« Ils ont quitté leur autre milieu de travail pour aller à la maison des aînés et ils se retrouvent entre deux chaises. On est là-dedans, à essayer de leur trouver des formations à suivre ou des remplacements à combler. On veut les rassurer, mais nous avons beaucoup d’interrogations.» Le syndicat affilié à la CSN représente, entre autres, les préposés aux bénéficiaires ainsi que les employés de cuisine.
L’autre question qui est sur toutes les lèvres concerne l’ouverture des établissements de Chicoutimi et d’Alma. Si pour la première, le déménagement des bénéficiaires est prévu le 19 avril, aucune date n’a encore été avancée aux syndicats et aux employés pour la deuxième.
Rappelons que c’est le constructeur Pomerleau, via sa division Paysage Santé, qui a reçu le contrat de 192 M$ pour construire les trois établissements régionaux.
« Nous avons des préoccupations pour les deux autres maisons et on espère avoir des validations cette semaine. Si c’est un vice de construction, il risque d’être problématique pour les autres », s’inquiète Olivier Côté. Il ajoute que le ministère de la Santé « met beaucoup de pression pour des ouvertures rapides. »
Pomerleau a obtenu le contrat de plusieurs maisons des aînés dans le processus d’appel d’offres de la Société québécoise des infrastructures (SQI), dont celle de Mirabel. En novembre dernier, l’entrepreneur a dû démolir une partie d’une aile en raison de corrections qui devaient être effectuées, avait rapporté Noovo Info.
L’entrepreneur n’a pas répondu aux demandes d’entrevues des Coops de l’information, lundi. À la SQI, le conseiller aux relations avec les médias a dit faire des vérifications.
Vendredi, la direction régionale du CIUSSS a pour sa part précisé qu’il ne s’agissait pas de problèmes de structure. N’étant pas le donneur d’ordres dans ce dossier, le CIUSSS a indiqué ne pas connaître la durée supplémentaire nécessaire pour effectuer les travaux.
Les résidents qui devaient déménager les 28 et 29 mars resteront dans leur CHSLD actuel en attendant.
À la recherche d’employés
Les postes pour les trois lieux de résidence ne sont pas encore tous pourvus et des discussions sont en cours pour adapter les horaires et tenter de plaire à un plus grand nombre d’employés.
À la FIQ, qui représente les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, on répond que l’ensemble des postes ont été pourvus à Alma. À Chicoutimi, il en manque une douzaine sur les 33 postes offerts et à Roberval, c’est une quinzaine.
« Ce n’est toutefois pas que les gens ne les veulent pas, mais il y a eu des désistements, principalement en raison de l’horaire. Les quarts débutent à 6h45 ou 7h15 le matin. Pour celles qui arrivent de l’hôpital, le matin commence à 7h45. C’est une grosse différence dans la routine familiale, alors on a demandé au CIUSSS de voir si c’était possible de faire des changements », explique la présidente régionale de la FIQ, Julie Boivin.
Les syndicats, tout comme l’employeur, veulent aussi s’assurer de ne pas dépouiller d’autres départements ou établissements. Le secteur de Roberval est particulièrement inquiétant, souligne Mme Boivin, puisque les conséquences de la pénurie de main-d’oeuvre y sont très importantes.
Olivier Côté abonde dans le même sens. « Le Foyer de la paix à Saint-Félicien est préoccupant, mais ça fait des mois qu’on travaille à cette transition. On risque d’ouvrir de manière réduite au départ. »
Là aussi, des discussions pour avoir des horaires différents, notamment sur 12 heures, sont en discussion avec la direction du CIUSSS.