ExpoQueer célèbre la diversité à l’UQAC

Le psychologue et professeur Yann Zoldan, Audrey Le Tellier, coordonnatrice du comité UQAC+ et Josianne Gauthier, conseillère en équité, diversité et inclusion pour l'UQAC.

Que ce soit par l’art ou par des conférences, les étudiants de l’Université du Québec à Chicoutimi ont pu s’exprimer sur leur réalité dans le cadre de la semaine de la valorisation de la diversité. La deuxième édition de cet événement chargé en activités bat son plein au centre social de l’établissement scolaire.


La première édition avait eu lieu au coeur de la pandémie. C’est donc la première fois que les étudiants vivent ces activités en personne.

Exposition, expériences, panels de discussion sont au menu tout au long de la semaine. « On est dans un milieu diversifié à l’UQAC. On a des étudiants de partout dans le monde, on côtoie des gens de la diversité sexuelle et de genre, des femmes, des personnes en situation de handicap. Notre communauté étudiante autochtone est très présente. On voulait mettre de l’avant cette diversité-là, parce que c’est une richesse de pouvoir évoluer, étudier, faire de la recherche dans un milieu diversifié», explique Josianne Gauthier, conseillère en équité, diversité et inclusion à l’université.

Ces activités permettent notamment d’ouvrir le dialogue sur certains enjeux. Pour l’université, il est important de nommer ces enjeux et de prendre le temps de penser à des pistes de solution.

C’est dans cet ordre d’idée qu’est déployé ExpoQueer, une exposition qui regroupe près d’une vingtaine d’œuvres d’étudiants et de membres du personnel.

Des étudiants et membres du personnel ont soumis leurs oeuvres à l'ExpoQueer.

Dessins, textes et même jeux vidéo sont exposés et mettent en lumière à leur façon la réalité de leurs créateurs. Certaines œuvres sont par exemple liées à la thématique de l’identité de genre ou encore à celle de l’orientation sexuelle.

« On a voulu donner des voix à des réalités, à des enjeux. Dire: “on est là, on existe”. On veut aussi abattre certains préjugés et créer des ponts, des liens, entre les personnes », souligne quant à elle Audrey Le Tellier, coordonnatrice du comité UQAC+. Le but de l’exposition est également de normaliser les différences.

Les œuvres ont toutes été faites par des membres de l’université issus eux-mêmes de la diversité ou encore des alliés qui se sentent interpellés par ces enjeux. Un appel d’œuvres avait été lancé par l’institution.

Un vote permettra également de récompenser certains des artistes. Une remise de prix aura lieu à la fin de la semaine.

Les participants pouvaient choisir le médium qu'ils voulaient.

Panique dans le genre

L’UQAC tenait également, en matinée mardi, son panel de discussion intitulé Panique dans le genre. Il rassemblait le psychologue et professeur Yann Zoldan, la chercheuse postdoctorale Catherine Montagny Grenier, la responsable du bureau de prévention et d’intervention en matière de harcèlement et de violences à caractère sexuel (BPI) Mireille Imbeault, ainsi que des étudiants.

Pour M. Zoldan, c’est un moment particulièrement important pour avoir ces discussions alors que le pays connaît de nombreuses manifestations contre les personnes LGBTQ+.

« C’est dans une optique de prévention que l’on a décidé de tenir ce panel. On voulait en profiter pour dire que ces tensions existent dans la communauté et voir comment ici à l’UQAC, on peut avoir des solutions pour améliorer le vivre-ensemble. »

—  Yann Zoldan, psychologue et professeur
Le panel Panique dans le genre rassemblait étudiants, professeurs et membres du personnel.

Le panel se déroulait sous forme d’une discussion ouverte entre les professeurs, les membres du personnel et des étudiants invités. Il a notamment été question du vocabulaire, de l’histoire, des systèmes d’oppression, des études et des violences envers les personnes issues de la diversité. Le portrait de la situation actuelle et souvent difficile pour ces groupes a également été dressé dans l’espoir d’initier des pistes de réflexion qui les aideront dans leurs parcours scolaires.

Deux étudiants trans ont d’ailleurs pris la parole pour parler de leur réalité. « Je suis un homme trans. Quand un professeur m’apostrophe dans la classe comme si j’étais une femme, bien ça fait que je ne lève plus la main dans certains cours. C’est vraiment dommage, parce que je suis là pour apprendre, je suis là pour réussir, pour contribuer à la société et je ne suis pas perçu comme j’aimerais être perçu », confie l’étudiant Wilhem, au public.

Il admet aussi se retenir de boire beaucoup d’eau, certaines journées, alors que l’université n’a que des toilettes genrées et que sa présence, autant dans l’une des toilettes que dans l’autre, peut poser problème. Ulysse, un étudiant trans en arts, a quant à lui, pris la parole sur les problèmes que causaient les dossiers scolaires, où les étudiants ne peuvent changer leurs noms. À cause de cela, ils leur arrivent de se faire mégenrer par leurs enseignants.

Les activités se poursuivront toute la semaine.

La vice-rectrice aux affaires administratives de l’UQAC, a d’ailleurs profité de la tribune pour parler des améliorations qu’allait mettre en place l’UQAC au cours des prochains mois. Des vestiaires et toilettes non genrés seront bientôt disponibles et le problème du dossier étudiant est également en vue d’être réglé.

À la fin du panel, les deux étudiants ont indiqué au Quotidien qu’ils s’étaient sentis entendus par l’administration de l’UQAC et qu’ils avaient hâte de voir les mesures qui seront mises en place.

Les activités se poursuivent tout au long de la semaine.