Un poisson-lune retrouvé sur les berges de la rivière Saguenay

Anecdotique ou signe d’une population ? Une carcasse de poisson-lune de 150 livres a été retrouvée sur les berges de la rivière Saguenay, près de L’Anse-Saint-Jean.


La découverte étonnante a été faite par un citoyen, tôt mercredi matin et a fait le signalement auprès du Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Le poisson-lune commun ou môle se tient habituellement loin des eaux froides du Québec et préfère les mers tropicales, subtropicales et tempérées. Il peut peser jusqu’à deux tonnes, indiquait un article de Québec-Science en mars 2023, après la découverte d’un spécimen en Gaspésie. Depuis une dizaine d’années, plusieurs mentions ont toutefois été faites de son observation dans le fleuve Saint-Laurent.

Tant du côté du spécialiste et président de Promotion Pêche, Rémi Aubin, que de la biologiste du Musée du Fjord, Myriam Coulombe, on note que sa présence dans le Saguenay n’est vraiment pas familière. C’est la première fois qu’ils entendent parler d’un tel visiteur.

« La première observation a été rapportée dans les années 40, mais c’était dans le Saint-Laurent. Je ne sais pas si c’est la première fois dans le fjord, je ne mettrais pas ma main au feu, mais je pense que oui. Je sais que dans le Saint-Laurent, ils en voient de plus en plus, étant donné les changements climatiques. C’est une espèce qui, normalement, n’aime pas les eaux froides. Quand je parle de froid, c’est vraiment très froid. C’est une espèce qu’on retrouve davantage dans des eaux qu’on dit tempérées. C’est sûr que c’est exceptionnel », explique Myriam Coulombe, en poste depuis une vingtaine d’années.

« Les changements climatiques, ça n’arrive pas du jour au lendemain. Avec toutes les tempêtes et les courants marins qui changent, on est appelés à avoir de plus en plus d’espèces différentes dans le temps », explique la biologiste, qui ne croit pas que le Saguenay représente un lieu idéal à long terme pour le poisson, qui demeure près de la surface.

Elle va suivre le dossier de près, ce qui lui permettra d’avoir des données scientifiques à la suite des analyses, notamment sur sa provenance et les raisons de sa présence dans le Saguenay.