a un effet sur l’augmentation de ces demandes. En effet, depuis l’automne 2023, des étudiants internationaux inscrits dans certains programmes identifiés comme prioritaires à l’extérieur de la Communauté métropolitaine de Montréal voient leurs droits de scolarité supplémentaires être exemptés. Ces derniers paient donc les mêmes droits que les étudiants québécois.

Guylaine Boivin est directrice du bureau de l'international de l'UQAC.

De demandes d’admission à inscriptions

Les bureaux de l’international s’occupent de transformer les demandes d’admission en inscriptions. Et il faut rappeler que ce ne sont pas tous les dossiers qui deviennent nécessairement des admissions à l’université.

Par exemple, à l’Université de Sherbrooke, 40% des demandes d’étudiants internationaux ont été acceptées, à l’automne 2022, et du nombre, seulement la moitié sont inscrits. À l’Université Laval, environ 8230 étudiants de l’international ont été acceptés pour la session d’automne 2023, ce qui s’est finalement traduit par 4587 inscriptions.

Les demandes d'admission d'étudiants internationaux a explosé dans plusieurs universités du Québec.

Malgré cela, le nombre d’étudiants internationaux augmente toujours dans les universités. Pour l’UQAC, la tendance est particulièrement forte depuis la pandémie. Aujourd’hui, les internationaux y représentent 32% de la population étudiante.

L’UQTR, cette année, connaît quant à elle une hausse importante du nombre d’étudiants internationaux inscrits, ajoute Jean-François Hinse, conseiller en communication. En effet, 3342 étudiants étrangers y ont amorcé la session d’automne.

La forte présence d’étudiants internationaux sur les campus fait vivre certains programmes, rappelle Guylaine Boivin, donnant en exemple celui de cosmétologie, où 15 des 16 places sont comblées par des étudiants venus d’ailleurs.

Toutes les universités, que ce soit l’UQAC, l’UQTR, l’UL, l’UdeS ainsi que l’UQO, ont des programmes spécifiquement populaires, entre leurs murs, chez ces étudiants. Mais très souvent, les programmes de génie, d’informatique et d’administration se retrouvent parmi les plus attirants au sein de la population étudiante internationale.

À l'UQAC, les étudiants internationaux représentent 32 % de la population étudiante.

L’attrait du Québec

Les raisons sont bien différentes d’un étudiant à l’autre. Pour Khadija Loum, au baccalauréat en biologie, c’est l’attrait d’une vie plus calme, plus tranquille, qui l’a incitée à choisir l’UQAC. L’étudiante du Sénégal, rencontrée dans les couloirs de l’université, a fait ses propres recherches pour confirmer son choix.

Pour d’autres, comme Arthur Le Menn, Kilian Lagrevol et Jules Valette, ce sont des partenariats de double diplomation qui les ont motivés à venir à l’UQAC. Les étudiants auront donc, à la fin de leur séjour d’un an, un diplôme canadien et français au baccalauréat en développement de jeux vidéo.

Les trois jeunes hommes avaient quelques options de destinations, mais ils ont choisi de s’établir au Québec, notamment pour la langue et la culture semblable à la leur ainsi que la situation financière avantageuse.

La diversité de la population étudiante dynamise certainement les campus.