{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F49dc780b-a4c9-42d9-8f30-0b4636319c6e.png&width=1024&stripmeta=true","description":{"fr":"Chef des nouvelles"},"email":"nboivin@lequotidien.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F6c6db6de-0315-469e-88c7-86b474febf44.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Normand Boivin","source":"Le Quotidien"}],"channel":"Justice et faits divers","chapters":[{"position":0,"text":"

La juge Sonia Rouleau s’est montrée indignée par les gestes du père qui a non seulement abusé des enfants de sa conjointe pendant trois ans, mais de sa propre fille et de son fils, se rendant coupable d’inceste. Non seulement il avait des relations sexuelles avec les enfants, mais il les incitait à avoir des rapports sexuels entre eux. Il organisait « des journées tous nus » dans le salon avec les quatre enfants, dont l’aînée avait 12 ans au début des agressions, lorsque sa conjointe était absente, abusant des uns et des autres par des « jeux » et en regardant des films de pornographie juvénile. En retour, il leur donnait de l’argent.

Il y avait eu tellement d’épisodes d’agression dans la résidence de Chicoutimi, de 2014 à 2017, que la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Nicole Ouellet, avait été incapable de tous les détailler, mais avait néanmoins été en mesure de porter pas moins de 34 chefs d’accusation d’inceste, contacts sexuels, incitation à des contacts sexuels, agression sexuelle, agression sexuelle armée, rétribution contre services sexuels et d’avoir rendu du matériel pornographique accessible à des mineurs.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"contents":[{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F49dc780b-a4c9-42d9-8f30-0b4636319c6e.png&width=1024&stripmeta=true","description":{"fr":"Chef des nouvelles"},"email":"nboivin@lequotidien.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F6c6db6de-0315-469e-88c7-86b474febf44.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Normand Boivin","source":"Le Quotidien"}],"channel":"Justice et faits divers","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

L’homme de 46 ans, qui avait la tête basse pendant que ses victimes racontaient devant la juge les séquelles que ses horribles gestes ont laissées sur leur vie, a pénétré sa propre fille et sodomisé son fils, en plus de réclamer des fellations contre rémunération. Il a aussi fait des fellations à son fils et des cunnilingus à sa fille. Ceux-ci, qui vivaient avec leur mère à l’extérieur de la région, étaient agressés quand ils venaient lui rendre visite, notamment pendant les vacances d’été.

"},"type":"paragraph"},{"position":1,"text":{"fr":"

Selon M^e Ouellet, il y a eu tellement d’agressions de 2014 à 2017 dans la résidence de Chicoutimi qu’il est impossible de les détailler avec précision. Elle a néanmoins pu porter 34 chefs de contacts sexuels reliés à des événements particuliers à son dossier.

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Selon le récit qu’elle a fait à la Cour, il avait l’audace de passer à l’acte alors que sa conjointe était occupée à parler au téléphone. L’individu, dont on doit taire le nom pour ne pas identifier ses victimes, dont son beau-fils encore mineur, ne se « contentait pas » de les abuser individuellement ; il organisait « des journées tous nus » dans le salon avec les quatre enfants lorsque sa conjointe était absente, abusant des uns et des autres par des « jeux » et en regardant des films de pornographie juvénile. En retour, il leur donnait de l’argent.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"La fille de l'accusé"},"position":3,"text":{"fr":"

Je ne me trouve plus attirante. J’ai l’impression de me détester et d’être détestée par les gens ; surtout par les hommes. J’ai l’impression de tomber.

"},"type":"quote"},{"position":4,"text":{"fr":"

Les agressions ont commencé par des jeux sur sa belle-fille, alors qu’elle avait 12 ans, des gestes qu’il a associés à de l’argent dès le départ, pour « normaliser les choses ». Le jour où il a réussi à la convaincre d’accepter une pénétration, il en fut incapable, car ça lui faisait mal. Il s’est donc tourné vers sa propre fille. Selon M^e Ouellet, il aurait eu des relations sexuelles complètes avec elle à deux ou trois reprises alors qu’il a fait « jeux sexuels de masturbation » avec sa belle-fille à une centaine de reprises. Il a cessé quand elle avait 15 ans.

"},"type":"paragraph"},{"position":5,"text":{"fr":"

Rien ne l’arrêtait ; il utilisait même le vibrateur de sa conjointe avec les deux adolescentes.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Me Nicole Ouellet demande une peine exemplaire de 18 ans de pénitencier pour un père incestueux."},"contentType":"image","credits":{"fr":"ARCHIVES LE QUOTIDIEN, JEANNOT LÉVESQUE"},"position":6,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F1a6f8967-6e5b-483b-85a9-6c118bf1710d.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":7,"text":{"fr":"

Séquelles

Mardi, alors que le tribunal était prêt à entendre les plaidoiries sur sentence, après la réception des rapports présentenciel et sexologique préparés pour l’accusé, et des plaidoyers de culpabilité enregistrés le 9 mai, la défense a demandé un délai, car elle venait tout juste d’obtenir lesdits rapports et n’était pas prête pour ses représentations.

"},"type":"paragraph"},{"position":8,"text":{"fr":"

La juge Rouleau n’a eu d’autre choix que d’accepter le report pour respecter le droit de l’accusé à une défense pleine et entière, mais a décidé d’entendre les victimes, qui étaient toutes présentes. Seules la belle-fille et la mère ont soumis un document, que M^e Ouellet a lu, alors que les trois autres ont livré de vive voix des témoignages remplis d’émotion.

"},"type":"paragraph"},{"position":9,"text":{"fr":"

Sa fille, qui a témoigné en larmes, se dit incapable d’avancer dans la vie, n’est plus capable de parler aux gens, a peur de rencontrer des hommes, a des difficultés à nouer des relations amoureuses et à vivre sa sexualité. « Je ne me trouve plus attirante. J’ai l’impression de me détester et d’être détestée par les gens ; surtout par les hommes. J’ai l’impression de tomber, je vis de l’anxiété, du stress et j’ai fait une dépression », a confié celle qui a commencé à consommer du cannabis et prend de la médication.

"},"type":"paragraph"},{"position":10,"text":{"fr":"

Son fils a aussi eu des problèmes de consommation, mais a réussi à cesser pour voir la vie de façon plus positive et en ressortir plus fort. Au début, il éprouvait de la honte face aux autres familles, sachant que ce qui se passait chez lui n’était pas normal. « Les autres avaient des parents qui ne faisaient pas des choses comme ça. Je doutais beaucoup de moi à cause de ça, je n’ai pas beaucoup d’estime de moi et j’ai consommé des trucs. »

"},"type":"paragraph"},{"position":11,"text":{"fr":"

Malheureusement, il a dû rompre les contacts avec sa grand-mère paternelle parce qu’elle héberge l’accusé, et elle lui manque.

"},"type":"paragraph"},{"position":12,"text":{"fr":"

Le fils de sa conjointe, encore mineur, n’a pas encore mesuré tous les impacts sur sa vie, mais soutient qu’il a des répercussions quant à son orientation et qu’il vit de l’anxiété. Il dit que sa situation a commencé à s’améliorer il y a deux ans, quand il a intégré le marché du travail. Il a coupé les liens avec ses frères et soeurs.

"},"type":"paragraph"},{"position":13,"text":{"fr":"

La dénonciation est survenue en 2019 lorsque la belle-fille s’est confiée à une psychologue. Ce n’est que par la suite que les enfants biologiques de l’accusé ont accepté de parler, non sans quelques réticences.

"},"type":"paragraph"},{"position":14,"text":{"fr":"

Celle qui était encore sa conjointe dit être tombée en état de choc, avoir perdu confiance dans la vie, éprouvé de la rage et de l’anxiété.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"La juge Sonia Rouleau"},"contentType":"image","credits":{"fr":"ARCHIVES LE QUOTIDIEN, JEANNOT LÉVESQUE"},"position":15,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9c5e6a39-cb2b-459a-a025-e77be428fc26.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":16,"text":{"fr":"

Stratagème

Selon M^e Ouellet, l’accusé a utilisé l’argent, les jeux et les films pornographiques pour « normaliser » les agressions auxquelles il se livrait sur les quatre enfants. Ces derniers voyaient faire les adultes dans les films et ça devenait une chose normale pour eux.

"},"type":"paragraph"},{"position":17,"text":{"fr":"

Elle s’inquiète du fait qu’aujourd’hui encore, malgré ses thérapies, il fait de la distorsion cognitive. Il impute une partie de la responsabilité de ses crimes aux enfants, affirmant que la première victime, la fille de sa conjointe, le provoquait et avait initié les premiers contacts sexuels. Il a dit aux spécialistes chargés de faire son rapport présentenciel et sexologique que les enfants ne portaient aucune séquelle de ses actes et qu’il l’avait fait pour les éduquer.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"Me Nicole Ouellet"},"position":18,"text":{"fr":"

Il tente de minimiser son initiative et son implication, et nie en avoir retiré un plaisir sexuel alors qu’il a éjaculé.

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Bref, l’accusé minimise encore ses gestes et les conséquences qu’ils ont eues.

"},"type":"paragraph"},{"position":20,"text":{"fr":"

Relevant la jurisprudence, la procureure du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a souligné que l’inceste, qui est le crime le plus grave en matière d’agression sexuelle sur des enfants, commande une peine minimale de cinq ans de pénitencier. Et selon elle, on peut ajouter des peines consécutives lorsqu’il y a plus d’une victime et cite une sentence de 25 ans infligée à un homme qui, en plus de les agresser, battait ses enfants.

"},"type":"paragraph"},{"position":21,"text":{"fr":"

« Compte tenu des gestes commis, qui ont une gravité objective et subjective importante, qu’ils ont été prémédités, associés à de l’argent et à l’utilisation d’objets sexuels, de l’abus de confiance, de l’abus d’autorité, de la durée de trois ans, et qu’ils ont été commis en présence des uns et des autres, et compte tenu aussi de l’ensemble des circonstances, je demande une peine de 18 ans », a conclu M^e Ouellet.

"},"type":"paragraph"},{"position":22,"text":{"fr":"

Les plaidoiries reprendront le 12 janvier avec celles de la défense, alors que l’accusé devrait prendre la parole.

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La juge Sonia Rouleau rendra sa sentence le 7 mars, mais a ordonné qu’il soit détenu sur-le-champ.

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L’homme de 46 ans a pénétré sa propre fille et sodomisé son fils, en plus de réclamer des fellations contre rémunération. Il a aussi fait des fellations à son fils et des cunnilingus à sa fille. Ceux-ci, qui vivaient avec leur mère à l’extérieur de la région, étaient agressés quand ils venaient lui rendre visite, notamment pendant les vacances d’été.

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Selon la couronne, il y a eu tellement d’agressions de 2014 à 2017 dans la résidence de Chicoutimi qu’il est impossible de les détailler avec précision. Elle a néanmoins pu porter 34 chefs de contacts sexuels reliés à des événements particuliers à son dossier.

"},"type":"paragraph"},{"position":3,"text":{"fr":"

Les agressions ont commencé par des jeux sur sa belle-fille, alors qu’elle avait 12 ans, des gestes qu’il a associés à de l’argent dès le départ, pour « normaliser les choses ». Le jour où il a réussi à la convaincre d’accepter une pénétration, il en fut incapable, car ça lui faisait mal. Il s’est donc tourné vers sa propre fille. Selon Me Ouellet, il aurait eu des relations sexuelles complètes avec elle à deux ou trois reprises alors qu’il a fait « jeux sexuels de masturbation » avec sa belle-fille à une centaine de reprises. Il a cessé quand elle avait 15 ans.

"},"type":"paragraph"},{"position":5,"text":{"fr":"

Jeudi, c’était au tour de la défense de soumettre ses arguments à la juge, ce qu’elle n’avait pas pu faire le 2 novembre, car elle n’avait pas pu prendre connaissance de ses rapports présentenciels et sexologiques. Ses victimes, alors présentes, avaient néanmoins témoigné des graves séquelles que ces gestes ont eues sur leur vie et jeudi, l’accusé a avoué que ça l’avait ébranlé et leur a répondu en lisant une lettre d’excuses, parfois étranglé par l’émotion.

"},"type":"paragraph"},{"position":6,"text":{"fr":"

« Quand je pense à ce que j’ai fait, je ressens la tristesse et du remords pour ces gestes égoïstes, minables, abominables, dégueulasses et cruels pour les victimes. Je suis fâché après moi pour ces gestes inacceptables. Quand j’ai vu mes victimes au tribunal, c’était encore pire. J’ai réalisé le mal que j’avais fait. J’ai eu tellement de honte, mon cœur s’est brisé en mille miettes. Je pensais à ça jour et nuit. »

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

Il a reconnu le courage qu’elles avaient eu de venir témoigner et a rappelé qu’il a demandé une thérapie sexuelle il y a deux ans pour faire attention à ses distorsions cognitives et se mettre à la place de ses victimes.

"},"type":"paragraph"},{"position":8,"text":{"fr":"

Il dit comprendre leur colère et leur peine et leur manque de confiance par sa faute. Il aimerait revenir en arrière, mais ce n’est pas possible. Il dit prendre la responsabilité à 100 % et être prêt à payer pour ça.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"L'accusé"},"position":9,"text":{"fr":"

J’aimais mes enfants et mes beaux-enfants, mais avant, je ne me mettais pas de limite. Ma thérapie m’a permis d’aller chercher de l’empathie ; j’en avais pas. J’ai encore du travail à faire, mais ça va bien.

"},"type":"quote"},{"position":10,"text":{"fr":"

Thérapie

"},"type":"paragraph"},{"position":11,"text":{"fr":"

Juste avant, son avocat, Olivier Théorêt, a fait entendre Lydie Bouchard, une sexologue psychothérapeute qu’il a vue en consultation privée dans les jours suivants son arrestation, le 23 décembre 2020. Elle a témoigné sur les facteurs qui ont amené ses comportements, notamment d’une obsession face à l’image qu’il projette sur les autres et une immaturité psychoaffective qui l’a fait se tourner vers des personnes plus jeunes, même s’il est attiré par les femmes matures. Il ne voyait pas le mal, car il rationalise par de la dysfonction cognitive. En revanche, elle a noté une nette progression au cours des deux dernières années et, même s’il restera du travail à faire à sa sortie du pénitencier, elle a pu lui fournir des outils pour corriger ses lacunes et l’aider à détecter et contrôler ses pulsions sexuelles. D’ailleurs, elle a souligné qu’il s’est beaucoup investi dans sa thérapie et s’est ouvert sans filtre, à un niveau assez surprenant, sur les gestes qu’il a posés.

"},"type":"paragraph"},{"position":12,"text":{"fr":"

Mettre des limites

"},"type":"paragraph"},{"position":13,"text":{"fr":"

L’accusé a raconté à la juge Rouleau qu’il a maintenant une petite clochette qui sonne dans sa tête quand il pense à un geste qui n’est pas acceptable. « J’aimais mes enfants et mes beaux-enfants, mais avant, je ne me mettais pas de limite. Ma thérapie m’a permis d’aller chercher de l’empathie ; j’en avais pas. J’ai encore du travail à faire, mais ça va bien. » En revanche, il n’a pas été capable de répondre quand la juge lui a demandé qu’est-ce qui lui passait par la tête lorsqu’il abusait des enfants.

"},"type":"paragraph"},{"position":14,"text":{"fr":"

Celui-ci se montre confiant d’éviter la récidive, car il affirme être capable d’arrêter par lui même ses comportements à problème. C’est ainsi, dit-il, qu’il a pu arrêter, sans aide, de consommer des stupéfiants en 2006 et de l’alcool en 2017. « Quand je décide que c’est fini, c’est fini. »

"},"type":"paragraph"},{"position":15,"text":{"fr":"

À la juge qui lui demandait pourquoi ça n’a pas fonctionné avec les agressions, puisqu’il lui arrivait de regretter ses gestes, il a répondu que c’est ce qu’il a fait, puisqu’il a cessé les agressions en 2017 alors que la dénonciation de sa belle-fille est survenue en 2019. « J’avais déjà arrêté. Depuis 2017, j’ai plus touché à personne. »

"},"type":"paragraph"},{"position":16,"text":{"fr":"

Sans chercher à minimiser la gravité des gestes de son client, Me Théorêt a plaidé que la thérapie qu’il a rapidement entreprise trois semaines après son arrestation, sans être obligé de le faire par la cour, témoigne de sa prise de conscience de ses gestes et de sa volonté de ne pas récidiver.

"},"type":"paragraph"},{"position":17,"text":{"fr":"

« Il a déjà entrepris une réhabilitation qu’il pourra poursuivre à sa sortie du pénitencier. » De plus, l’avocat a souligné le déficit intellectuel de son client qui, bien que non diagnostiqué officiellement, a été relevé par les sexologues et agent de probation qui l’ont rencontré. Un facteur, selon la jurisprudence, qui diminue les critères de dissuasion que doit avoir une sentence.

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2023-01-12T21:23:08.418Z","externalIds":{"newscycle":"6278D35F-5837-4F73-8A2E-FB402F7449A8"},"firstPublicationDate":"2023-01-12T21:29:05.645Z","free":false,"id":"f32e8436d029d9dc81fe40874a63b8a1","lead":"La défense demande 10 ans de pénitencier pour le père incestueux qui avait fait quatre victimes entre 2014 et 2017, agressant sexuellement sa fille, son fils et les enfants de sa conjointe. Il y a quelques semaines, la Couronne avait demandé 18 ans.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2023-01-12T21:54:30.908Z","publications":[{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"ma-region"}],"slug":"2023/01/12/huit-ans-separent-la-defense-et-la-couronne-pour-un-pere-incestueux-f32e8436d029d9dc81fe40874a63b8a1","tags":[],"templateName":"article1","title":"Huit ans séparent la défense et la Couronne pour un père incestueux","type":"article","url":"global/contents/f32e8436d029d9dc81fe40874a63b8a1.json","visual":{"caption":{"fr":"Me Olivier Théorêt, de l’Aide juridique, représentait l’accusé."},"contentType":"image","credits":{"fr":"ARCHIVES LE QUOTIDIEN, Rocket Lavoie"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Ff02a2d36-0660-4b99-856f-493f097ca2ca.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Me Olivier Théorêt, de l’Aide juridique, représentait l’accusé.","contentType":"image","credits":"ARCHIVES LE QUOTIDIEN, Rocket Lavoie","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Ff02a2d36-0660-4b99-856f-493f097ca2ca.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Ff02a2d36-0660-4b99-856f-493f097ca2ca.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}],"position":1,"type":"content_block","photos":[]},{"position":2,"text":"

Les agressions ont commencé par des jeux sur sa belle-fille, alors qu’elle avait 12 ans, des gestes qu’il a associés à de l’argent dès le départ, pour « normaliser les choses ». Le jour où il a réussi à la convaincre d’accepter une pénétration, il en fut incapable, car ça lui faisait mal. Il s’est donc tourné vers sa propre fille. Selon Me Ouellet, il aurait eu des relations sexuelles complètes avec elle à deux ou trois reprises alors qu’il a fait « jeux sexuels de masturbation » avec sa belle-fille à une centaine de reprises. Il a cessé quand elle avait 15 ans. Rien ne l’arrêtait; il utilisait même le vibrateur de sa conjointe avec les deux adolescentes.

L’homme de 46 ans avait la tête basse pendant que ses victimes avaient raconté, en novembre dernier devant la juge, les séquelles que ses horribles gestes avaient laissées sur leur vie. Il avait pénétré sa propre fille et sodomisé son fils, en plus de réclamer des fellations contre rémunération. Il a aussi fait des fellations à son fils et des cunnilingus à sa fille. Ceux-ci, qui vivaient avec leur mère à l’extérieur de la région, étaient agressés quand ils venaient lui rendre visite, notamment pendant les vacances d’été.

« Il était non seulement l’adulte responsable d’assurer la sécurité des victimes, mais il était aussi le père de deux d’entre elles et était considéré comme tel par les deux autres. Il a bafoué ses obligations parentales de protection, de surveillance et de bienveillance. Il a ainsi trahi l’amour que ses enfants lui portaient. Lorsqu’il a été incapable de pénétrer la fille de sa conjointe, il s’est tournée vers sa propre fille », a relaté la juge Rouleau, ajoutant que les séquelles subies par les deux garçons et les deux filles sont réelles et qu’elles pourraient augmenter à plus long terme.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"La juge Sonia Rouleau a estimé que le crime demandait des sentences consécutives pour chacune des victimes.","contentType":"image","credits":"ARCHIVES LE QUOTIDIEN, JEANNOT LÉVESQUE","position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fd663c489-584e-40ff-b125-d594642dfcdf.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":4,"text":"

Celle-ci a noté, comme l’un des « nombreux facteurs aggravants », la répétition des gestes sur plusieurs années malgré les remords qui l’habitaient après chaque séance, et les inquiétudes suscitées par l’analyse de la sexologue qui a diagnostiqué chez lui, dès le début, de la distorsion cognitive, affirmant qu’il n’éprouvait pas de plaisir, mais faisait ça pour éduquer ses enfants.

Mais la juge Rouleau a aussi constaté qu’il a fini par exprimer des regrets, car il a commencé à cheminer depuis le dépôt des accusations. En effet, prenant la parole au moment des plaidoiries de son avocat, Olivier Théorêt, il avait affirmé être impressionné par le courage dont ont fait preuve ses victimes quand elles ont témoigné des séquelles que ses gestes avaient laissées sur elles, et regretter amèrement.

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Quand je pense à ce que j’ai fait, je ressens la tristesse et du remords pour ces gestes égoïstes, minables, abominables, dégueulasses et cruels pour les victimes. Je suis fâché après moi pour ces gestes inacceptables. Quand j’ai vu mes victimes au tribunal, c’était encore pire. J’ai réalisé le mal que j’avais fait. J’ai eu tellement de honte, mon cœur s’est brisé en mille miettes. Je pensais à ça jour et nuit.

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Analysant la jurisprudence, la juge Rouleau a estimé que le crime demandait des sentences consécutives pour chacune des victimes. Pour l’aînée, fille de sa conjointe « qui l’appelait papa », la juge Rouleau a estimé qu’une peine juste serait de sept ans. Pour sa propre fille, la peine doit être aussi de sept ans.

Pour l’aîné des garçons, « qui fait preuve de beaucoup de résilience et cherche à s’en sortir », la peine serait de quatre ans et cinq ans s’ajoutent pour le plus jeunes « qui risque d’éprouver des séquelles à plus long terme ».

Ce total de 23 ans de pénitencier doit être modulé, selon Sonia Rouleau, pour rencontrer les décisions de la Cour d’appel exigeant que chaque sentence soit individualisée pour chaque accusé afin d’éviter qu’elle ne soit déraisonnable. Elle a donc tenu compte de certains éléments favorables à l’accusé, dont son plaidoyer de culpabilité et la reconnaissance, sans réserve, des faits reprochés, ses remords et le cheminement thérapeutique amorcé depuis son arrestation.

Elle a donc retranché huit années au total pour arriver à 15 ans desquels elle a soustrait 80 jours de détention préventive, l’accusé étant détenu depuis le 12 janvier, date où ont eu lieu les plaidoiries sur sentence.

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En plus de la détention, l’accusé devra s’inscrire à perpétuité dans le registre des délinquants sexuels, fournir un échantillon de son ADN et à sa sortie du pénitencier, ne pourra être en présence de mineurs de moins de 16 ans sauf en présence d’un adulte au courant de sa condamnation. Il ne pourra se trouver dans les endroits publics où des mineurs peuvent se baigner et ne pourra accepter d’emploi bénévole ou rémunéré le plaçant en situation d’autorité auprès de mineurs.

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