Le milieu communautaire réclame un financement récurrent

La députée de Roberval, Nancy Guillemette, la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire, Chantal Rouleau, le député de Lac-Saint-Jean, Éric Girard, et la mairesse d'Alma, Sylvie Beaumont, ont profité de la rencontre de mardi pour écouter les préoccupations des représentants du milieu communautaire.

Les organismes communautaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean souhaitent une meilleure reconnaissance de la part du gouvernement du Québec et ils réclament un financement par mission globale plutôt que par projet. Tel est le constat qui se dégage d’une table ronde à laquelle a participé mardi la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau. La pénurie de personnel a aussi été au cœur des discussions.


Dans le cadre de sa tournée des régions du Québec, la ministre Rouleau était de passage à Alma, mardi après-midi, afin de rencontrer des représentants d’organismes communautaires et de discuter avec eux de leurs préoccupations. Pour l’occasion, elle était accompagnée du député de Lac-Saint-Jean, Éric Girard, et de la députée de Roberval, Nancy Guillemette. La mairesse d’Alma, Sylvie Beaumont, était aussi présente.

« Au printemps dernier, nous avons déposé notre Plan d’action gouvernemental pour l’action communautaire. Celui-ci est assorti d’un budget de 1,1 milliard de dollars pour l’action communautaire, dont 880 millions $ seront dédiés au rehaussement du financement à la mission des organismes. Ça faisait 15 ans qu’on l’attendait », a rappelé Mme Rouleau, à l’issue de la rencontre. Toutefois, les organismes estiment que les sommes ne sont pas suffisantes.

« On voit déjà qu’après 2023, il n’y a pas de financement qui est prévu. On dit que c’est 1,1 milliard, sauf que concrètement, les sous pour les organisations communautaires, ça ne descend pas tout à fait », a commenté le directeur général de l’organisme Travail de rue d’Alma, Guillaume Bégin.

Le directeur général de l'organisme Travail de rue d'Alma, Guillaume Bégin, et la ministre Chantal Rouleau.

Pour sa part, la mairesse d’Alma a semblé bien saisir les doléances qui ont été exprimées autour de la table. « Ils ont l’expertise, les compétences, la gouvernance et ils connaissent leur milieu. Ils sont en mesure de bien utiliser cet argent et ils n’ont pas toujours l’opportunité ou le temps de faire des demandes de programmes qui parfois, leur sont d’ailleurs refusées », a affirmé Sylvie Beaumont.

Pour la directrice générale de la Corporation de développement communautaire Lac-Saint-Jean-Est, Sonia Tremblay, le financement par projet ponctuel est parfois lourd et complexe. Elle considère qu’un financement par mission permettrait aux organismes d’optimiser davantage leur mode de gestion.

« Lorsque nous demandons du financement pour des projets, il faut remplir des formulaires et il faut cadrer dans les critères. Nous devons embaucher de nouvelles personnes et il faut faire de la reddition de compte. C’est complexe et ça demande beaucoup de temps. Un financement récurrent nous permettrait d’avoir des sommes sans conditions et c’est nous, les organismes communautaires autonomes, qui décideraient qu’est-ce que l’on fait avec cet argent. »

Les représentants d'une vingtaine d'organismes ont assisté à la table ronde.

La ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire a profité de son passage devant les intervenants du milieu communautaire pour aborder son plan de travail à venir. Elle a mentionné qu’elle entend se concentrer dans les prochains mois à l’élaboration d’un nouveau Plan d’action pour la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Elle compte également s’attaquer à la modernisation de la Loi sur l’aide sociale. L’élaboration d’une loi-cadre pour l’action communautaire est aussi dans les cartons. « C’est une proposition que nous allons discuter au fil des prochains mois et on verra si le monde communautaire veut de ce projet de loi ou pas. »