«C’est une belle surprise!» de voir que son premier «one drag show» rejoint autant de gens, dit-elle, à l’aube d’une autre visite au Saguenay-Lac-Saint-Jean, cette fois à Chicoutimi, samedi, au Théâtre C.
En même temps, ça ne relève pas du hasard non plus. Voilà plus d’une quinzaine d’années que Rita Baga peaufine son art, qu’elle participe à sa démocratisation, de la scène aux plateaux de télévision. Son spectacle Créature a d’ailleurs été aménagé comme une belle porte d’entrée vers cet univers, se disant destiné aux 7 à 77 ans.
«C’était important qu’il y ait cette opportunité-là, parce qu’on se doutait que pour plusieurs personnes, ça allait être une première approche ou une première expérience avec un spectacle de drag. Et de voir que ça fonctionne, qu’on peut aller dans des places plus éloignées de la ville de Montréal ou de Québec, c’est tant mieux», fait valoir la drag queen en entrevue téléphonique avec Le Quotidien.
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Tant mieux, oui, parce que ça ouvre des portes, poursuit-elle, parce que ça pave la voie «à ce qu’il y ait d’autres drags qui prennent le même chemin ou fassent leur propre chemin», vers des coins de pays qui auront déjà été familiarisés avec cet art.
Il n’y a pas si longtemps encore, Rita Baga était souvent la première drag queen que les gens rencontraient en personne, lors de ses spectacles en région. Mais c’est de moins en moins le cas, fait-elle remarquer.
«Je constate qu’il y a de plus en plus de spectacles de drag qui se promènent, les gens sont de plus en plus curieux, intéressés. […] On en voit plus aussi de façon générale dans l’espace public. Je pense que les gens s’y intéressent plus, et c’est proportionnel au fait qu’on les voit plus.»
L’avènement d’émissions comme RuPaul’s Drag Race et Canada’s Drag Race, à laquelle elle a participé, y est pour beaucoup, à ses yeux. Comme la présence de drag queens – elle et Mona de Grenoble - à une émission aussi grand public que Big Brother Célébrités.
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«Les gens m’en parlent souvent, après les spectacles, de cette participation-là à Big Brother. [...] C’est ce qui a déclenché d’avoir autant de curieux, curieuses dans mes salles, je crois.»
Voyage coloré dans le temps
C’est d’ailleurs à un spectacle de variétés haut en couleur qu’ont droit les spectateurs. Heureux mélange de chant, de danse, de stand-up et de plusieurs autres ingrédients, Créature est en fait un voyage dans le temps, des années 40 à aujourd’hui.
«C’est une extraterrestre qui atterrit sur la planète Terre et qui essaie de comprendre la situation actuelle en revenant dans le passé. […] On passe à travers plein d’époques, il y a beaucoup de costumes, des projections vidéo. Je suis seule sur scène, mais c’est un spectacle qui a été vraiment conçu pour que ça soit visuellement chargé, que je n’aie pas l’air d’être seule», partage Rita Baga, Jean-François Guevremont de son vrai nom.
Entre ses nombreuses représentations, la drag queen ne chôme pas, étant notamment à la barre de l’émission Drag Race Belgique. Une expérience d’animation qu’elle a adorée, et pour laquelle ses nombreuses années dans le milieu l’ont bien servie.
«C’est un stress différent. Il n’y a pas le stress de quitter à tout moment pendant la compétition. […] C’était vraiment un rêve depuis longtemps, et un privilège de pouvoir faire ça. Je n’ai que de bons souvenirs de l’expérience», soutient Rita Baga, qui préfère «à 100 milles à l’heure» le rôle d’animatrice à celui de concurrente.
Son spectacle de ce samedi au Théâtre C, à Chicoutimi, débute à 20 h.