« J’aime ça jouer du piano et dès que j’ai un peu de temps, j’en profite pour venir en jouer », lance Ghislaine Girard, 91 ans. La Robervaloise, qui a intégré un CHSLD en avril dernier, a enfin pu retrouver un instrument bien à elle depuis qu’elle a déménagé dans la Maison des aînés de Roberval la semaine dernière.

« On a offert le piano à la maison des aînés pour que ma mère puisse jouer », mentionne sa fille Sylvie Tremblay, qui habite tout près de là. La cousine de Ghislaine Girard reste aussi dans la même maisonnée, qui regroupe 12 résidents, ce qui fait en sorte qu’elle retrouve un beau milieu de vie, entourée de ses proches. « J’aime ça ici parce que je peux aller dehors prendre de l’air », remarque la femme qui a commencé à jouer du piano à l’âge de cinq ans et qui poursuit encore aujourd’hui sa passion.

Le nouveau milieu de vie des aînés est mieux adapté à la condition de tout un chacun. Par exemple, des tables modulaires permettent à tous les résidents de manger à la table commune. « Au lieu de manger seuls, les résidents mangent en commun et ils mangent plus », remarque Alexandra Desgagnés, une infirmière auxiliaire qui est aussi chargée de projet pour les trois maisons des aînés du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Encore beaucoup de main-d’œuvre nécessaire

Quelques jours après l’ouverture de la Maison des aînés de Roberval, les médias ont eu l’occasion de visiter les installations lundi après-midi, à la suite d’une conférence de presse présentée dans le cadre de l’ouverture officielle des installations.

« J’ai le goût de commencer en disant un wow », a lancé d’emblée Sonia Bélanger, la ministre responsable des Aînés.

« On sent toute la fierté et l’émotion autour de l’ouverture de la cinquième maison des aînés au Québec ».

Cette dernière souligne que 43 maisons des aînés sont en chantier à l’échelle du Québec, dont certaines sont complétées. Il reste toutefois à recruter toute la main-d’œuvre nécessaire pour ouvrir les installations.

La Maison des aînés de Roberval a réussi à relever le défi pour atteindre le seuil minimal requis pour offrir les services, mais il manque encore près de 75 ressources, dont une cinquantaine de préposées aux bénéficiaires, pour atteindre le niveau de personnel idéal, notamment pour combler les congés.

À Chicoutimi, il manquerait encore une quinzaine de personnes pour atteindre le seuil minimal, et près de 75 ressources supplémentaires pour avoir un effectif complet.

À Alma, les ressources sont suffisantes pour l’ouverture, mais il en manque encore pour atteindre le seuil idéal.

Sonia Bélanger a rappelé que son gouvernement a mis en place un programme de formation accéléré pour former 10 000 préposés aux bénéficiaires pour combler les besoins. Jusqu’à maintenant 4000 personnes sont en formation et il reste encore de la place, a ajouté la ministre.

Les 96 résidents du CHSLD de Roberval ont déménagé dans la maison des aînés la semaine dernière. Selon la ministre, les maisonnées que l’on retrouve dans les maisons des aînés permettent de reproduire un milieu de vie stimulant, en facilitant notamment l’accès aux activités extérieures.

De plus, les installations permettent d’accueillir les proches aidants en tout temps. La ministre a également noté que la Maison des aînés de Roberval sera la première installation « sans papier » au Québec, lançant le défi aux employés de réinventer les façons de faire pour améliorer les pratiques.

En ce qui a trait à la maison alternative, qui accueillera 24 adultes aux besoins particuliers, dont certains avec des handicaps, elle ouvrira ses portes au cours des prochains mois.

C’est avec beaucoup d’émotion que la députée de Roberval, Nancy Guillemette, s’est réjouie de cette nouvelle installation qui permet d’accueillir une partie de la clientèle qui était jadis au centre psychiatrique. « On a travaillé d’arrache-pied pour repenser l’offre de service », a-t-elle mentionné, fière d’accueillir une telle installation à Roberval.

Les réparations terminées

L’ouverture des trois maisons des aînés au Saguenay-Lac-Saint-Jean a été reportée de six mois, notamment, car des défauts de constructions esthétiques avaient été remarqués. De la céramique craquée a donc été remplacée et c’est l’entrepreneur général, Pomerleau, qui a dû assumer les frais selon les termes du contrat établi, a expliqué Louis-Paul Gauvin, de la Société québécoise d’investissement.

Avec un budget initial de 73,2 millions de dollars, les coûts du projet final ont plutôt été de 78,4 millions de dollars, a soutenu la ministre, heureuse de la gestion des coûts dans le contexte inflationniste.

En plus de la construction de 43 maisons des aînés, la ministre Bélanger souhaite également reconstruire 19 CHSLD de la province pour améliorer le service à la population, tout en améliorant le service à domicile.