La pièce La Migration des peuples à la rencontre des jeunes

Le Théâtre à Bout Portant ramène la pièce <em>La Migration des peuples</em>, le temps de quelques représentations spéciales.

Éternellement d’actualité. Voilà ce que semble destinée à être la pièce La Migration des peuples, « malheureusement ». Le bon côté des choses, toutefois, c’est que la pertinence de son propos justifie son retour sur les planches en février, le temps de quelques représentations scolaires à Saguenay, et même au-delà du parc des Laurentides, avec une virée prévue à l’événement RIDEAU.


La troupe du Théâtre à Bout Portant s’apprêtait à se produire une première fois, au Cégep de Jonquière, lorsque sa directrice générale et artistique, Vicky Côté, s’est entretenue avec Le Quotidien.

Celle-ci se réjouit à l’idée que l’œuvre soit proposée à un public d’âge collégial, mais aussi à des élèves du dernier cycle du secondaire, des centaines d’entre eux, issus de différentes écoles, devant se déplacer à la salle Pierrette-Gaudreault de Jonquière, les 22 et 23 février prochains.

« C’est particulièrement intéressant, autant dans le corpus scolaire que pour eux, leur développement. Ce sont plein de jeunes qui vont être la société de demain, et c’est important qu’ils prennent conscience du monde dans lequel on est, des enjeux actuels au niveau planétaire. »

L’enjeu planétaire sur lequel se penche La Migration des peuples en est un qui fait souvent les manchettes, ces jours-ci. Nombreux sont les gens qui doivent quitter leur pays, parfois à pied, pour trouver mieux ailleurs, au bout d’un long périple.

Avec la guerre en Ukraine et le chemin Roxham, entre autres enjeux d’actualité, ces réalités viennent de plus en plus aux oreilles des jeunes, et les touchent de plus en plus près. Raison de plus pour ouvrir la discussion avec eux, croit Vicky Côté, qui note que les deux représentations scolaires de l’an passé avaient obtenu « une belle réponse ».

« Pour moi, c’est un spectacle justement pour mieux comprendre les réalités que vivent les gens qui arrivent, de ne pas juste les voir comme des réfugiés, mais voir aussi le bagage qu’il peut y avoir derrière ces personnes-là, pour susciter des réflexions et amener à l’ouverture. »

Vicky Côté est la directrice générale et artistique du Théâtre à Bout Portant.

Nouvelle visibilité

Le Théâtre à Bout Portant bénéficiera par ailleurs d’une autre belle visibilité, avant de se produire à salle Pierrette-Gaudreault vers la fin du mois. C’est que la troupe fera un détour à Québec, à l’auditorium Roland-Arpin du Musée de la Civilisation, le 14 février prochain dans le cadre de RIDEAU, le plus important rendez-vous francophone des arts de la scène en Amérique.

C’est là une belle occasion de faire découvrir la production à l’ensemble des diffuseurs du Québec, et même à certains de l’extérieur, s’enthousiasme la directrice générale et artistique. « C’est prometteur pour la suite, pour la vie du spectacle, pour continuer de tourner. […] D’autant plus que c’est un spectacle où on s’amuse beaucoup avec les langages, où ça ne parle pas que français, mais plusieurs langues. Ça peut facilement rejoindre plein de gens. »

Comble du bonheur, La Migration des peuples sera l’une des rares pièces à y être présentée dans son intégralité, alors que plusieurs autres productions ne bénéficient que d’une vitrine d’une vingtaine de minutes pour se faire justice.

Toutes ces représentations en février sont une belle occasion pour la troupe de se retrouver, mais aussi pour Vicky Côté de « peaufiner » la pièce, qui avait au départ demandé cinq ans de production.

La pièce <em>La Migration des peuples</em>, présentée pour la première fois à la fin mars 2022, avait demandé cinq ans de production.

En marge de ce retour en arrière, celle-ci doit déjà penser à la suite. Le Théâtre à Bout Portant fera un séjour à Montréal, du 17 au 22 avril, au Théâtre Aux Écuries, à l’invitation du Théâtre de la Pire Espèce, pour une résidence de création. On y avancera le travail de la prochaine production, intitulée Pour la vie.

« Ça aborde la solitude des personnes âgées, encore dans leur demeure. C’est le quotidien d’une dame qui revisite un peu sa vie avec son environnement. […] Je pense que collectivement, il y a une prise de conscience à faire sur comment on intègre, comment on s’attarde et on s’attache aux personnes âgées, alors que ce sont des mines de savoir, de vécu, d’existence », laisse entrevoir Vicky Côté.

D’ici la première de cette nouvelle pièce, probablement à l’automne prochain, le Théâtre à Bout Portant ramènera Sortie de secours pour une sixième saison, lors de la période estivale.