«La situation évolue positivement», a lancé le maire de Sept-Îles, Steeve Beaupré, qui qualifie de «rassurantes» les dernières informations qu’il a reçues sur le brasier.
Quant à la pré-alerte d’évacuation du secteur Sainte-Famille, en vigueur depuis vendredi en fin de journée, c’est le statu quo. L’avis d’évacuation n’a pas encore été donné, mais le maire Beaupré invite les résidents de ce secteur à rester prêts à toute éventualité.
Quant à l’état du brasier que menace le plus la localité, le feu 172, il n’a pas été très actif dans la nuit et il n’a pas vraiment gagné de superficie, a fait valoir la porte-parole de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), Isabelle Gariépy.
L’incendie est toutefois encore qualifié d’hors contrôle, ce qui n’est pas le cas d’un autre feu qui s’est déclaré un peu plus à l’ouest, dans le secteur du lac Walker. Il a rapidement été maîtrisé par les sapeurs de la SOPFEU, a indiqué Mme Gariépy.
Les évacuations des résidents du lac Daigle, du secteur des Plages et de Moisie se sont déroulées sans anicroche vendredi, a indiqué le maire. À l’heure actuelle, moins d’une vingtaine de personnes se sont présentées au centre d’hébergement installé pour les réfugiés à Port-Cartier. D’autres centres du genre sont également en place à Baie-Comeau, Forestville, Saguenay et même Québec, au besoin.
Tout près de 1 500 Innus du secteur Mani-Utenam, à l’est de Sept-Îles, ont également dû évacuer leur domicile en raison de l’avancée des flammes. Environ 250 d’entre eux se sont réfugiés à Pessamit, environ 300 kilomètres à l’ouest, selon un porte-parole de la communauté de Uashat mak Mani-Utenam, Jean-Claude Therrien-Pinette.
Pour ce qui est du secteur Uashat de la communauté, qui fait partie de l’agglomération urbaine de Sept-Îles, M, Therrien-Pinette invite les résidents à se tenir prêt à une évacuation, même si elle n’est pas prévue pour l’instant.
Autant M. Therrien-Pinette que le maire Beaupré ont invité les gens évacués à s’inscrire auprès du site web de la Croix-Rouge canadienne, sous l’onglet Feux de forêt au Québec.
Rumeurs de vols démentis
Quant aux rumeurs sur les réseaux sociaux voulant que des vols auraient été rapportés dans des maisons évacuées, la Sûreté du Québec a eu à les démentir. Le corps policier assure n’avoir aucun incident à rapporter dans les secteurs évacués.
«(La sécurité sur place) est assurée par de nombreux patrouilleurs tant de jour, de soir ou de nuit. Des équipes provenant notamment de la Côte-Nord et du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont venues en renfort pour effectuer de la surveillance et une présence rassurante afin de prévenir les vols et le vandalisme.
Les patrouilleurs ont aussi le mandat de faire respecter le périmètre de sécurité érigé. Nous demandons aux citoyens de respecter les consignes des autorités, l’ordre d’évacuation et d’éviter de se trouver dans le secteur évacué», indique la SQ dans un communiqué.
Même chose du côté de Mani-Utenam, où la sécurisation des lieux est assurée par les policiers de la Sécurité publique d’Uashat mak Mani-Utenam, lesquels ne rapportent aucun incident jusqu’ici.
La ministre responsable de la Côte-Nord, Kateri Champagne Jourdain, a indiqué qu’une centaine de membres des Forces armées canadiennes débarqueront à Sept-Îles ce samedi afin de prêter main-forte aux équipes sur place. Une centaine d’autres militaires arriveront également dimanche.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord a évacué une cinquantaine de patients de l’hôpital de Sept-Îles vers les grands centres. Aucune autre évacuation du genre n’est à l’horaire samedi.
En raison de l’indice d’inflammabilité, une très grande partie de la forêt publique nord-côtière est interdite d’accès. Ainsi, la route 389, qui va de Baie-Comeau au Labrador, est fermée au kilomètre 22, soit à la hauteur de Manic-2. Seuls les résidents permanents, les travailleurs et les camions de livraison de biens essentiels sont autorisés à aller plus loin.
Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts a également fermé plusieurs chemins d’accès en milieu forestier dans la majorité de la région. Pas question d’aller passer la fin de semaine à son chalet dans tous ses secteurs.
D’ailleurs, les travaux d’exploitation forestière et les travaux sylvicoles sont interdits sur l’ensemble du territoire québécois depuis le 1er juin. Même chose pour ce qui est des feux à ciel ouvert en forêt ou à proximité.
Plusieurs localités ont évidemment offert leur aide à Sept-Îles dans son combat. C’est notamment le cas de Québec, qui a envoyé vendredi soir un chef aux opérations, un chef logistique et un conseiller à la direction de son Service de protection contre l’incendie afin d’appuyer le travail de leurs collègues de Sept-Îles.