Le CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean mise sur la décentralisation

Le CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean veut miser sur la décentralisation.

Les services du CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean seront décentralisés pour miser sur des services de proximité. Des directeurs adjoints sont actuellement déployés dans chacun des RLS de la région. Les gens pourront même postuler pour un emploi dans un endroit précis pour favoriser l’adhésion des employés.


La présidente-directrice générale Julie Labbé veut ainsi redonner le sentiment d’appartenance qui a été perdu « dans les dernières années. Chaque RLS a ses propres couleurs et a envie de faire ses propres activités. On est à l’heure de réinstaller un certain équilibre dans l’organisation, où les gens vont sentir ce sentiment d’appartenance qui va revenir », a-t-elle confié en entrevue avec Le Quotidien.

Le CIUSSS a reçu les autorisations pour aller de l’avant avec cette démarche à l’automne. Le projet est donc à l’heure du déploiement.

Aux directeurs adjoints de proximité s’ajouteront des centres de commandements qui vont permettre d’assurer la « fluidité hospitalière », assure Mme Labbé. Cette dernière veut ainsi s’assurer que le patient soit au bon endroit à chacune des étapes de son hospitalisation. Il est donc question de son arrivée à l’hôpital, de son hospitalisation, de sa prise en charge, de la gestion des lits et de sa sortie, notamment, tout comme de voir s’il aura besoin de soutien à domicile, par exemple.

Mme Labbé ajoute que l’ensemble de la situation peut être vu sur un tableau de bord et que depuis le mois de mai, les directions ont accès à des données, ce qui leur permet de s’améliorer.

De plus, le CIUSSS s’est vu octroyer des montants pour ramener des ressources sur le terrain afin d’accueillir les candidats potentiels directement sur le lieu de travail visé.

« Par exemple, aller porter son CV à La Baie, ça relève du défi, de par les dix années de coupes budgétaires. On veut répondre au besoin du sentiment d’appartenance, au fait que l’employé appartient à son département. C’est comme ça que ça fonctionne et il faut respecter ça. On est au début [du processus], des gens ont été nommés en novembre ou en décembre. Mais il y a eu un projet pilote à Roberval et ça nous a démontré que c’est ce qu’il faut faire. »

« En 2018, quand je suis arrivée, c’était très clair de la part des élus qu’il fallait décentraliser. Je m’y suis attaquée assez rapidement. J’aurais aimé pouvoir le déployer en 2020-2021, mais ça n’a pas été possible. Là, on le fait à fond de train et ça va être notre priorité avec nos centres de commandements », promet-elle.

La présidente-directrice générale du CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Julie Labbé

Paramédecine

Une autre solution que le CIUSSS attend avec impatience est le déploiement de paramédics communautaires, et ce, au printemps. Mme Labbé espère qu’ils pourront prêter main-forte dans le soutien à domicile, pour une sortie à l’hôpital, et même pour éviter une hospitalisation ou un appel au 911, par exemple. Le Saguenay sera couvert sept jours sur sept ; le Lac-Saint-Jean, cinq jours par semaine.

« Les paramédics vont voir l’ensemble des appels et seront capables [d’aider]. Il n’y aura pas du tout de découverture [dans les services ambulanciers]. Ça fait deux ans qu’on travaille là-dessus. »

Physio et chiro

Il reste des détails à attacher avec le ministère, mais bientôt, des patients qui ont besoin de consultations avec un physiothérapeute ou un chiropraticien pourront être référés directement à des cliniques.

« Nous avons parfois des patients aux ressources limitées et on veut qu’ils soient plus dans des unités de soins pour de la réhabilitation, donc on va faire affaire avec des cliniques pour les référer directement. Là, on regarde si on attache le projet avec le guichet d’accès à la première ligne ou avec les groupes de médecine de famille. »

Formations

L’avantage de la région, c’est qu’elle peut se démarquer par sa formation, explique Mme Labbé, rappelant que les quatre cégeps et l’université offrent des programmes en soins infirmiers. Mais attention, ce ne sont pas que les infirmières qui manquent à l’appel. Plusieurs types d’emplois sont touchés, notamment les agentes administratives, précise-t-elle.

« Le phénomène des coupes budgétaires qui ont été faites envoyait un message aux gens en disant que notre organisation n’avait pas besoin de monde. On recommence du développement et ces gens-là, on veut les ramener travailler avec nous. »