Malgré les difficultés, elle a persévéré. Il lui aura fallu près de 40 heures d’effort à pour « Everester » le mont Lac-Vert. Vers 21 heures dimanche soir, il ne lui restait plus que deux ascensions à faire, mais malgré la douleur, elle était convaincue qu’elle allait terminer cet énorme défi qu’elle s’était lancée.
Un défi plus grand que nature
Sur le coup de midi dimanche, Ariane Martel Bouchard est arrivée au sommet, après 28 ascensions, le sourire aux lèvres. « Le moral est bon », a-t-elle lancé, lorsque Le Quotidien est allé à sa rencontre au sommet du mont Lac-Vert.
À ce moment, elle venait d’atteindre le seuil du 6575 mètres gravi. « Le décompte pour les 10 dernières montées vient de commencer », a-t-elle dit avant d’ajouter, « j’ai mal partout », parlant notamment de malaise aux hanches et à sa bandelette.
Au moment de dire ces mots, Ariane a expliqué qu’elle ne savait pas exactement combien de montées elle devrait faire pour franchir les 8848 mètres, soit l’altitude de l’Everest. « Je dois me fier au dénivelé que m’indique ma montre, mais d’une montée à l’autre, je n’ai pas les mêmes résultats », a-t-elle expliqué.
C’est pourquoi elle avait d’abord prévu de faire 37 ascensions du mont Lac-Vert, qui techniquement, a une altitude de 240 mètres. Lors de sa première montée, sa montre lui a plutôt indiqué qu’elle avait gravi 225 mètres. À ce rythme, il lui aurait fallu un 39,3 ascensions pour y arriver. Et aussi bien dire 40, car elle ne peut pas arrêter à mi-montagne pour compléter un vrai défi Everest, a-t-elle précisé.
Au fil des montées, sa montre indiquait qu’elle franchissait plus de dénivelé positif, soit près de 235 mètres par ascension. À ce rythme, 38 ascensions devaient suffirent. « Je pense terminer vers 20 heures ce soir », espérait-elle alors.
Un défi difficile
Avec les conditions de neige collante, qui causait des accumulations de neige sous ses raquettes, le défi a commencé difficilement samedi matin.
Si Ariane affichait un large sourire sur l’heure du dîner dimanche, son moral était à son plus bas au cours de la nuit. « Vers minuit, je pensais abandonner », a remarqué la femme de 31 ans, avant d’ajouter que la température était très belle au cours de la nuit. À ce moment, elle avait complété 19 ascensions, alors qu’elle avait prévu en avoir complété 20. Tout au long de la nuit, elle a été accompagnée par des amis, ce qui l’a grandement aidée à persévérer.
Vers quatre heures du matin, alors qu’elle avait fait une vingtaine de montées, elle a aussi appris qu’elle venait d’atteindre son objectif de recueillir 8848 dollars pour la fondation Sur la pointe des pieds, qui organise des aventures thérapeutiques pour les jeunes atteints du cancer. « Je vous annonce avec ÉNORMÉMENT de fierté que mon premier objectif est ATTEINT! », a-t-elle écrit sur sa page Facebook. Je suis extrêmement fatiguée et les conditions sont spéciales, mais je n’abandonne pas mon deuxième objectif... un pas à la fois! L’échec n’est pas une option! », a-t-elle ajouté.
Le décompte jusqu’au lever de soleil l’a aidé à tenir le coup et les premières lueurs de soleil l’ont regaillardie. « On a eu un super beau lever de soleil orange », a-t-elle remarqué.
Chaque ascension se faisait de plus en plus difficile. Alors qu’elle a fait les premières montées en près de 30 minutes, elle grimpait en près de 45 minutes la montagne vers midi dimanche.
À un certain moment, la femme qui est d’ordinaire végane a même accepté quelques tranches de bacon dimanche matin. « J’avais besoin de gras et de protéines alors je n’ai pas pu refuser », a-t-elle lancé.
De temps à autre, elle prenait une pause pour manger, se reposer un peu, et parfois même recevoir un massage. À toutes les trois montées, elle faisait aussi une courte entrevue vidéo, dans le cadre d’un court film documentaire tourné par Zigzag sport, qui lui a offert une commandite sous cette forme. Le film d’environ 10 minutes sera prêt ce printemps.
Le mont Lac-Vert (MVL) s’est impliqué de près pour favoriser la réussite d’Ariane Martel Bouchard, en fermant une piste pour qu’elle réalise son défi, en gardant les lumières ouvertes toute la nuit et en fournissant de la main-d’oeuvre pour la redescendre en côte à côté pendant son défi. « Elle fait ce défi pour une cause qui nous tient à coeur, alors on a décidé de l’aider », a soutenu Jean-François Dionne, le directeur général de la station, remerciant au passage Patrice Lavoie, qui a prêté son véhicule pour transporter Ariane.